Aurélie Abeille (RN) et Dominique Duval (Reconquête) : pourquoi des novices en politique se lancent-ils ?

Duval Abeille

Les législatives ont pour ainsi dire disparu de l’actualité. On annonce une abstention record. Pourtant, des candidats issus de la vie civile, novices en politique, ont décidé de se lancer dans l’arène. Avec des étiquettes (très) lourdes à porter et des chances (très) incertaines. Tout à perdre, rien à gagner. Masochistes ? Non, amoureux de la France, selon le nom d'un éphémère mouvement de la droite hors les murs. Candidats sous bannière RN ou Reconquête, ils mettent toute leur énergie dans la campagne et se confient à Boulevard Voltaire.

Aurélie Abeille a 32 ans et elle est « le nouveau visage du RN dans les Alpes-de-Haute-Provence », comme l’écrit le journal local La Provence. Née à Manosque, cette enfant du pays habite aujourd’hui à Peyruis. En couple sans enfant, Aurélie Abeille confie à Boulevard Voltaire avoir cessé de travailler pour se consacrer à plein temps à la campagne électorale. Sa circonscription, la deuxième des Alpes-de-Haute-Provence, comprend les villes de Manosque, Sisteron et Forcalquier. Le député sortant, en revanche, n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit de Christophe Castaner. Pourtant, même si, à la présidentielle, Emmanuel Macron est arrivé très légèrement en tête, c’est un deuxième tour NUPES/RN qu’annoncent les projections de franceinfo. L’élément déclencheur de son engagement ? Son métier, tout au service des personnes âgées. Elle a découvert la précarité sociale de nombreux retraités, leurs difficultés.

Dominique Duval, 65 ans, est quant à lui candidat Reconquête en Aveyron. Marié, père de quatre enfants, grand-père de quatre petits-enfants. C’est à leur avenir qu’il a pensé en s’engageant : « Lors de la campagne présidentielle, le ton et la sincérité d’Éric Zemmour ont su me convaincre de m’engager et de militer pour son nouveau parti. » Ancien officier de gendarmerie, il a « strictement respecté [son] devoir de réserve pendant plus de 40 ans, limitant [son] action politique à l’exercice du droit de vote », affirme-t-il à Boulevard Voltaire. On n'arrive pas en Aveyron par hasard, il a découvert la région par son épouse, qui en est originaire, et a décidé de prendre sa retraite là-bas. Il est candidat dans la deuxième circonscription, essentiellement agricole (le Ségala), mais dont les principales agglomérations, Villefranche-de-Rouergue et Decazeville, sont durement frappées par le déclin industriel.

Ce qu’Aurélie Abeille trouve le plus pénible ? Les passages à la télé, pour lesquels elle n’a pas été formée. Mais elle estime ne pas s’être tirée si mal du dernier sur France 3. Et puis aussi certains collages à Forcalquier, où « elle a eu peur et a dû appeler le 17 » pour faire fuir des inconnus agressifs et insultants. Elle affectionne, en revanche, « le contact avec les gens sur les marchés ».

Ce que Dominique Duval préfère, c’est, « depuis la fin du mois d’avril, 6 jours par semaine, de visiter des élus, de rencontrer des commerçants, des entrepreneurs » : « Je retrouve ce même plaisir que j’avais à sillonner les communes dont j’avais la charge en gendarmerie, à évoquer les sujets les plus divers avec mes concitoyens. » Il dit vouloir « porter la voix des électeurs oubliés de zone rurale ». Son slogan lui a été dicté par la rime : « Ni Macron, ni Mélenchon, travaillons pour l’Aveyron. » Le plus difficile, selon lui ? Réussir à vaincre « le peu d’intérêt pour cette échéance électorale ». De fait, son candidat Éric Zemmour n’a fait qu’un score médiocre dans la région - près de 6 % - mais il voit un réservoir de voix dans les bons résultats de Jean Lassalle (8,7 %) et espère convaincre les électeurs de Marine Le Pen (20,1 %) et de Valérie Pécresse (5,84 %), même si LR et RN ont leur propre candidat, sur sa crédibilité personnelle.

