Quand Marianne se voile, peut-on intégrer l’islam ? Un livre du général Bedou

Telle est la question que pose le général de gendarmerie Jean-Pierre Bedou dans le livre qui vient de paraître aux Éditions Pierre Téqui. Pendant de nombreuses années, ce militaire à la retraite a eu pour responsabilités d'étudier et, si possible, de régler ou tout au moins de gérer les problèmes que pose l'islam. Il avait appris l'arabe à Saint-Cyr et a pu ainsi étudier le Coran dans le texte original et se familiariser avec les populations de nos banlieues pour mieux les comprendre.

Voici un ouvrage que notre nouveau président de la République devrait avoir à son chevet, lui qui nous annonce la construction de mosquées, la création d'une route de la liberté qui traverse l'Afrique jusqu'en Europe, et donc l'accueil et l'aide de migrants réguliers ou clandestins principalement musulmans.

Le modèle d'intégration adopté par la France, qui fut une terre d'immigration capable d'assimiler ses immigrants tant qu'ils étaient de culture judéo-chrétienne, n'existe plus. Le nouvel immigrant, comme celui de la troisième génération, n'a plus l'impression d'appartenir à une communauté française. Le communautarisme a détruit le peu qu'il y avait d'espoir de l'intégrer. Depuis une dizaine d'années, les signes de ce communautarisme se font de plus en plus visibles : les femmes voilées envahissent l'espace public, les mosquées sont devenues trop petites, les prières de rue n'ont jamais cessé, le burkini apparaît sur nos plages et dans les piscines, et le porc n'a plus son entrée dans nos cantines. Le repli identitaire sape petit à petit les fondements de notre République, et particulièrement la laïcité.

Le général Bedou ne veut toutefois pas généraliser ce phénomène d'islamisation, car les musulmans qui souhaitent pratiquer leur religion sans provocation restent, bien sûr, une majorité, mais les leaders salafistes, profitant du vide républicain, ont réussi à imposer un mode de vie qui va à l'encontre de nos valeurs occidentales basées essentiellement sur notre culture judéo-chrétienne.

Se fondant sur les principes de l'islam et l'histoire de la communauté musulmane en France, le général Bedou nous propose donc une photographie sans concession d'une France qui s'est perdue dans les compromis politiques. Avec clarté et sans aucun parti pris idéologique, il nous livre les clés pour dépasser nos peurs et reconstruire un État fort et sans complexe.

Les banlieues devenues des zones de non-droit où les gendarmes ont de réelles difficultés pour y mener leurs indispensables enquêtes sont laissées aux mains des dealers et des salafistes. Chez les jeunes, la loi islamique remplace souvent la loi républicaine.

L'auteur explique avoir écrit ce livre pour les musulmans comme pour l'ensemble des Français.

J'ai voulu les éclairer sur la connaissance de l'islam et montrer les possibilités ou non de son acceptation en raison de certaines incompatibilités religieuses antinomiques avec notre culture ancestrale.

Et il a plutôt bien réussi en décrivant la communauté musulmane et la progression de leur religion en France. Il s'attarde longuement à étudier le Coran puis les dispositions et pratiques religieuses de la charia, qu'il juge impraticable dans l'espace de la nation française. Un exemple, le halal, qui exige que la viande soit abattue selon la loi de Dieu mais qui ne concerne pas le poisson qui vit dans un élément « purifié ». Le général Bedou souligne que manger halal n'est d'ailleurs pas vraiment une obligation, mais il "suscite un fort sentiment de fierté pour avoir imposé cette licité dans une société non musulmane". Le halal concerne aussi le mariage : obligation est faite de se marier entre musulmans devant un imam et non pas devant le maire.

Au fil des pages sont évoquées de nombreuses dispositions telles l'usure, l'apostasie, le statut de la famille, le Code pénal, dont il cite notamment la loi du talion : tu as tué, tu seras tué.

La seconde partie de l'ouvrage place la religion du prophète dans son cadre légal français, notamment les problèmes que la laïcité rencontre chez les musulmans. Sont décrites les multiples incompatibilités par rapport aux collectivités locales et aux valeurs de la République, comme par rapport au système scolaire ou dans l'entreprise ou les services publics.

Un défi qui s'accélère et que les futurs gouvernements auront beaucoup de mal à résoudre, s'ils y arrivent... Le général Bedou conclut qu'il sera difficile de trouver l'issue des conflits présents et à venir dans un consensus religieux.

L'islam peut être compatible avec la République, mais il lui faudra s'adapter, accepter des compromissions, aménager ses pratiques religieuses et s'ouvrir à notre monde moderne. L'islam doit contextualiser ses préceptes, rectifier et faire fi de ses bases belliqueuses, les moderniser et, pourquoi pas, les réfuter.

Voilà un défi posé à notre nouveau Président.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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