Des étrangers dans l’armée allemande ? L’immigration, dernière illusion de la gauche européenne
Ce week-end se réunit, à Munich, la 60e Conférence sur la sécurité en Europe, quasi entièrement consacrée à la guerre en Ukraine. Deux ans après le début d'un conflit que nos somnambules européens n'ont pas vu venir ni su empêcher, le retour de l'impensable a sonné le début d'un aggiornamento généralisé des élites européennes en matière de défense. Une révolution copernicienne qui est d'abord une liquidation de décennies d'illusions de la gauche, notamment allemande. Cette gauche dominée par des Verts antinucléaires et pacifistes a, sous la férule du chancelier Scholz, été contrainte d'avaler son vieux chapeau mité : le 27 février 2022, trois jours après l’invasion de l’Ukraine, le chancelier parlait de « changement d’époque » (Zeitenwende) et promettait que l'Allemagne, qui préférait privilégier sa croissance économique à sa défense, respecterait enfin l’objectif fixé par l’OTAN, à ses membres, de consacrer 2 % de leur produit intérieur brut à leur défense. C'était, justement, ce que demandait un Trump tonitruant au sommet de l'OTAN en 2017. Les Européens, comme le journal Le Monde, avaient alors jugé ce « réquisitoire déplacé, brutal et maladroit » ; Poutine a été plus convaincant. Le réel - la guerre- a eu raison de l'idéologie, et il est heureux que ce soit une majorité sociale-démocrate et verte qui ait eu à gérer la débâcle de son propre logiciel idéologique.
Dans ce même discours du 27 février, le chancelier Scholz annonçait le déblocage historique de 100 milliards d'euros en faveur de la Bundeswehr. Un an après, en 2023, les résultats concrets pour l'armée allemande tardaient à apparaître. Et aujourd'hui, le chef d'état-major allemand a fixé un objectif à cinq ans à la Bundeswehr pour être en capacité d'affronter une guerre : Carsten Breuer, dans un entretien au Welt, n'a pas hésité à déclarer : « Parce que je suis militaire, je dis : dans cinq ans, nous devons être aptes à la guerre. »
Mais voilà, après avoir pris en pleine figure les conséquences de leurs délires idéologiques en termes d'énergie nucléaire et de pacifisme, les responsables allemands se heurtent à présent à leur talon d'Achille structurel : leur démographie vieillissante et antinataliste. L'Ukraine et Poutine ont rappelé, dans ce conflit qui ressemble plus à 14-18 qu'à la guerre des étoiles (voir le témoignage de Régis Le Sommier), que la guerre, c'était non seulement de la technologie mais aussi des hommes. Et en termes de jeunes hommes motivés, l'Allemagne est fort dépourvue. Dans Le Point, Pascale Hugues dresse le bilan RH peu reluisant de la Bundeswehr : manque chronique de personnel, faible motivation des jeunes, effondrement démographique tarissant d'autant le vivier de recrutement et suppression à contre-temps du service national en 2011. Selon un rapport de la Konrad-Adenauer-Stiftung, un think tank proche de la CDU cité par Le Point, « d'ici à 2050, le réservoir principal de recrues - les jeunes Allemands, hommes et femmes, entre 18 et 25 ans - aura diminué de 12 % » !
Le ministre de la Défense allemand a donc commandé un rapport. Le rétablissement du service national représentant, comme en France, plus d'inconvénients que d'avantages, la rationalité allemande s'est tournée vers... l'immigration car, en ce domaine, l'Allemagne qui ne fait plus de bébés est bien dotée. Il s'agirait d'ouvrir la Bundeswehr aux recrues étrangères. Selon ce rapport de la KAS, 1,38 million de jeunes entre 18 et 25 ans munis d'un passeport étranger vivaient, en 2022, en Allemagne, soit 19 % de cette tranche d'âge ! Une véritable manne, pour qui ne raisonne qu'en termes de chiffres... Pascale Hugues nous apprend que, déjà, 15 % des militaires allemands sont issus de l'immigration, essentiellement des Allemands de souche du Kazakhstan venus en masse en Allemagne après la dissolution de l'URSS, mais aussi des Turcs bénéficiant de la double nationalité.
Si le chancelier Scholz a vraiment conscience que les dangers menaçant l'Allemagne et l'Europe ne se limiteront pas à la Russie de Poutine, il devrait méditer cette phrase de bon sens d'un jeune Allemand qui a rejoint l'armée, Jacob, citée par le Point : « Il faut bien que quelqu'un défende notre pays. » Encore faudrait-il savoir qui sera ce « quelqu'un » et ce que veut dire « notre pays ». Trump et Poutine ont mis fin à bien des illusions de la gauche allemande et européenne ; sauf une, peut-être la plus inquiétante pour l'avenir : l'immigration.
