La situation dans les Balkans occidentaux est toujours extrêmement préoccupante. Véritable poudrière, cette région particulière de notre continent ne s’est toujours pas complètement remise des conflits qui ont conduit au démantèlement de feu la Yougoslavie. Toutes les difficultés du temps se trouvent dans les Balkans occidentaux : l’islam djihadiste au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine est toujours implanté, les trafics mafieux de toutes sortes transitent grâce à la complicité d’États faibles, le Kosovo n’est toujours qu’un quasi-État qui n’est pas reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, le rêve d’un fédéralisme multiethnique en Bosnie-Herzégovine trouve ses limites et l’intégration à l’Union européenne des pays nés de la dissolution de l’ex-Yougoslavie subit un coup d’arrêt.

Pays plus stables, catholiques et d’une tradition culturelle autrichienne, la Slovénie et la Croatie sont intégrées à l’espace d’Europe de l’Ouest, États membres de l’Union européenne. Restent deux grands ensembles qui, pour schématiser, correspondent peu ou prou à un espace de culture serbe orthodoxe et à un espace majoritairement musulman historiquement proche de l’Empire ottoman - aujourd’hui la Turquie. Puzzle confessionnel tiraillé par des oppositions séculaires, les Balkans occidentaux sont composés d’une multitude d’États, de quasi-États et de régions assez largement autonomes. La résurgence d’un islam conquérant en Albanie, au Kosovo ou dans la partie croato-musulmane de la Bosnie-Herzégovine, appuyé par des pays étrangers qui y voient une occasion de perturber un peu plus l’Europe, n’est pas sans danger pour nous.

Ainsi, Christian Chesnot, journaliste français qui fut otage en Irak, expliquait en 2004 que son ravisseur avait été formé en Bosnie : "Il passait son temps à écouter des chants islamiques sur la Bosnie et à parler des opérations menées par des moujahiddines pendant la guerre de 1992-1995 à laquelle il avait participé avant de se lancer dans d’autres pays de djihad." Un exemple parmi d’autres montrant que l’islamisme, le salafisme et le djihadisme restent des éléments structurants dans cette région d’Europe. L’expansionnisme albanais n’hésite pas à s’appuyer sur ces groupes violents, de l’UÇK (Ushtria Çlirimtare e Kosovës/Armée de libération du Kosovo) au Kosovo, soupçonné d’avoir entretenu des liens avec Al-Qaïda, à ces ONG qui pénètrent en Macédoine sous couvert de missions humanitaires. Évidemment, ces islamistes profitent du fait que les Balkans sont devenus l’autoroute des trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains pour financer leur cause. Les mafias albanaises et kosovares sont désormais aussi tristement cé
lèbres que leurs devancières calabraises et siciliennes.

La faiblesse des États des Balkans menace leur existence même. Il faut suspendre les processus d’adhésion à l’Union européenne de la Bosnie-Herzégovine et de l’Albanie, comme cela sera peut-être fait pour la Turquie dans les mois ou les années qui viennent. Est-ce par aveuglement ou inconscience que la Commission européenne a confirmé la recommandation d’accorder le statut de candidate à l’Union à l’Albanie, qu’elle avait proposé dans son rapport annuel de 2013, décision confirmée plus tard par le Conseil européen à Bruxelles ? Quant au Kosovo, c’est un État failli qui dépend entièrement des aides internationales pour sa survie…

Cette région est une poudrière qui peut s’embraser à nouveau, n’ayant jamais vraiment pansé des plaies encore béantes. Elle nécessite une prise de conscience de la communauté internationale. Vous êtes prévenus.

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23 juillet 2017 à 10:05

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