La CGT trouve qu’il fait trop froid pour… faire grève !
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"Il fait trop beau pour tra-vail-ler" : en 1964, le groupe Les Parisiennes le chantait sur un air entêtant. Mais, parfois, il fait aussi trop froid. Voyez, ce jeudi, la grève de la SNCF prévue de longue date : annulée par la CGT en raison des conditions climatiques … Or, la grève, c'est son boulot, à la CGT ! Le syndicat précise même qu'ils étaient "près de 13.000 cheminots dans les starting-blocks" pour aller bosser. C'est-à-dire défiler en gilets fluo avec des banderoles et des fumigènes. Et, pour une fois, FO et l'UNSA ne boudaient pas dans leur coin : u-ni-taires, qu'ils étaient !
Au départ, les consignes étaient claires : "Jeudi, les gars, on ne travaille pas, on fait grève !"
Mais la veille du grand jour : "Arrêtez tout, camarades, demain on travaille…"
Alors, une main se lève timidement : "Mais quand y a de la neige, on ne travaille pas !"
- C'est ça, t'as tout compris, on ne travaille pas…
- Donc, c'est la grève ?
- Mais non : on ne travaille pas, mais on n'est pas en grève !
- J'y comprends plus rien…
- Explique-lui, Maurice, moi j'peux plus !
Trois aspirines plus tard, l'ambiance est encore chaude :
- Et pour le paiement du jour de grève, hein, comment ça va se passer ?
- Mais, bougre d'âne, t'as du mou dans la caténaire ? Puisqu'on te dit qu'y a pas de grève et qu'on va travailler !
- Avec la neige ?
Comment ne pas compatir au désarroi du Super Mario de la CGT Philippe Martinez quand la météo réactionnaire s'allie au grand capital pour entraver les légitimes revendications des travailleurs en lutte… Et observez la macronisation inconsciente de la mentalité syndicale, puisqu'on fait grève mais que, "en même temps"… on ne la fait pas !
Méthode bien connue des soignants salariés qui eux, se contentent d'écrire "Je suis en grève" sur leurs blouses avec un feutre. Mais c'est une autre culture. Quant aux très rares grèves de médecins libéraux, c'est beaucoup plus simple : les préfets en réquisitionnent certains. Mais parfois au pifomètre. Ce qui peut obliger un homéopathe à prendre en charge une urgence vitale, avec des méthodes… proches de celle du préfet. Mais ce dernier est si content, c'est l'essentiel, non ?
Il y aurait bien une solution pour que les grèves de la SNCF ne pénalisent pas les usagers : appliquer, en miroir, le truc génial trouvé par les cheminots pour travailler un jour de plus lors de la suppression du lundi de Pentecôte par Fillon : travailler 1 minute et 52 secondes par jour de plus, arrondie à 2 minutes. Ainsi, au lieu de faire un jour de grève, ils feraient 1 minute et 52 secondes de moins par jour tout au long de l'année. Logique, non ?
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