Bruno Attal, membre du syndicat France Police-Policiers en colère, a publié une vidéo pour rétablir la vérité dans l'affaire Michel Zecler. Il dénonce une vidéo mensongère de la part du média Loopsider, qui avait relayé, de manière orientée, cette tentative d'interpellation du producteur.

 

 

Vous êtes policier et membre du syndicat France Police, Policiers en colère. Vous avez publié une vidéo qui démonte la vidéo qui avait été faite à l’époque par le média Loopsider mettant en cause des policiers qui avaient interpellé le producteur Michel Zecler. Pourquoi avoir réalisé ce face caméra ?

Ils n’ont jamais réussi à l’interpeller. J’ai été outré lorsque j’ai vu cette vidéo. Pour moi, ces policiers salissaient mon uniforme et mes engagements. Cela m’a fait beaucoup de mal ainsi qu’à mes collègues. En regardant et en analysant cette vidéo en entier, on s’est aperçu que c’était un montage ultra orienté et que la présomption d’innocence n’était pas respectée, puisque l’on parlait d’une agression et non pas d’une agression présumée. On parle de 20 min de tabassage, alors qu’il y a seulement 11 secondes où c’est plutôt violent. J’y vois encore une fois, une tentative d’interpellation d’un individu qui ne veut pas se laisser interpeller. On est dans une rébellion caractérisée et une injustice totale. Ceux qui sont mis en cause souffrent. Maintenant, on nous envoie en prison. Avant, on achetait la paix sociale et maintenant, on la troque.

 

Cette vidéo relance évidemment le débat sur les violences policières. Cela fait plusieurs années que les policiers sont scrutés dans les moindres de leurs mouvements. Selon vous, cette vidéo est-elle clairement mensongère ? Vos collègues n’ont-ils strictement rien à se reprocher professionnellement ?

Je pense qu’ils ont des choses à se reprocher. Je n’ai pas accès au dossier, mais peut-être que quatre ou cinq coups ont été portés. Encore une fois, il faut savoir dans quelles conditions ces coups ont été portés. On parle d’une violation de domicile, mais je vois plutôt un magasin… Que mes collègues aient commis des erreurs, c’est un fait, mais on fait tous des erreurs. Il faut faire la différence entre la violence légitime ou illégitime.

J’ai été violent à plusieurs reprises dans ma carrière, mais ma violence était légitime. C’était pour porter assistance. Lorsque des policiers portent des coups, c’est le plus souvent légitime.

Dans la vidéo, je dis « à vous de juger », car on n’y est pas et c’est très facile d’être dans son salon et de dire « c’est illégitime ». C’est très difficile lorsque vous êtes enfermé dans 3m2, que 9 individus courent, que vous n’arrivez pas à les interpeller et qu’ils portent des coups. Est-ce légitime ou illégitime ? Qui peut juger ? Il faut vraiment l’avoir vécu.

J’ai vécu des choses comme celles-là. Il m’est arrivé de ne pas être assez violent avec l’individu, par conséquent, il a réussi à se démenotter et à porter des coups à un de mes collègues. Ce que les médias orientés font me donne la nausée. Lorsqu’on fait notre métier, on a des adversaires en face et maintenant, on en a dans le dos. Ce n’est plus possible !

 

Pour rappel, votre syndicat France-Police Policiers en colère a porté plainte contre le média Loopsider. L’avocat Gilles-William Goldnadel portera votre cause devant la justice. Les lecteurs de Boulevard Voltaire peuvent retrouver l’interview de maître Goldnadel à ce sujet sur le site.

Concrètement, que reprochez-vous à Loopsider ?

Je ne suis pas un technicien, mais il y a une intention de nuire en donnant une mauvaise information. Par conséquent, cela apporte un lourd préjudice non seulement à la police, mais aussi aux concitoyens. C’est donner une mauvaise image et c’est tricher. L’atteinte à la présomption d’innocence est caractérisée. Loopsider ne connaît pas le mot présumé. C’est un site de procureur.

Espérez-vous que vos collègues soient innocentés ? sont-ils sortis de prison ?

Oui, mes collègues sont sortis de prison. La prison doit rester l’exception en matière préventive. C’est le sacerdoce de notre ministre Dupond-Moretti. Il fallait une garantie de représentation, ils l’avaient. Il n’y a pas de trouble à l’ordre public. Ce qui s’est passé est incompréhensible. Certains de mes collègues me disent qu’ils ne contrôlent plus de Noirs et plus d’Arabes par peur d’être traités de racistes. Voilà, où nous en sommes aujourd’hui. Mes collègues des minorités se font insulter toute la journée. Cela devient quotidien.

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26 février 2021 à 21:48

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