Censurer Bayrou dès juillet ? Le PS y pense, le RN aussi et même Renaissance !

Bayrou devait tranquillement glisser vers l'été sans fâcher personne et nous revenir à l'automne pour se faire censurer sur le budget : tel était le scénario auquel nous étions priés de consentir. Tout était bien ficelé sur son petit calendrier, entre ses fiches en désordre : conclave des retraites interminable, session extraordinaire pliée le 11 juillet, annonces sur le budget repoussées à la mi-juillet. La ficelle était énorme. Mais ce plan a visiblement le don d'agacer. Notre ami Georges Michel a bien traduit ce sentiment diffus dans son édito du 18 juin : « Bon, bah, Bayrou est tranquille jusqu’à l’automne ! Normalement… »
Le PS prêt à la censure ?
Si le parti tout rétréci d'Olivier Faure a sur ce sujet autant d'importance, c'est que Bayrou ne doit son existence qu'à l'accord de non-censure négocié avec lui cet hiver, en échange d'une perspective de renégociation de la réforme des retraites. Or, le conclave ad hoc ne débouchera pas sur grand-chose, ce qui était écrit d'avance. Si le PS veut donc rester un peu crédible, tenter d'exister et ne pas passer pour la roue de secours d'un macronisme très impopulaire, la censure serait tout indiquée. C'est le sens de l'interpellation du président du groupe, Boris Vallaud, mardi, à l'Assemblée : « Accepteriez-vous que nous en parlions pendant la session extraordinaire ? Si vous ne le faisiez pas, vous vous exposeriez à la censure », a-t-il menacé. Et dans les rangs PS, les mots deviennent durs à l'égard de Bayrou : « Le Premier ministre nous a donné tous les arguments pour le renverser. Non seulement il revient sur sa parole, mais en plus, il ment. C’est inacceptable », s'indigne Arthur Delaporte, cité par Le Figaro.
La députée PS Sandrine Runel abonde dans le même sens : « François Bayrou essaye de durer à tout prix, d’être le plus mou possible pour ne pas être renversé, ce qu’il fait d’ailleurs très bien. Mais la vérité, c’est qu’il est devenu pour nous un énorme point de crispation. Il est tellement méprisant qu’il arrive presque à nous faire oublier les comportements de Retailleau et Darmanin. C’est une bombe à retardement. » Il paraîtrait, toujours selon Le Figaro, qu'il n'y aurait plus guère que François Hollande pour plaider le sursis jusqu'à l'automne !
Désir de censure dans sa propre majorité !
Mais ce qui donne de plus en plus de crédit à l'hypothèse d'une censure avant la pause estivale, ce sont les indiscrétions émanant de propres membres de la majorité centriste. Quand certains se lâchent, ils ont la dent aussi dure pour Bayrou que les oppositions ! D'après un cadre RN cité par Le Figaro, « si la motion de censure se déroulait à bulletins secrets, Bayrou serait déjà tombé depuis longtemps, puisqu’une grande partie des députés de son camp l’auraient votée ». Un député Ensemble pour la République (le groupe macroniste d'Attal) le proclame sans détour : « Vivement la censure ! Bayrou, c’est l’enfer. Il ne fout rien, il ne mène aucun combat, on ne comprend rien quand il parle. Je n’en peux plus ! Franchement, j’ai trop envie d’aller voir Sébastien Chenu et de lui dire : "S’il vous plaît, lâchez-vous, au RN, faites-le sauter avant l’été !" » Exagération caniculaire, ce coup de sang d'un centriste ? Ou désir de coller à l'exaspération des Français, qui se traduit en un record d'impopularité pour Bayrou depuis... 1958 !
Et le RN ? Et les Français ?
