Corruption dans l’Union européenne : von der Leyen veut une autorité « indépendante » sur l’éthique ! Rassurés ?

Ursula von der Leyen

L’Union européenne, ses gros salaires, ses élus au-dessus de tout soupçon, ses lobbies si gentils et dévoués à l’intérêt général, ses milliers de fonctionnaires, ses milliards d’euros versés par des peuples exsangues, sa transparence légendaire, sa construction si honnête… Tout cet échafaudage de communication avait bien du mal à faire face à une opinion pourtant gavée d'« idéaux européens » et de campagnes européennes lénifiantes depuis des décennies. Patatras ! Le coup des valises de billets de la vice-présidente grecque du Parlement Éva Kaïlí n’est pas seulement un scandale façon surprise du chef, c’est la confirmation de ce que chaque Français sent ou pressent depuis longtemps.

Éva Kaïlí est inculpée pour corruption et blanchiment d'argent dans le cadre d'une enquête menée sur des soupçons de versements par le Qatar. Toujours présumée innocente, elle a été écrouée dimanche à Bruxelles. Le début d'un délicieux feuilleton dont les deux acteurs principaux sont désignés.

Car la corruption ne se pratique jamais seule. Côté corrupteur, le Qatar, si sa responsabilité se confirme, le Qatar si frénétiquement accueilli par Nicolas Sarkozy et ses successeurs, pourrait révéler ses méthodes : un arrosage massif des élus, énorme, en grosses coupures, à l’ancienne. Pas du tout dans la sobriété, le Qatar. On savait que le pays des émirs, grassement enrichi par le Français qui se saigne pour payer son gaz à la fin du mois et son essence à la pompe, nous remerciait en salariant grassement les millionnaires du PSG et en abritant les imams radicaux des banlieues dans des mosquées XXL. Merci à eux ! Ils ne s’en tiennent donc pas là et gratifieraient aussi certains élus de la vieille Europe pour de menus services. Des étrennes, en quelque sorte, avec quelques jours d’avance. Encore fallait-il le prouver. Il faudra donc peut-être remercier cette députée grecque qui devrait figurer parmi les lanceurs d’alerte, avec toutes les protections et les honneurs qui sont dus à ces courageux révélateurs de corruption - en l'occurrence, la sienne !

Il s’agit désormais de tirer ce fil, jusqu’au bout. Dans cette indispensable et périlleuse entreprise, les Français comme leurs voisins des vieilles nations d’Europe peuvent compter sur un appui de grand poids, une nouvelle militante de la transparence et de l’honnêteté à l’ambition toute neuve. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, très proche du Président Macron, doit toujours quelques explications sur ses liens avec les laboratoires Pfizer. Pas d'impatience, ça va venir. En attendant, elle nous le dit, ce lundi 12 décembre, la main sur le cœur : les soupçons de corruption au sein de l'institution européennes sont « très graves ». Très ! « Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. ». Mais oui ! « C'est une question de confiance dans les personnes au cœur de nos institutions. » Comment dire… Voilà : on ne l’aurait pas exprimé aussi clairement ! « Cette confiance suppose des standards élevés d'indépendance et d'intégrité. » Mme von der Leyen a compris notre légère inquiétude, tout va changer. Elle a une idée : pourquoi ne pas créer « une autorité indépendante » sur les questions d'éthique dans les institutions de l'Union européenne ? Mais oui, pourquoi pas ? Nous voilà rassurés.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/12/2022 à 19:11.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

78 commentaires

  1. A quand une enquête sur Ulla, ses rapports à Pfizer et à l’Islam ? A quand une autre enquête pour vérifier qu’elle ne favorise pas uniquement l’Allemagne ?

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