[Chronique] Ursula souhaite succéder à Ursula

Ursula_Von_der_Leyen_-_April_2022

Ursula von der Leyen a annoncé qu’elle souhaitait se succéder à elle-même à la présidence de la Commission européenne. C’était, en vérité, un secret de Polichinelle, même si la dame avait songé, semble-t-il, au secrétariat général de l’OTAN. Mais ni son zèle atlantiste ni ses prouesses en tant qu'ex-ministre de la Défense allemand, ne garantissaient le succès de cette ambition. Ce sera donc la Commission. Mais le chemin est pavé d’étapes qui pourraient se révéler autant d’embûches.

Certes, la CDU allemande a désigné Ursula comme candidate à sa succession, à l’unanimité, comme l’a annoncé son président Friedrich Merz, le 19 février dernier. Première étape assez facile. La deuxième est le congrès du Parti populaire européen, qui entend « fonder une Union européenne fédérale » (statuts du PPE) et auquel sont affiliés les députés européens de LR. Il se tiendra à Bucarest, les 6 et 7 mars prochains. Pour l’heure, Mme von der Leyen est la seule candidate et sa désignation comme Spitzenkanditatin ne semble pas faire de doute. Mais le processus de désignation ne s’arrête pas là.

En effet, il appartient au Conseil européen de proposer le candidat à la présidence de la Commission « en tenant compte du résultat des élections européennes ». Or, Mme von der Leyen a fortement agacé certains chefs d’État ou de gouvernement par des prises de position diplomatiques ou stratégiques qui ne relèvent pas de compétences de la Commission. De même l’accumulation de normes et de contraintes nouvelles imposées aux citoyens européens au nom du « Pacte vert » en a exaspéré beaucoup. La chance de la présidente sortante tient beaucoup à la résignation des membres du Conseil qui, faute de mieux, soutiendraient sa candidature, la désignation se faisant, de surcroît, à la majorité qualifiée. Toutefois, les noms de Christine Lagarde ou de Mario Draghi circulent à Bruxelles.

Reste un obstacle de taille : le résultat des élections européennes. Toutes les enquêtes d’opinion annoncent une poussée de la droite souverainiste en Europe. Or, il y a cinq ans, Mme von der Leyen n’avait été investie qu’à la courte majorité de neuf voix. Nous risquons donc d’aboutir au paradoxe suivant : pour se faire élire par un Parlement européen plus à droite qu’auparavant, Ursula devra s’appuyer plus encore sur la gauche de celui-ci ! Décidément, l’Union européenne et la démocratie ne font pas bon ménage. Le futur mandat risque d’être chaotique, surtout si les souverainistes ont l’intelligence de s’unir pour ne constituer qu’un seul groupe parlementaire.

Mme von der Leyen, fidèle à son tropisme impérial, a proposé la création d’un poste de commissaire européen à la Défense, domaine qui, rappelons-le, n’appartient pas à l’Union européenne. Pour rassurer les capitales de l’Union européenne, elle a précisé qu’elle songeait « à la base industrielle » de la Défense. Il s’agit là de l’habituelle « ambiguïté constructive » de la Commission, politique des petits pas qui consiste à s’emparer graduellement de toutes les compétences régaliennes des États membres afin de constituer un super État européen se substituant de fait aux États nationaux.

En France, la candidature de la présidente sortante place LR dans une position aussi délicate qu’ambiguë. François-Xavier Bellamy a annoncé : « Nous ne la soutiendrons pas… parce que nous considérons que le bilan n’est pas à la hauteur de ce que l’Europe attend aujourd’hui. » Est-il concevable que les députés LR, membres du PPE, ne soutiennent pas la candidate investie par le PPE pour l’acte politique majeur qu’est la désignation du président de la Commission ? « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment », écrivait le cardinal de Retz...

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Si une certaine puissance souhaite et désire la réelection de cette dame, ça se fera sans problème, et avec quelques dollars en plus, pas de problème.

  2. Ben voyons ! de toutes les façons ça ne change rien…elle ou un autre ils sont tous hors sol loin de la réalité et mondialiste. Les pays ils s’en foutent, des gens ils s’en foutent, et d’ailleurs plus personnes ne leurs fait confiance à part quelques mondialistes qui eux en profitent !

  3. Elle doit terminer le programme destructeur de Davos. Le seul hic, c’est que s’il elle est réélue, un soulèvement européen plus que notoire risque de se former contre cette décision.

  4. Dans une dictature, les mêmes noms qui se succèdent créent le scandale! Dans une démocratie, c’est normal! Mais moi qui ne suis qu’un plouc de la base, j’aimerais comprendre la différence! …..

  5. Si elle reste en poste je vais vivre au pôle Nord en espérant qu’il ne sera pas intégré dans l’Otan ! Une catastrophe cette femme corrompue qui se prend pour l’impératrice de cette fédération tordue qui n’existe pas d’ailleurs. Elle roule pour les allemands et les américains bien sûr. Il faut à tout prix voter pour la virer même si les autres candidats ne seront sans pas terribles.

  6. Évidemment que Ursula Von der Leyen veut se succéder à elle-même !
    En bonne héritière prussienne, elle sait qu’elle peut détruire les peuples de l’UE, mais en plus elle sait qu’elle évite de se retrouver devant les juges pour « avoir abusé des Pfizer largesses ».

  7. Ben voyons, un poste en or où sa responsabilité n’est jamais engagée, des pouvoirs disproportionnés et une position qui lui permettra de donner un petit coup de pouce à son pauvre mari … Vivement la prochaine pandémie ?

  8. Il faut impérativement la virer, car tout est fait pour favoriser l’Allemagne au détriment surtout de la France, il y a quelques années, un allemand qui vit en France depuis de longues années, me disait, les allemands n’ont pas digéré d’avoir perdu 2 guerres contre la France, ils ne nous feront plus la guerre avec des armes, mais feront tout pour ruiner la France économiquement, en détruisant notre industrie, notre agriculture et notre souveraineté.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois