Vous avez dit « défense de la langue française » : Really!

Heureux que l’événement annoncé ne se situe pas à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts !
meet'up

Quoi que l’on s’autorise à penser dans les milieux autorisés, comme disait Coluche, il est probable que vous n’en fassiez pas partie. Vous n’avez donc pas reçu l’invitation du ministère de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires, de la Transition énergétique et du secrétariat d'État chargé de la Mer (et autres terres découvertes à marée basse, a-t-on envie d’ajouter), flanqué de l’Ecolab du Commissariat général au développement durable pour deux pince-fesses les 7 et 8 novembre. Cette invitation, qui nous a été communiquée par un ami qui passait par là et par hasard, est frappée, sinon au coin du bon sens, en tout cas de l'effigie très officielle de Marianne brochant sur le drapeau tricolore.

L’absence d’accent à Ecolab - pourtant de rigueur pour les majuscules comme pour les capitales - annonce d’emblée qu’il ne s’agit pas, pour ce commissariat, de s’assurer du développement durable de l’orthotypographie. Et il est heureux que l’événement annoncé ne se situe pas à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, sinon ses murs se seraient écroulés moins d’une semaine après son inauguration en grande pompe sous le haut patronage du président de la République, protecteur de l'Académie française, présent himself - pardon, en personne - à ce grand événement dans la ville natale d'Alexandre Dumas. Parce qu’on est au festival des anglicismes modèle Jean-Claude Vandamme.

Il s’agit, en effet, de deux « brief presse », nous explique cette invitation envoyée à la presse, pour exposer le contenu du Meet’Up Greentech 2023, « rendez-vous d’affaires, conférences et networking », comme l’annonce son site, et destiné à « l’ensemble des acteurs qui agissent et innovent au service de l’accélération de la transition écologique : start-up et PME, grands groupes, collectivités territoriales, chercheurs, investisseurs, acheteurs public [écrit au singulier, NDLR] ».

Comme à chaque fois qu’il est question de transition écologique, la question qui vient immédiatement à l’esprit de l’homme de bien est « combien cela va-t-il encore me coûter ? », mais c’est un autre dossier...

En parlant d’homme, je n’exclus nullement les femmes, suivant la pertinente remarque de notre Président : « En français, le masculin est le genre neutre. » Mais alors, pourquoi faut-il que ce chantre de la start-up nation parsème en même temps ses discours de « toutes et tous » et de « certains et certaines » ? Et comment fera-t-il lorsqu’il honorera de sa présence le congrès des maîtres-chiens ? On lui souffle la solution : dire dogs trainers !

À moins que la réunion ne soit reportée « saille-nez-daille », comme votre serviteur a pu l’entendre un jour sur les ondes. Gageons que le journaliste voulait dire... sine die.

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Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Le « siné die » excellent.
    Le Bérurier de Frédéric Dard employait des formules savoureuses comme « Fouette dent de scie » etc.
    J’espère que la personne qui à prononcé « saille nez daille » l’a fait en déconnant, un jeu de décalage qui qui était à la mode dans les rédactions des années 80. Mais aujourd’hui, je ne suis pas sûr que ce soit encore le cas car ‘ai entendu sur les antennes des prononciations fantaisistes qui dénotaient une éconnaissance certaine. il faudrait à défaut de s’en souvenir noter toutes ces perles.

  2. Perdre sa langue est le commencement de l’esclavage et comme d’habitude la culture des belles lettres restera l’apanage d’une certaine classe dominante.

  3. Merci. J’adore cet humour avec lequel l’actualité nous est offerte par BV . Remarquable. J’ai pratiqué l’allemand, autant vous dire que l’essentiel de l’anglais est pour moi abscons. Depuis des dizaines d’années je pense à ces anciens qui n’ont pas fait d’études, qui ont eu des difficultés dans l’apprentissage de l’anglais et je me dis « Quel mépris à leur égard ». Dans le domaine du sport, c’est hallucinant. Mais toute l’expression française est maintenant prisonnière de cette langue. Macron a du boulot s’il peut s’en donner la peine ! Comme le disent certains  » Une forme de pédantisme ajoutée à l’esprit de classe gouverne cette France hors sol » » Mondialiste, progressiste » peut-on surligner.

    • Malgré son coté « coup de trique » et un passé de vécu lourd ( mais les alsaciens et yiddish ont un vocable similaire) , la langue allemande, bien structurée, a tout de même plus de  » gueule » !

  4. Entre l’écriture inclusive idiote la féminisation des mots comme cheffe qui est stupide des expressions anglaise dans des phrases surtout chez les animateurs de jeux à la télévision ou à la radio, notre Roitelet va hypocritement faire un discours dans la cité lors de son inauguration sur la défense de la langue de Molière.

  5. « saille-nez-daille » ha ! ha ! ha ! La soumission à la culture mondiale dominante, en fait largement étatsunienne, est parfois d’un comique ridicule.

  6. Désespérant car l’anglais on le retrouve partout et surtout dans la publicité. La pédanterie obligé il faut parsemer ses f phrases de mots anglais et surtout techniques. Pauvre pays ta culture est remise en cause, ta langue fout le camp, bientôt tu sera envahi et tu assisté béat a ta mort prochaine.

  7. L’emploi d’expressions américaines procède de notre soumission onusienne dont se délectent les snobs . Jusqu’à présent je faisais le tri entre pièces officielles et hameçonnage sur l’orthographe des textes reçus .
    Désormais ma méthode a du plomb dans l’aile et ne permet plus d’éloigner les faux messages officiels . Raison de plus pour que BV fasse dans ses articles la chasse aux barbarismes, même futuristes ! Amen . . .

    • Oui : Soit les snobs, soit les idiots lobotomisés télé ( qui probablement n’ont pas eu leur TOIC) ; soit les deux en même temps, général !

  8. Ce « meeting » sur invitation only, n’est encore qu’un « bunfight* » pour tout ce qui se fait de mieux en Macronie !
    « bunfight » = pince-fesses.

  9. J’adore la conclusion « saille-nez-daille » : décidément la caste journalistique, grassement payée, est vraiment tombée bien bas …

  10. On comprend nib à ce verbiage anglicise qui nous « overbooke » . Il manque le chewing-gum sur la langue pour avoir l’air américain. Avant de vouloir parler anglais tâchons de savoir parler français car la decivilisation commence par là.

  11. Macron a omis de citer Antoine de Rivarol qui concluait ainsi, dans un ouvrage collectif, De l’Universalité de la Langue Française, tout ce qui n’est pas clair n’est pas français.

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