Après Macron, Blanquer, Wauquiez : barbus barbants… et talibans !

barbe barbu cravate homme

On dit qu’une barbe cache toujours quelque chose. On pourrait, par exemple, songer à une ambition présidentielle : on se souvient de Nicolas Sarkozy qui, en 2003, annonçait penser au poste suprême pas seulement en se rasant. Une phrase devenue proverbe !

Bien retenue par le jeune Macron, loup dans la bergerie hollandienne, qui faisait le « buzz », en janvier 2016, lors du Conseil des ministres de rentrée, barbu de trois jours seulement… pour moins d’une semaine. Et en septembre, il venait se faire raser au Salon de la Coiffure sous les flashs et les caméras – clin d’œil à son vrai-faux ami Sarko –, un mois avant de se déclarer candidat. Beaucoup ont cru qu’il allait nous raser gratis.

Porter la barbe serait-il le meilleur moyen de ne point passer pour un blaireau ? Un peu comme ces malfrats jugés pour indélicatesse, et qui se font ainsi juste un peu oublier, nous avons vu nos politiques dépités, hirsutes, raser les murs de la déconfiture : Sarkozy, bobo pas cool et pas rasé dès que sorti de l’Élysée ; François Fillon, retrouvé, en 2017, quelque part en Toscane dans un costume décontracté ; Laurent Wauquiez, barbu de poivre et sel, traversant le désert après avoir conduit son camp, en 2019, à sa plus belle défaite européenne, et grimpant tout en haut du Mézenc – son Solutré à lui – pour, a-t-il dit, s’y ressourcer ; ne parlons pas du Manu catalan… ni de Domi, celui du Sofitel. De vrais losers, ces deux-là !

De tous ceux-là, Wauquiez a conservé la barbe ; mieux taillée, cette fois ; comme un attribut nécessaire à l’exercice de son nouveau rituel nature et tradition. Pour, ce 29 août, au pied du mont Mézenc, appeler, comme un sage Moïse, à l’unité de son peuple de droite et dire renoncer à la course présidentielle. Sans doute, maintenant, une barbe de reconquête des sympathies. Pour un nouveau départ.

Mais, dans cette course des intentions cachées, il reste encore un dangereux barbu. Non pas Blanquer, reconverti, sous sa toison d’été, en père Noël new-look pour allocations de rentrée. Non, son ancien patron Philippe. Cet Édouard-là, seul locataire arrivé barbu à Matignon sous la Ve République – pour y blanchir un peu sous le fardeau –, cultive sa pilosité depuis 2013 ; mais aussi sa popularité, parcourant les librairies de France et de Navarre pour y dédicacer son ouvrage Impressions et lignes claires. Si, pour l’heure, ses vraies intentions sont obscures – il s’apprête, dit-on, à fonder un parti –, lui n’aura pas besoin de se raser comme les autres pour espérer devenir Président. Mais quand ?

En tout cas, les amis, dans le monde qui vient, la barbe n’est pas près de passer de mode. Selon les hadiths – communications orales supposées du prophète –, Mahomet aurait dit à ses talibans : « Laissez-vous pousser la barbe abondamment et taillez-vous les moustaches. Différenciez-vous ainsi des polythéistes. » Alors, dans le nouveau paradis afghan créé par ce vieux barbu d’Oncle Sam où, là non plus, on ne rasera plus gratis, interdiction, désormais, de se couper la barbe !

En 2016, Bernard Cazeneuve, grand visionnaire politique s’il en est – bien qu’il soit glabre et chauve –, et pilier hollandien du contre-terrorisme que l’on a vu à l’œuvre, disait au ministre Macron soudainement barbu : « C'est un signe de radicalisation, il va falloir faire quelque chose ». Moralité : Méfions-nous des barbus… en 2022.

 

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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