6822 vues
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
L'intervention média
53 commentaires
Compléter les effectifs d’une armée avec des étrangers ne me pose aucun problème … quant au principe.
Encore faut-il choisir lesdits étrangers.
Un bon salaire, une campagne de recrutement efficace et voilà, par exemple, des Serbes, des Grecs, des sud-américains, bien d’autres encore : brefs des jeunes gens sans problèmes prévisibles intégrables dans une armée européenne. Évidemment, si on recrute à la va-vite dans un vivier déjà présent et non trié …
Ben voyons ! Le poignard dans le dos …
SI, la guerre en Ukraine ils l’ont bien vu venir depuis 2014 puisqu’ils l’ont organise (non respect des accords de Minsk et refus de pa paix par B.Jhonson en Avril 2022) en plus ils se sont garde 8 ans pour implanter quelques bases Otan sur le territoire Ukrainien et réarmer le pays.
Jacques Chirac qui a supprimé le service national avait deux motifs pour le faire.
Le premier le coût du service militaire était énorme.
Le deuxième beaucoup plus confidentiel étaient les problèmes à venir dus à l’intégration des français musulmans en masse dans les unités d’appelés (condition de vie, et commandement).
Dans les unités professionnalisées il y aurait eu parait-il des problèmes de désobéissance lors des opérations dans le Sahel?
Donc si l’Allemagne veut sous- traiter sa défense en intégrant leurs immigrés bon courage à eux.
Qu’ils ne s’y trompent pas mais mêmes causes même effets.
Retour vers le futur. C’est avec un humour cinglant que l’Allemagne nous offre un retour en l’an 212. L’édit de Cracalla ayant offert la citoyenneté romaine à tous les résidents libres, lesdits citoyens refusèrent massivement de servir dans les légions et le pouvoir impérial fut obligé de faire appel aux volontaires étrangers. Lesquels? les tribus germaniques, surtout Francs et Goths, qui firent merveille dans le métier des armes (ils battirent Attila), mais qui finirent par élire leurs propres empereurs, initiant ainsi la chute de l’empire romain. L’Histoire est un éternel recommencement.
Est-ce qu’ils vont recruter des partisans du hamas ? Voilà une belle voie d’évasion pour ceux qui sont dans les tunnels. il faut que l’Allemagne imprime des passeports diplomatiques et le tour sera joué. Comme çà; ils termineront leur cycle de repentance vis-à-vis d’Israël et faciliteront l’annexion de l’Europe par le hamas ou le Hezbollah. Et pour couronner le tout la Von der Layen sera réélu à la tête de l’Europe. Elle pourra étendre cette mesure à tous les pays Européens. Au fait, au passage les nouveaux migrants du hamas pourront s’offrir quelques mois de vacances en France avec l’aide aux immigrés, le RSA et l’AME. Enfin, de la joie dans les foyers de France. Pour les candidats au suicide, je vous conseil les falaises d’Etretat. Vive Victor Orban.
A chacun ses zouaves pour la défense du pays. Dans le passé, les « uns » furent plutôt « heureux » d’être colonisés par la France. Actuellement espérons pour l’Allemagne que les « autres » ne soient pas trop « malheureux » que les « uns » furent « heureux ».
Si des Turcs avaient constitué les effectis de la Wehrmacht EN 1940, je doute qu’ils aient laissé un meilleur souvenir aux pays occupés que les Blonds aux yeux bleus….On ferait mieux de s’inquiéter du sujet, il n’y a pas de quoi rigoler….pensons aux Arméniens…..Mais Helmut compte aussi sur la connerie de son voisin Français pour mettre notre armée à sa disposition…..
Voir les Musulmans de Bosnie intégrés à la Wermacht. Concernant l’ espoir d’ Helmut, rappelons que l’expression « couple franco-allemand » figure dans le répertoire de la presse française, par contre dans la presse allemande euhhh, comment dire, voilà voilà …
Aucun risque que l’Allemagne appelle la France à l’aide. Ils sont inféodés aux US, achètent des armes aux US. Ils ne peuvent pas supporter la France pour les raisons suivantes : La France a un siège permanent au conseil de sécurité de l’O.N.U, la France possède la dissuasion nucléaire, La France possède des cadres remarquables dans ses armées (ce qui est loin d’être le cas de la « Bundeswehr »), La France a une avance technologique considérable en aéronautique militaire, Les armées françaises ont une grande expérience sur tous les théâtres opérationnels dans le monde.
