Alain Juppé a déclaré préférer soutenir Aurore Bergé plutôt que Jean-Frédéric Poisson, se déclarant plus proche des valeurs d'En marche ! que de celles du PCD. Christine Boutin déplore qu'Alain Juppé renie toutes ses valeurs, mais voit dans cette explosion des Républicains une certaine forme de clarification, qui peut permettre à la droite de conviction de se mettre elle-même "en marche" pour se reconstituer...

Madame Boutin, vous avez comme nous vu la déclaration d'Alain Juppé. Il préfère soutenir Aurore Bergé à Jean-Frédéric Poisson, car il dit se sentir plus proche de La République en marche que des valeurs que Jean-Frédéric Poisson et vous-même défendez…

Bien sûr, cela a été une surprise même si on voit depuis quelques temps que monsieur Juppé fait de plus en plus allégeance au centre droit.
Mais jusqu'à présent, il était à droite. En tout cas, il représentait la droite en France.
Il a fondé l'UMP. Je me souviens très bien combien il n'était pas suivi au début lorsqu'il a créé l'UMP. Nous avons été avec monsieur Poisson dans son bureau. Il y avait du reste Édouard Philippe qui était là pour le soutenir dans cette démarche.
Enfin bref, le temps a passé et apparemment monsieur Juppé est en train de renier tout ce qu'il a porté pendant des années.

Quelle est la symbolique derrière le fait qu'un cadre des Républicains soutienne une candidate La République en marche !, à votre avis ?

C'est l'explosion des Républicains.
Il me semble qu'il va y avoir une certaine forme de clarification. Il y en a déjà un certain nombre qui sont partis chez monsieur Macron.
Je pense que la droite de conviction va maintenant pouvoir être elle-même "en marche" pour se reconstituer. C'est peut-être l'aspect positif des choses.
Pour revenir à monsieur Juppé, il est certain qu'il renie toutes ses valeurs.
Il faut lui demander s'il est contre la défense de la vie, s'il est pour la GPA. Si ce sont ses valeurs alors, effectivement, il n'a plus rien à faire avec nous. C'est certain !

Quelle est l'intention du PCD en présentant ses propres candidats, notamment face aux Républicains ?

Le Parti Chrétien Démocrate est un parti complètement indépendant.
Le Parti Chrétien Démocrate n'a aujourd'hui plus de lien ni convention avec les Républicains.
Monsieur Poisson a eu le soutien des Républicains comme parti politique, de même qu'il a reçu le soutien de l'UDI.
Indépendants et autonomes, nous avons nos candidats. Bien sûr !
J'en profite du reste pour saluer ces magnifiques campagnes qu'ont menées tous ces jeunes. Il s'agit effectivement, en général, plutôt des jeunes. Ce sont des garçons et des filles de conviction qui croient dans l'essentiel, dans les valeurs fondamentales.
Nous ne sommes pas des libéraux-libertaires.
Nous sommes pour la liberté d'entreprendre bien sûr, mais nous ne sommes pas du tout pour le côté libertaire qu'incarne monsieur Juppé maintenant par exemple.

Quel scénario voyez-vous pour les Législatives ? Croyez-vous qu'on s'oriente vers une défaite de la droite aux Législatives ?

Pour moi, c'est une tragédie.
Mais je comprends les Français après tous ces aléas et ces années de reniement de la droite sur ses valeurs fondamentales.
Pendant 26 ans, j'ai porté à contre-courant un certain nombre de valeurs à l'intérieur de la droite, car je me sens véritablement de droite.
Les Français sont saturés de ces représentants à droite qui n'incarnent pas les valeurs fondamentales auxquelles ils aspirent.
Aujourd'hui, monsieur Macron est un inconnu. C'est un nouveau et il est jeune. Tout le monde se dit : «  pourquoi ne pas lui donner sa chance ? »
Seulement, ils ne se rendent pas compte des conséquences. Les Français ne voient pas ce qu'il y a derrière la politique que va mener monsieur Macron ! Il s'agit d'une politique de la globalisation, de la mondialisation, de la finance, dans laquelle, sur le plan économique, la personne humaine devient une variable d'ajustement.
Et sur le plan sociétal, il l'a dit très clairement, il va mettre en place la GPA. La GPA est naturellement l'esclavage des femmes, en particulier des femmes pauvres, des pays pauvres, par rapport aux désirs des hommes et des femmes qui veulent avoir un enfant.

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07 juin 2017 à 23:53

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