Alors là, Michel, tu m’épates !

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Alors là, Michel, tu m’épates. Je me permets de te tutoyer comme tu as pris récemment cette liberté vis-à-vis de notre cher Président, ton « chéri », comme tu l’appelles.

Tu m’épates parce que tu es insaisissable, un coup réaliste, un coup utopiste, un coup à gauche, un coup à « droite ». Au fond, ce qui me plaît le plus, chez toi, c’est ton indépendance d’esprit. Permets-moi donc de t’écrire cette petite lettre qui, tu m’excuseras, est un peu fouillis, à l’image de tes prises de position, tu en conviendras.

Tu te dis populiste, et c’est tout à ton honneur, Zemmour de gauche, pourquoi pas, après tout. Même sens de la polémique, même indépendance, un fond marxiste dont on voit encore quelques réminiscences. Et je ne parle pas de l’abjection pour la morale actuelle, sentimentaliste et culpabilisatrice.

Oui, tu pourrais être le Zemmour de gauche si, sur quelques points malgré tout importants, tu ne cédais pas à ce que tu dénonces sans cesse : la morale.

Alors, oui, tu es populiste, ça, c’est certain, et ne vois pas dans ma bouche ce mot comme une insulte ; au contraire, il s’agit du plus beau compliment que l’on pourrait te faire. Tu as déclaré, récemment, à cette chère Danièle Obono que ses électeurs étaient comme la majorité des Français, hostiles à l’immigration, ce qui, entre nous, est vrai, mais que la pauvre députée soumise ne doit pas s’entendre dire tous les jours.

Tu as renchéri en disant que, par conséquent, tu étais en défaveur de l’immigration massive, ce qui a provoqué des cris d’orfraie de la part de ton interlocutrice, me procurant une source de joie incommensurable, ce dont je te remercie de tout cœur.

Comme Zemmour, tu as été déprogrammé du service public après ta charmante lettre à notre Président chéri, le forum t’est aujourd’hui interdit comme bon nombre de tes congénères à l’époque des démocraties grecques. Le pouvoir est trop peu soucieux du bas peuple pour écouter quelqu’un qui se proclame populiste, qui écoute ce peuple et qui traduit ses craintes avec le brillant phrasé que tu pratiques.

Ta récente sortie sur la langue arabe et l’inutilité de la faire apprendre à l’école pour lutter contre le terrorisme m’a tout autant réjoui. Il est clair que tu ne hurles pas avec les loups. Bon, en même temps, tu es honnête avec toi-même et je ne vois pas comment une tête bien faite peut imaginer pareille énormité.

Enfin, mon bon Michel, visiblement, les lecteurs ne sont pas de gauche, sinon tu serais en top des ventes comme ton compère de droite Éric.

Finalement, Michel, tu es la démonstration du malaise idéologique qui étreint l’intellectuel de gauche faisant un tant soit peu preuve d’honnêteté. L’utopie des origines laisse la place à l’indicible réalité, tu t’obliges à considérer ce peuple qui t’est cher au mépris de l’idéologie dont tu étais l’apôtre, d’où ton positionnement malaisé.

Alors, oui, tu as raison, diagnostic irréfutable, psychiatrie clinique du cas « Michel Onfray », déclaré populiste, souffrant de la maladie dite zémmourienne, propagée à plus de 500.000 exemplaires dans les foyers.

Alors, Michel, je finirai en disant que tu invalides malgré toi la phrase de Mark Twain :« Les gens de gauche adoptent des idées nouvelles, quand elles sont usées, la droite les adopte. » Le vent a tourné.

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