Des députés NUPES utilisent l’écriture inclusive dans un document officiel

Capture d’écran
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Déçu mais pas surpris, pourrait-on dire à la lecture de cette minable nouvelle. L'utilisation de l'écriture inclusive par des députés NUPES sur un document officiel - on ignore encore lequel - serait probablement passée inaperçue sans l'intervention d'Éric Pauget, député LR des Alpes-Maritimes, qui vient d'écrire à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour lui demander de s'opposer à cette discrète offensive.

Éric Pauget n'est pas un dangereux extrémiste. Élu local depuis l'âge de 25 ans, proche de Valérie Pécresse, il a simplement l'intelligence et le courage de ne pas laisser passer ce qui est inacceptable.

De quoi s'agit-il, au juste ? D'ajouter des points dans les phrases pour mettre sur un pied d'égalité les deux genres de la langue française au lieu de mettre le féminin entre parenthèses ou d'appliquer la règle du masculin qui l'emporte. Ce n'est, me direz-vous, pas plus crispant que de dire « celles et ceux », « chacune et chacun » et autres idioties. Certes. Mais ce n'est pas français.

Il est curieux que ceux qui refusent par ailleurs de se plier aux règles élémentaires de l'habillement soient prêts à en inventer de nouvelles pour massacrer la grammaire française. Curieux mais pas incohérent : ici comme là, il s'agit tout simplement de tordre le cours séculaire des choses. En apparence, devenir sales et débraillés ; dans les textes, devenir pointilleux jusqu'à la bêtise, tatillon dans l'égalitarisme. C'est l'opposé de l'esprit français, de la langue française et même de l'Histoire européenne.

La langue française est un agrégat de langues, elle s'est construite par apports successifs et a unifié cette mosaïque dans la gangue d'un ensemble strict de règles, comportant moultes exceptions. En France, comme à Rome où Athènes autrefois, on connaît le prix de la solennité et la valeur de la simplicité. On unifie les contraires et on tolère les exceptions, pourvu qu'elles ne cherchent pas à remplacer ou à égaler le modèle dominant.

La gauche, par essence, est le parti du contraire, du renversement : incapable d'inventer un contre-modèle, elle crée des anti-modèles. Elle renverse, elle inverse, elle singe, elle parodie, elle défigure. Paradoxalement, le refus de l'ordre établi s'accompagne, de la part de la NUPES, d'un stalinisme sourcilleux de la part de toutes les minorités pleurnichantes.

Leur mode opératoire est vieux comme le diable : il consiste à faire accepter sournoisement une exception qui deviendra la nouvelle règle. C'est ce que certains appellent l'effet cliquet. Une brillante tribune parue dans Le Figaro ce mardi rappelait malicieusement que les gauchistes, jadis anti-américains, avaient « noyé Marx dans le Coca-Cola™ » en reprenant bêtement à leur compte tous les combats absurdes des minorités dans une Amérique malade avec laquelle, en dépit de leurs efforts, nous n'avons pas grand-chose à voir. Ainsi de l'écriture inclusive.

On espère que la main de Yaël Braun-Pivet ne tremblera pas. On espère...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 04/08/2022 à 18:32.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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