Ces allemands ont toujours le « complexe Keitel » : « Quoi? les Français aussi »
Effectivement le dilemne est là : ces ‘étrangers’ incorporés, seront ils dévoués à leur pays d’accueil ????
En posant cette question vous connaissez la réponse , c’est NON ! ils ne sont pas là pour le pays ils sont là pour les aides et allocations diverses , ils repartiraient chez eux si le système était identique à celui dont ils bénéficient chez nous. Ils crient suffisamment fort leur haine de la France, des français et de notre drapeau.
La Germany se réarme au nez et à la barbe du monde entier, sans que cela ne semble troubler quiconque.
Voilà que maintenant elle se lance dans l’organisation de ses troupes.
L’industrie germanique de l’armement tourne à plein régime, et réarme même des pays bellicistes.
Tout à fait vrai. Il paraît que l’UE veille aux grains !
Il faudrait que la France en fasse autant.
Depuis la merkel l il n’y a pas de couple franco allemand c’est une mascarade non seulement ils ont perdu la guerre mais aujourd’hui ils nous pompes l’air pour déstabiliser la France exemple avec le nucléaire et les écolos viennent manifester en France contre ça et eux ils ouvrent les centrales à charbon qui polluent c’est mieux
Les habitants d’Alsace-Moselle (et non Alsace-Lorraine) auraient beaucoup de choses à dire sur nos « Amis Allemands »…Allez faire une enquête dans ces trois départements frontaliers…et aussi de l’autre côté…
Et nos « dirigeants », qui d’ailleurs ne dirigent plus rien du tout, veulent nous mettre en économie de guerre pour battre Poutine, si on veut y arriver, il faudra au moins s’allier avec Monaco. Lol. Dans vingt ans peut-être, à condition que la Russie reste tranquille d’ici là. En attendant avec notre alignement sur les USA, qui se moquent de l’Ukraine comme de leur premier hot dog, nous nous sommes tirés une balle dans chaque pied et même plus, en ce qui concerne l’avenir économique et la paix en europe. Certes Poutine est coupable d’avoir attaqué l’Ukraine, mais ceux qui ont créé les conditions de cette attaque ce sont indéniablement les USA, avec l’OTAN et ses valets les européens et leur marionnette Zelensky.
Cette guerre n’est pas la nôtre c’est une guerre par procuration .C’est la foucade d’ un homme mal élu et d’une bande d’apparatchiks usurpateurs car n’ayant pas reçu mandat donné le peuple fantôme européen
Nos dirigeants européens se déguisent en va-t-en-guerre. Nous remarquons que toute leur réflexion n’est que fantasmes. Poutine n’a jamais évoqué la possibilité d’envahir l’Europe. Il serait peut-être bon de rappeler les motifs premiers de son agression envers l’Ukraine, des motifs jamais évoqués, habilement glissés sous le tapis. Nos dirigeants ne parlent jamais de dialogue, de compromis, de recherche de paix. Ils ne s’expriment que par armes interposées. Qui recherche la guerre ? Par contre ils évoquent une possible extension du territoire de la Russie vers l’Ouest. Là aussi, fantasmes. A trop les évoquer en provocations ont peut donner des idées à Poutine. Vous l’espérez cette extension afin de justifier vos fantasmes ? Nous allons nous y consacrer. L’Europe est pauvre. Une guerre l’achèverait mais permettrait de faire supporter par Poutine l’impuissance, l’incompétence de ses gouvernants. La tête de turc en quelque sorte.
Merci pour votre commentaire objectif.
« L’Allemagne fort dépourvue en hommes motivés » . Cette observation est certainement applicable à toute l’Europe, laquelle n’inspire pas du tout la motivation, l’esprit « patriotique » nécessaire, tant décrié. Le jeune européen se dit « la richesse de l’immigration est à exploiter » . Certes, il ne le clame pas mais c’est latent dans ses comportements peu empressés à freiner cette submersion migratoire. L’esprit du monde industriel adopté par la jeunesse. L’Allemagne se dispose à intégrer des musulmans dans son armée. » Frère musulman » , j’applaudis des deux mains. Quelle ouverture, quelle préparation gratuite, quelle formation homogène et disponible , quelle source de combattants !
Ne nous moquons pas des Allemands ! Gare si une guerre nous arrive, demain ou après demain, on a les mêmes à la maison qui risquent, au mieux de défiler la crosse en l’air, au pire de retourner leurs armes, si généreusement distribuées, contre nous.
Vous avez bien compris, nous nourrissons le vers qui ,est dans le fruit.