Mais le destin de Bayrou dépend aussi, surtout, de la décision du RN. Jusqu'à maintenant, Bardella comme Marine Le Pen avaient eux aussi fixé le terminus au budget, soucieux de ne pas apparaître comme des facteurs d'instabilité institutionnelle. Mais voilà, le changement de pied du PS, l'exaspération générale devant l'immobilisme égoïste de Bayrou, sa médiocrité exaspèrent aussi l'opinion publique. Le RN, s'il veut coller aux attentes des Français et ne pas apparaître comme la dernière béquille d'un Bayrou affligeant et impuissant, devra lui aussi appuyer sur le bouton « censure ». Visiblement, à écouter un député RN interrogé par Le Figaro, l'idée fait aussi son chemin, au RN : « À un moment, il ne faut pas oublier d’écouter les Français. Et ils jugent durement François Bayrou, qui démontre que même en ne faisant rien, on devient aussi impopulaire. »
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48 commentaires
Il aurait fallu, il faut censurer Bayrou, et après lui tous les Premiers ministres nommés par le squatter de L’Elysée! Peu importe ce qu’ils font, ou plutôt ce qu’ils ne font pas, l’essentiel est de contraindre Macron à partir. La constitution ne prévoit pas l’absence de gouvernement, ni le gouvernement par le seul président. Et il n’y a pas à craindre le chaos, la France est suradministrée, c’est un carcan qui assurera le maintien en ligne du pays le temps nécessaire.
Il n’y pas que bayrou qu’il faut censurer, ……..
Ce serait suicidaire et donnerait à Macron une occasion de plus d’appliquer ses nuisances envers notre pays.
Il n’a pratiquement pas de pouvoir ne lui permettons pas de nommer des fossoyeurs avides. Sauf si l’on est certain que la droite sera majoritaire ; ce dont je doute.
Wait and see… une nouvelle dissolution à l’horizon ….?
Il est peu probable que le RN mêle sa voix à l’extrême gauche ( axe LFI/PS ). Faure joue l’équilibriste ( c’est qu’il s’agit avant tout de sauver son siège ). Quant aux « centristes » c’est la gauche peu LFIsée ( un peu tout de même ). Renaissance donne des gages à LFI de temsp à autres. Bref, ce que je comprends c’est le mantra : » il faut lutter contre l’extrême droite » ( qui risquerait bien d’avair les faveurs des Français : pas « l’extrême droite », mais une souverraineté retrouvée_si possible_ ; moins de chienlie et de « en même temps », un Conseil Constitutionnel comme le veut le Souverrain _ le peuple_ etc )
de toute façon, la chute du gouvernement bayrou était annoncé, tôt ou tard
mais le problème c’est macon : il est tout à fait capable de se venger et de nommer cette bonne femme NUPES pour laminer la France. Je suis persuadée que terminer le chaos qu’il a mis dans notre pays est dans se seule optique.
Donc ce qui s’impose c’est le destituer
Le RN qui sans le dire soutien Bayrou , pas pressé de retourner devant les Français avant 2027 .
En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables
Georges Clémenceau
dites moi qui ? a la place de Bayrou ? accepté d’être le premier ministre de Manu , en dit long sur le plan cognitif de ce que mon François est devenu, que connais depuis longtemps par ailleurs ! la politique c’est comme la drogue quand on y a gouté on ne peut plus s’en passer, franchement j’ai de la peine pour mon ancien ami, victime de sa passion, il n’a jamais eu peur des fauves et son prenom devrait être Daniel ! je lui reconnais cette grande qualité !
Parce qu’ils s’attendaient à quoi avec Bayrou ? Je l’ai toujours fit, il n’a JAMAIS RIEN FAIT. En tant que ministre de l’enseignement ou premier ministre.
Sa devise, c’est Mikado, si je bouge j’ai perdu.
Quand j’ai entendu que françois bayrou était nommé 1er ministre, j’ai d’abord cru à une plaisanterie, malheureusement, ça n’en était pas une, il fallait bien être un président complètement à côté de ses pompes pour nommer un pareil mollasson.
Peu importe quand la dissolution va arriver et si c’est Macron ou un vote du Parlement qui la décidera.
Car, ne doutons pas que Macron, le « bon » dynamiteur de la France et de ses institutions, a déjà prévu de dissoudre l’Assemblée Nationale moins d’un an avant l’élection présidentielle pour bien plomber le futur Président de la République …