Aurélie Abeille et Dominique Duval arpentent la campagne, inlassablement. « Boîter » - comme disent les militants - en zone rurale, s’arrêter devant chaque maison isolée demandent plus d’efforts que glisser des tracts dans une barre d'immeuble en ville. Ils se sentent parfois comme les voix « qui crient dans le désert » mais ne se découragent pas.

Signe des temps et des mentalités ? Certains leur prédisaient une petite mort sociale. Ils constatent au contraire que, loin de leur tourner le dos, de nombreux renforts se sont levés spontanément dans leur entourage. « J’ai rencontré beaucoup d’incompréhension, peu d’animosité, mais surtout une colère profonde vis-à-vis du pouvoir en place », résume Dominique Duval. À méditer.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Voilà des Soldats de l’ombre qui veulent rallumer les Lumières !
    Courage, abnégation, sont leurs seules armes.
    Une France renaissante ?

  2. Il faut saluer leur courage, ils risquent les violences des gauchistes et les menaces de mort des islamistes.
    L’électeur a encore la chance de pouvoir voter en toute discrétion, en faisant son choix dans un isoloir.

  3. Hélas, j’ai 85 ans et je ne puis plus m’engager pour ce qui sera le combat de la dernière chance de la France, et je suis bien pessimiste pour le résultat du vote. D’ailleurs, notre Président nous a annoncé qu’il n’en tiendrait absolument pas compte et qu’il le remplacerait par un CNR de citoyens tirés au sort « en toute objectivité », sans doute. On n’arrête pas le progrès !

  4. Je trouve çà plutôt  » très sain » que des personnes de la societé civile s’investissent pour leurs idées, et surtout courageux dès l’instant où en effet l’étiquette est parfois pas simple à porter, mais ils ont au moins cette sincérité qui fait en principe la force de leur démarche, et pour çà, bravo ! Etre en accord avec soi même et croire en un avenir qui préservera la France, sa culture, ses traditions, son mode de vie et contrer sa destruction
    c’est tout à fait louable.

  5. Merci à ces candidats courageux qui osent braver les tempêtes gauchistes et s’engagent fièrement pour que la France retrouve son rang et sa grandeur.

  6. Il y a un mais, les français sont anesthésiés et très peu conscient du danger qui pointe.

  7. J’espère que le RN et Reconquête auront beaucoup d’élus. Comme beaucoup je regrette que l’alliance des droites ne ce soit pas faite. De Ciotti à zemmour en passant par M.Le Pen les différents n’étaient pas insurmontables . Bravo à ces Français qui osent défendre les couleur d’une droite réaliste, face à une pseudo Renaissance et à « Nules « .

    • Pas  » l’alliance des droites ». Vous rêvez il y a très très longtemps que la droite LR trahit la France.. C’est l’union des patriotes qu’il fallait faire M. Foch : L’UNION DES PATRIOTES !!!

  8. Ils sont courageux, les faits quotidiens donnent raison à M. Zemmour
    Dans ma ville , ma candidate (Reconquête) est inconnue mais je voterai sans hésiter pour elle !

  9. Après les trente glorieuses nous sommes dans les quarante honteuses. Il faut beaucoup de courage, de détermination et une foi chevillée au corps pour oser aller à contre courant. La réalité c’est que quand la France agonise c’est la république qui est en perdition, ce régime politique tombe en pourriture, il est corrupteur et sa décomposition perd tout ce qui l’approche. Beaucoup de courage à ceux et celles qui osent se lever face à l’ignominie.

  10. Bravo et bonne chance ! Mais espérons qu’au second tour il seront plus intelligents et patriotes que MLP, EZ et NDA (dans l’ordre des responsabilités) qui ont scandaleusement souillé le vote patriote des Français (42%) et étant infoutus de former une union de cette majorité relative. Et réduite le malfaisant Macron à l’impuissance.

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