Avec l’élection de Miss France, c’est la grand-messe cathodique de chaque fin d’année. Si le Téléthon met en lumière la générosité de nos compatriotes et leur magnifique capacité à se mobiliser au service d’une noble cause - la lutte contre la maladie -, il n’en soulève pas moins des questions éthiques encore largement contestables…

86 millions d’euros, c’est le montant récolté l’année dernière. « Ces dons nous servent à guérir avec de l’audace et du courage », déclare Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l’AFM-Téléthon. C’est avec cette même audace et ce même courage qu’il convient de rappeler les questions morales soulevées par l’association militante. Car, en réalité, « on ne guérit pas encore la myopathie, sinon ça se saurait ! » prévient Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme-Lejeune. Les associations familiales catholiques ajoutent que « les enfants nés sains, présentés par l'AFM-Téléthon comme un “espoir” et comme “la vie qui reprend le dessus”, sont en réalité issus d'un processus de sélection embryonnaire suite au diagnostic pré-implantatoire, et que leurs frères et sœurs embryons handicapés ont, eux, été éliminés ». En somme, pour éliminer la maladie, quoi de plus efficace que de supprimer le malade ?

L’humain, un matériau disponible

Outre ce funeste diagnostic pré-implantatoire, se pose également la question de la thérapie cellulaire à partir des cellules souches embryonnaires, donc à partir de « la destruction consentie et devenue légale maintenant d’embryons », explique Jean-Marie Le Méné. Or, prélever des cellules souches sur des embryons de quelques jours a pour conséquence de détruire ces embryons qui sont des êtres humains. « Supprimer un être humain, c’est un homicide. Faire de l’être humain un matériau disponible, c’est le comble de l’exploitation », dénonce le philosophe Fabrice Hadjadj. Le président de la fondation Jérôme-Lejeune réclame depuis longtemps un fléchage des dons qui permettrait aux donateurs du Téléthon de choisir les programmes de recherche qu'ils désirent soutenir, en toute connaissance de cause. Un cri dans le désert puisque, à ce jour, « le donateur de bonne foi doit adhérer à toutes les valeurs de l'association et donc cautionner certains financements et positionnements qu'il peut légitimement récuser en conscience », regrette Jean-Marie Le Méné.

Des termes vagues

Enfin, malgré l’existence des cellules IPS [cellules au même pouvoir régénérateur que les cellules souches embryonnaires, mais sans destruction embryonnaire, NDLR], les chercheurs continuent d’utiliser alternativement ces deux types de cellules souches.« Ce qui est troublant dans cette affaire, c’est qu’ils ont tendance, pour calmer les critiques, à utiliser le terme de cellules souches de manière vague sans préciser s’il s’agit de cellules souches embryonnaires ou de cellules IPS. Ils se disent que les gens ne comprennent pas donc autant ne pas préciser pour éviter la polémique. Cela dit, pour le projet mis en scène sur cette édition, il est exprimé que ce sont bien des cellules souches embryonnaires », complète Jean-Marie Le Méné.

La 33e édition de l’événement « caritatif » a lieu ce week-end. Puissent l’admirable dévouement des 250.000 bénévoles mobilisés et la générosité des Français obtenir de l’association militante au moins le fléchage des dons, si ce n’est encourager les chercheurs à quitter cette voie eugéniste.

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07 décembre 2019 à 17:38

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