Nuisances sonores, dégâts matériels, voyeurisme, proxénétisme, viol et même terrorisme… Les risques liés au mode de fonctionnement d’Airbnb sont-ils non négligeables ?

Airbnb ne cesse de revendiquer les valeurs de partage et de solidarité sur lesquelles est censée reposer sa communauté. Pour véhiculer une image des plus parfaites, la plate-forme a même lancé un programme afin de proposer une solution d’hébergement aux réfugiés et demandeurs d’asile.

En France, la société californienne affirme participer à la croissance économique, notamment en offrant la possibilité à des milliers de personnes d’arrondir leurs fins de mois tout en faisant profiter les vacanciers d’un logement authentique et pas cher.

Hélas, la vérité n'est pas si rose… En plus de se livrer à l’évasion fiscale, Airbnb est aujourd’hui accusée de faire exploser les prix de l’immobilier et de transformer les capitales du monde en musée. Quant à l’expérience « unique » qu’Airbnb propose à ses utilisateurs, nombre d’entre eux souhaitent en effet qu’elle reste unique : l’avalanche d’incidents ayant eu lieu ces derniers mois démontre qu’un séjour Airbnb peut vite tourner au cauchemar.

Pour preuve, cet été, une propriétaire parisienne a retrouvé son appartement "transformé en un vulgaire “squat” rempli d’excréments, d’urine et d’une quantité impressionnante de cadavres de bouteilles d’alcool", tandis que deux vacancières françaises séjournant à Sitges, en Espagne, ont découvert dans leur salle de bains un téléphone portable habilement dissimulé de façon à les filmer dans le plus simple appareil.

Ces mauvaises expériences peuvent parfois être dramatiques : en 2015, un jeune Américain a été « séquestré » et « violé » par son hôte à Madrid. Prévenue par téléphone, sa mère a tenté en vain d’obtenir l’aide d’Airbnb.

À Montréal, un homme accusé de proxénétisme aurait même utilisé, pendant plusieurs mois, un logement Airbnb pour exploiter sexuellement deux femmes. Selon le service de police de la ville, l’utilisation d’Airbnb par des proxénètes ou des prostituées "est un phénomène en croissance dans la métropole". Les malfaiteurs profitent de l’anonymat qu’offre Airbnb pour agir sans attirer l’attention.

À New York, une nouvelle campagne publicitaire rappelle qu’il est impossible de savoir avec certitude qui entre dans un logement loué sur une plate-forme comme Airbnb. La campagne évoque, notamment, le cas de Salman Abedi, auteur présumé de l’attentat de Manchester, qui a utilisé une plate-forme de location saisonnière pour se faire livrer des colis.

De son côté, Airbnb refuse de communiquer les adresses des 40.000 logements qu’elle propose à New York, ce qui permettrait pourtant de renforcer les mesures de sécurité dans une ville qui, selon les autorités, "reste la cible numéro 1 des terroristes". Une réalité qui ne semble faire ni chaud ni froid à Airbnb…

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18 septembre 2017 à 21:32

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