Venezuela : les chiffres officiels de la vague migratoire sont vraiment hallucinants !

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Les derniers chiffres communiqués, fin octobre, par Christian Krüger Sarmiento, le directeur général de Migración Colombia, l’organisme colombien chargé de contrôler les flux migratoires, montrent, pour tous ceux qui pouvaient encore douter, l’ampleur du phénomène migratoire en Colombie : plus d’un million de Vénézuéliens (1,032 million, exactement) sont entrés en Colombie depuis le début de l’année 2018, sans oublier les 680.000 qui se sont dirigées vers d’autres pays d’Amérique du Sud comme le Pérou, le Chili, l’Équateur ou encore l’Argentine.

Depuis 2015, près de 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays, ce qui constitue, dans l’istoire du continent sud-américain, une situation inédite et explosive, en particulier pour la Colombie, qui reçoit le plus lourd contingent !

Des chiffres hallucinants avec des situations diverses car seulement 573.000 d’entre eux ont été régularisés et titulaires du PEP (Permiso Especial de Permanencia), le permis de séjour, alors que 240.000 sont en cours d’examen et plus de 217.000 en situation totalement irrégulière.

À ce flux migratoire, il faut ajouter un autre flux, temporaire celui-là, dans les zones frontalières où se déploient tous les trafics, avec plus de 1,6 million de bénéficiaires de la Tarjeta de Movilidad Fronteriza, un laissez-passer pour tous ceux qui résident dans les zones frontalières de manière à leur permettre d’acheter de la nourriture ou se rendre chez un parent...

Cette vague migratoire, compte tenu de son ampleur, n’est pas sans poser de sérieuses difficultés économiques à la Colombie. Iván Duque, le nouveau président colombien, a déjà prévenu que son pays n’avait pas la capacité financière, estimée par ses services à plus de 1.400 millions de dollars, pour assumer tout seul ce coût.

Sur le plan social, le directeur de Migración Colombia, tout en assurant les citoyens vénézuéliens de son aide dans le cadre de la réglementation colombienne, a tenu un discours de fermeté et a rappelé aux migrants vénézuéliens leur devoir de "respecter nos lois" en précisant que l’État colombien ne tremblerait pas "pour punir ceux qui ont commis des crimes ou perturbé l'ordre social".

Par ailleurs, aux frontières situées au nord du Brésil, dans l’État de Roraima, la situation est toujours également très tendue avec l’afflux de nombreux réfugiés vénézuéliens. Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien tout en écartant son soutien à une éventuelle intervention militaire au Venezuela, a tenu à préciser que le Brésil participerait "d'une manière ou d'une autre à la solution de ce problème"...

Cette situation explosive migratoire, comme la stratégie à adopter face au problème politique vénézuélien, fera sans aucun doute partie des discussions du sommet du G20 qui doit se dérouler, du 30 novembre au 1er décembre, à Buenos Aires. D’autant que le lendemain de la clôture du G20, le 2 décembre, le président américain Donald Trump se rendra à Bogota, en Colombie, ce qui constituera sa première visite officielle en Amérique latine.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:01.
Jean-Marie Beuzelin
Jean-Marie Beuzelin
Écrivain et journaliste

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