C’est avec une intense "tristesse" que CNN a sanctionné le récent "appel à la violence" tweeté dimanche par Trump. Le crime ? Une vielle vidéo humoristique, réactualisée, qui présente le président pugilant au pied du ring un personnage ayant pour tête le logo de la station. Et les journalistes de pleurer pour leur sécurité, dans l’angoisse de voir un déséquilibré les attaquer physiquement, voire attenter à leurs jours.

Étonnant, de la part de ceux qui perpétuent un rituel de déshumanisation, une stratégie de haine à l’encontre d’un président qui ne fait pas partie du marécage. Un climat qui a abouti à la récente tuerie de Washington qui, sans le sang-froid de deux agents des services secrets, se serait traduite par plusieurs députés et sénateurs républicains envoyés ad patres. Une paille…

Il fallut cependant 24 heures à des médias sans pudeur pour reprendre l’argumentaire invisible de la Pravda des #NeverTrump : cet acte malheureux résultait du langage-de-haine-de-Trump-et-de-ses-supporters. Une Pravda qui dit que Trump tue. Son retrait de l’accord de Paris sur l’environnement "va tuer" des millions de personnes. Idem pour sa réforme du système de santé. Quoi de plus normal, alors, de "résister" ou de prendre les armes contre le tyran ?

La réalité est qu’avec ses tweets, Trump avance de dix pas pour en reculer de trois. La presse, ahurie par ses tweets, ne parle que des reculs et se retrouve fort dépourvue de le voir gagner les primaires, puis la présidentielle, puis de le voir passer sous le mur du son des décrets servant les composantes-clés de son électorat (PME, anciens combattants, chrétiens conservateurs). Il avance, il avance, en profondeur, godillant entre les écueils néocons, les séides de Soros, trahissant certaines promesses pour en réaliser d’autres.

Et, par ses outrances, il fait bouger l’aiguille du combat culturel, métapolitique : les Américains haïssent ces médias "mainstream" enfermés dans leurs réflexes corporatifs… ce n’est plus un crime d’aimer famille et patrie… la religion chrétienne n’est plus laissée pour compte… l’affaire russe est en train de devenir l’affaire Obama (espionnage illégal de ses services secrets), on commence enfin à penser sérieusement que, depuis 2008, il y aurait des millions d’illégaux inscrits sur les listes électorales…

On l’accuse de ne pas être présidentiel. Quoi d’étonnant ? Il n’est pas encore président et se bat pratiquement seul, entouré de Brutus républicains. Il est simplement encore en campagne, et tant qu’il n’aura pas psychologiquement marginalisé une presse qui n’est plus au service du public, il ne contrôlera pas l’establishment gouvernemental qui en dépend…

D’où l’outrage à CNN. L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique explique, ce 3 juillet, comment CNN, noyée dans sa haine ad hominem, a fini par être prise en flagrant délit de "fake news" à répétition, au moment crucial où son actionnaire Time Warner négocie une fusion avec AT&T. Il fallait faire monter les taux d’écoute…

L’avertissement pugilistique de Trump n’est pas anodin. Son administration doit valider la fusion. Une fusion dans laquelle AT&T ne voit pas CNN comme indispensable…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:36.

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03 juillet 2017 à 23:06

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