À la suite de la manifestation citoyenne qui a réuni, vendredi dernier, des Palavasiens dénonçant l'insécurité grandissante, Boulevard Voltaire a rencontré Jean-Michel Mostacci, le cofondateur du groupe « Tout n'est pas permis à Palavas ».

Il fait part de sa colère face à l'ensauvagement quotidien que subit son village de Palavas-les-Flots, depuis le début de la saison estivale : rodéos urbains, insultes, agressions de la part de jeunes « des cités » qui agissent « en toute impunité » et « emmerdent tout le monde ».

Fin juin, nous nous sommes réunis à une petite dizaine de personnes. Nous avons créé un groupe qui s’appelle «  Tout n’est pas permis à Palavas ! ».
En cinq semaines, ce groupe a réuni exclusivement 850 Palavasiens puisque le groupe est privé et ne s’adresse qu’aux Palavasiens. Nous avons décidé de monter des petites actions comme des petites manifestations et apporter notre soutien à notre police municipale et à notre gendarmerie, pour qu’elles puissent obtenir des renforts en cours de saison. Nous voyons ces délits exploser. On avait besoin de remonter les informations au niveau du préfet pour qu’il mette vraiment le paquet sur les renforts de gendarmerie et de police.

Palavas-les-Flots est un village au sud de Montpellier. C’est la plage de Montpellier. 6000 habitants y vivent toute l’année et on peut passer jusqu’à 100 000 habitants en pleine saison. Du moment que ces personnes nous respectent, elles sont vraiment les bien venues. En revanche, si elles ne nous respectent pas, la donne peut très rapidement changer. Je ne voudrais pas que les Palavasiens en viennent aux émeutes ou aux guérillas urbaines, comme ce qui s’est passé ce week-end en Belgique. Nous essayons d’éviter cela, mais jusque quand allons nous pouvoir l’éviter ?
Le profil est celui des cités parisiennes, lyonnaises, peu importe. Ce sont de gens qui viennent en vacances en toute impunité. Je ne vais pas vous faire un dessin de ces personnes-là. Tout le monde a bien compris. Ce sont les mêmes qui pratiquent l’ensauvagement dans leur ville et qui viennent le pratiquer ici. L’État abandonne la police. Et quand on laisse faire, tout est permis. Par conséquent, on vient et on fait les cons puisque personne ne leur dira rien. Voilà un peu le profil des personnes en question.

En début de saison, un gamin de 14 ans a pris un coup de couteau à la fête foraine. Un ancien professeur de tennis de Palavas s’est pris des coups de barre de fer, alors qu’il essayait de protéger sa compagne en mettant sa moto dans son garage. Tous les soirs, des accélérations de voiture ont lieu.
Certains individus consomment du protoxyde d’azote. Ils laissent les capsules et les bonbonnes à même le canal et dans les rues. On mange et on consomme sur la plage, on laisse tout et on s’en va.
Les Palavasiens sont en insécurité et intimidés, les femmes se font insulter. Certains mots font mal, notamment « sale pute », «  tu dois être revêtue », «  tu ne peux pas t’habiller comme cela ».
Des personnes de notre collectif ont été agressées verbalement. Les femmes ont peur et ne sortent plus. Les Palavasiennes restent chez elles le soir. Nous n’envoyons plus nos gamins acheter le pain. Tout cela est fini de peur qu’il se passe quelque chose ou qu’ils se fassent voler leur portable ou autre.
Tout ce que l’on vit à Palavas c’est une insécurité grandissante depuis le mois de juin. C’est invivable pour nous. Les Palavasiens sont prêts à défendre leur village coûte que coûte avec l’aide de la police, de notre maire et de l’État. Je serais prêt à réunir encore plus de Palavasiens et à donner de mon temps. Je serais prêt à être l’émissaire avec mon équipe pour pouvoir porter la parole du citoyen. Je serais prêt à défendre bec et ongle mon village s’il le fallait à un moment ou à un autre.
Beaucoup de gens veulent monter une milice à Palavas. Le but de notre groupe est d’empêcher cela. Nous voulons respecter la loi et éviter de dégrader notre village et notre image. Je ne vous cache pas que c’est pour éviter que des personnes solvables qui travaillent tous les jours puissent commettre un impair et être jugées à cause de cet impair, alors qu’elles sont les premières victimes.
S’il se passait quelque chose aujourd’hui à Palavas, ce serait presque considéré comme de la légitime défense pour défendre nos droits.

 

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11 août 2020 à 18:03

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