« Il n’y a pas de tensions au FN, il y a une réflexion ! »

La question de la sortie de l'euro sème-t-elle la zizanie au sein du FN ? A-t-elle pris trop de place dans la campagne au point de faire fuir leurs électeurs ? Gilbert Collard répond.

Vous avez dit à la suite de l'élection présidentielle qu'il fallait maintenant abandonner ou en tout cas passer en priorité moindre la question de l'euro au sein du Front National.
Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?

Je pense d'abord qu'il y a d'autres questions qui nous agressent que celle de l'euro.
Il y a la question de l'immigration, la question majeure des directives européennes qui nous ligotent, sans nous donner la moindre liberté.
J'ai toujours considéré que le peuple français n'était pas prêt à la sortie de l'euro. J'ai toujours considéré que l'euro était une mauvaise monnaie. Je le dis bien.
Mais on ne peut pas imposer une maturation. Sur les paquets de cigarettes, il est marqué « fumer tue » et il y a des gens qui fument et on ne peut pas les empêcher de fumer.
J'ai toujours été partisan de ne pas développer une théorie de la sortie de l'euro tout en condamnant l'euro. Je reste sur ma position.

Est-ce que vous pensez justement que l'euro a pris trop de place dans la campagne présidentielle et explique peut-être que certains électeurs se soient un peu perdus ou détournés sur Front National ?

Non, mais nos adversaires ont réussi à introduire l'idée que la sortie de l'euro allait entraîner une panique. Ce que Marine a appelé le scénario « peur » a fonctionné.

Alors quand Florian Phillippot dit qu'il quitterait le Front National si cette question n'était plus défendue par le parti, qu'est-ce que vous lui répondez du coup?

Je lui réponds que moi j'étais pour qu'on ne parle pas de la sortie de l'euro et qu'on en a parlé. Je n'ai pas démissionné pour autant.
On doit accepter si une décision est collective de s'incliner. Mais je ne sais pas du tout ce que sera la décision prise par le mouvement.
En tout cas, ce n'est pas la question prioritaire maintenant puisque pendant cinq ans on aura encore l'euro. On va pouvoir, à l'épreuve du temps et à l'épreuve des faits, vérifier la vérité de nos insertions.

Pour la campagne des législatives, il y a beaucoup de médias qui parlent aujourd'hui de tensions au sein du Front National, d'explosion , etc.

Mais non! Tout cela est de la bouillie médiatique. Il n'y a pas de tensions, il y a une réflexion.
Je ne vois pas en quoi le fait de réfléchir provoque des tensions. Que dire alors de ce qui se passe entre monsieur Bayrou et monsieur Macron?
On réfléchit, on écoute monsieur Ménard par exemple qui dit des choses fort intelligentes, et on écoute d'autres personnes.
On doit tirer les enseignements de cette élection. Marine est la première à le demander et à le vouloir.

Me Gilbert Collard
Me Gilbert Collard
Avocat, écrivain et homme politique

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