« Ces antiracistes ne m’ont pas soutenu quand le président de SOS Racisme m’a traité de « chameau » »

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Jean Messiha revient sur le procès Obono contre Valeurs actuelles, mais aussi sur la mise en examen du président de SOS Racisme pour l'avoir traité de « chameau ». Il analyse aussi la panique de la gauche dominante face à l'arrivée de médias de droite.

 

Le procès de Valeurs Actuelles contre Danielle Obono s’est tenu à Paris. Qu’en pensez-vous ?

 

Depuis le début de cette affaire, je soutiens Valeurs Actuelles. On a le droit de trouver que cette fiction est de mauvais goût, on a le droit de ne pas l’aimer mais dans un pays démocratique, le fait d’être choqué ou de ne pas aimer quelque chose n’est pas illégal.

C’est la même chose pour Mila : elle a le droit de choquer , c’est la liberté d’expression. Je m’étonne du deux poids deux mesures de tous ces gens de gauche qui prônent l’humanisme, la tolérance, la bienveillance et qui portent des valeurs sirupeuses en bandoulière. Lorsque ces valeurs sont utilisées contre eux, rien ne va plus, leur logiciel bug complètement. Quand Youssoufa a chanté vouloir violer Marine Le Pen, et quand les rappeurs crachent leur haine et leur desamour venimeux de la France à longueur de journée, sont homophobes, sexistes ou se promènent avec des armes pour leur musique, ils considèrent que c’est de l’art et que donc ça ne tombe pas sous le coup de la loi. On a envie de leur dire : pourquoi la fiction qu’a faite Valeurs Actuelles n’est elle pas comme d’autres fictions ?

 

 

Beaucoup d’associations étaient présentes lors du procès, dont SOS racisme, que vous allez retrouver au tribunal.

 

 

Toutes ces belles âmes présentes au procès, qui se drapent des oripeaux de l’antiracisme, de la lutte contre la haine et de toutes ces inepties bêlées à longueur de journée, ne sont pas venues me soutenir quand le patron de SOS racisme m’a ouvertement traité de chameau. Il faisait suite à une déclaration de Yacine Bellatar qui lui aussi m’a traité de chameau. Ils ont dit que ce dernier était un comique et qu’il en avait le droit, qu’on ne pouvait pas l’attaquer car il était là pour faire rire. Donc s’il se fiche de vous et vous animalise, ce n’est pas très grave.

Ensuite, le président d’une association, dont la raison sociale et l’objectif politique est de lutter contre le racisme, n’a été dénoncé par personne, personne ne m’a soutenu.  Il n’y a pas de pire racisme que d’animaliser un être humain.

Des gens qui ne sont pas de mon bord m’ont soutenu, comme Jean-Michel Apathie par exemple avec lequel je n’ai pas d’accointances politique. Il a tweeté pour dire que le tweet de Dominique Sopo était une abomination. Éric Naulleau également s’est exprimé pour dénoncer les propos du président de SOS racisme...pas ceux qui ont manifesté pour soutenir Danielle Obono !

 

Voyez-vous une explosion des idées de droite dans le paysage médiatique, face à une gauche paralysée par ce phénomène ?

 

Depuis une quarantaine d’années, il y a eu un monolithisme de gauche dans les médias. Qu’on me cite un seul journaliste de droite dans l’audiovisuel public ! Il n’y en a pas beaucoup, sinon aucun. Qu’on me cite un journaliste de droite dans la presse subventionnée avec nos impôts, comme Libération, Le Monde etc. Or, bizarrement, ce sont les mêmes radios et télévisions du service public qui dénoncent que certains médias ont une ligne éditoriale. 40 ans de monolithisme gauchiste ne les avaient pas dérangés ! Mais un peu de pluralisme et l’érosion de leur magistère idéologico-moral par l’apparition de médias qui ont une ligne qui n’est pas de gauche les fait entrer dans une sorte de transe apoplectique, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive.

C’est plus une érosion qu’une bascule. Thomas Kuhn raisonne sur la notion de changements paradigmatiques : un paradigme économico-politque a deux aspects, l’heuristique positive et l’ heuristique négative, qui est le cœur du réacteur idéologique et une périphérie (les idées qui en découlent). Au moment du changement paradigmatique, la périphérie du paradigme dominant est d’abord atteinte. Plus on se rapproche du noyau dur, plus le système devient véhément. Une fois que nous sommes dans une période de transition paradigmatique, il y a des effets cliquet et des irréversibilités mises en place.

La question est de savoir quand ce paradigme gaucho progressiste qui nous gouverne depuis 40 ans va chuter.

 

C’est une sorte de mai 68 à l’envers…

 

Si on élargit le spectre analytique au niveau mondial, on s’aperçoit que ce paradigme là prend l’eau de partout. Quand la Grande-Bretagne décide de sortir de l’Union européenne et rétablit sa politique migratoire en fonction de ses intérêts, on voit que quelque chose est en train de lâcher. L’Amérique, d’où sont issus le néo libéralisme, le sans frontièrisme et la mondialisation, vote pour Donald Trump puis pour Biden. C’est une période de transition paradigmatique et la tendance est vers le changement.

La France est un peu en retard dans ce mouvement mondial mais elle finit par le rejoindre. Ainsi lorsque le monde se convertissait au néolibéralisme, en 1981 la France votait Mitterand sur un programme qui était celui du paradigme antérieur. Des 1983, il y a eu une autre politique.

Je suis optimiste : ce paradigme qui nous gouverne et nous étouffe depuis tant d’années est entrain d’être déraciné.

Jean Messiha
Jean Messiha
Directeur et fondateur de l'institut Appolon

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