Une obsession macroniste : constitutionnaliser l’IVG, quoi qu’il en coûte !

avortement IVG

Le projet de loi macroniste pour graver le droit à l’avortement dans le marbre de la Constitution a été présenté en Conseil des ministres, ce 13 décembre. Il devrait être ensuite débattu à l’Assemblée nationale puis au Sénat à partir du 24 janvier. Aurore Bergé, le ministre des Solidarités et des Familles, a dévoilé, ce mercredi matin, sur Sud Radio, le calendrier de cette démarche : « L'idée, c'est que le Congrès soit convoqué le 5 mars prochain. Le Président nous l'a annoncé en Conseil des ministres. »

Le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations l'indique fièrement sur son site : « L’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution ferait de la France le premier État membre de l’Union européenne à assurer un tel niveau de protection, en garantissant la liberté de recourir à l’avortement. » Il se fait fort d'envoyer un « symbole fort pour notre diplomatie féministe ».

Manipulation lexicale

Pour l'IVG comme pour la légalisation de l’euthanasie, où l’on a privilégié les termes plus doux de « fin de vie » et de « sédation profonde » afin de neutraliser le débat, on retrouve la même euphémisation du discours. Ainsi, plutôt que d’évoquer le « droit à l’avortement », le texte présenté parlera habilement de « liberté garantie de la femme de recourir à l’interruption volontaire de grossesse ». Quel contradicteur oserait s’opposer à une liberté garantie de la femme ?

Et voilà comment, depuis des mois voire des années, le débat est biaisé, voire interdit : il ne porte que sur des termes juridiques et des droits fondamentaux, évinçant toute possibilité d’argumenter pour défendre la vie, occultant totalement l’innocence de l’enfant à naître en le réifiant comme un simple amas de cellules privé du droit de vivre.

Un droit déjà bien acquis

Que changerait cette inscription du droit à l’avortement dans la Constitution ? En réalité, pas grand-chose, puisque rien n'interdit, aujourd'hui, l'accès à l'avortement. À l’inverse, de nombreuses de lois successives sont venues l'élargir : allongement du délai légal de l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse en 2022 (après un passage de 10 à 12 semaines en 2001), suppression du délai légal minimum de réflexion pour les mineures comme pour les majeures en 2022, autorisation des sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses en 2016. Ces sages-femmes seront bientôt autorisées à pratiquer l'IVG instrumentale en établissements de santé, via un décret qui sera publié au plus tard jeudi. Enfin, suppression de la notion de détresse comme condition pour recourir à l'IVG en 2014, prise en charge à 100 % des IVG par l'assurance maladie, extension du délit d’entrave à l’IVG (défini comme le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher, de pratiquer ou de s'informer sur une IVG ou les actes préalables à celle-ci).

L'initiative est conçue pour contenter l'aile gauche de l'opinion par une nouvelle mesure sociétale hautement symbolique, car l’avortement n'est pas menacé dans notre société. C'est un outil. Les associations féministes brandissent cette peur« Si l’extrême droite accède au pouvoir, ils pourraient rajouter des entretiens préalables, couper le remboursement, empêcher les mineures d’avorter sans autorisation parentale. »

Menace pour la clause de conscience

Nulle mention de la liberté de conscience des professionnels de santé qui pourrait en être altérée, de la même manière que la liberté d’expression s’est retrouvée menacée par le délit d’entrave numérique à l’IVG, Le juriste Grégor Puppinck prévient : « Si le droit à l’accès effectif à l’avortement est inscrit dans la Constitution, le Conseil constitutionnel pourra être amené à le mettre en balance avec la liberté de conscience. » Le directeur de l'ECLJ poursuit : « De fait, aucun médecin, sage-femme ou infirmier ne serait matériellement obligé de pratiquer ou de prescrire une IVG, mais, in fine, son objection serait au prix de sa démission ou du choix d’une autre profession. »

Les lobbies s'en tiendront-ils là ? Une fois « cette liberté garantie de la femme » constitutionnalisée, se posera la question de l’accès à l’avortement des... personnes trans. Sarah Durocher, présidente du Planning familial, le reconnaît à demi-mot : « Ce n’est pas la formulation qu’on voulait avec le mot "liberté" et le mot "femme" [excluant, du coup, les hommes trans, NDLR], mais faire avancer le droit à l’avortement implique toujours des compromis, en France », dit-elle. On n’arrête pas le progrès...

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

43 commentaires

  1. La Constitution est devenue un fourre-tout pour toutes les lois votées qu’on ne pourra plus contester. Mais si cette Constitution ne convient pas au peuple, il est en droit de vouloir la changer. Quel est le but de la Constitution après tout ?

  2. Avec plus de 200 000 actes commis par an depuis près de 50 ans, la politique d’avortement de masse a fait 10 millions de victimes, ce qui constitue de très loin le pire génocide de l’histoire de France, dans l’indifférence quasi-générale.
    L’avortement de masse a en outre des conséquences dévastatrices dans tous les domaines :
    – démographique/économique : notons que si, par une politique appropriée d’aide aux futures mères en difficulté, nous avions été capables de sauver ne serait-ce que la moitié de ces victimes, notre pays, avec 5 millions d’actifs en plus, serait, de très loin, le plus démographiquement dynamique d’Europe, la question du financement de nos retraites ne se poserait même pas et nos capacités de résister à l’invasion migratoire s’en trouverait grandement améliorée. En clair, un pays qui tue massivement ses propres enfants n’a aucun avenir…
    – moral/mental : l’abominable inversion des valeurs faisant du meurtre un droit fondamental nous coûte un prix faramineux sur tous les fronts : on ne compte pas les familles brisées, les femmes ravagées par la culpabilité, les enfants déboussolés par la prise de conscience qu’ils ne sont en fait que des survivants, les personnels médicaux gravement affectés par une perte du sens de leur métier…
    – trahison des élites/perte du courage : alors que les élites ont justement pour vocation de guider le peuple vers le bien commun, l’inversion des valeurs contribue à faire capituler les élites. Les exemples sont partout : l’ordre des médecins qui « réécrit » ( !) un « serment d’Hippocrate » pour le rendre compatible avec le meurtre, hommes politiques prêts sacraliser un droit au meurtre et à transformer une Sécurité Sociale (organisme solidaire destiné à financer les traitements médicaux) en officine de financement du meurtre de masse, médecins qui tuent au lieu de sauver des vies, professeurs et système éducatif qui « enseignent » le droit de tuer, sans parler des autorités religieuses bien souvent complices par couardise…

    Dans cette situation tragique pour notre pays, il serait inconcevable qu’aucune organisation politique n’ose s’opposer frontalement à cette politique d’avortement de masse suicidaire pour notre pays. Que retiendra l’histoire de notre époque déboussolée : que jusqu’au XXIième siècle on était si barbare qu’on sacrifiait massivement la vie des enfants à naître, à l’égal du pater familias romain qui avait droit de vie et de mort sur ses enfants à la naissance ? Vingt siècle de civilisation pour en arriver là, vraiment ?

  3. « en garantissant la liberté de recourir à l’avortement » ! Oui, mais pas à n’importe quel prix. Remboursement : OK, mais une seule fois. Les préservatifs et autres contraceptifs ne doivent pas être remplacés par des avortements « de confort » comme certaines femmes usent et abusent. Quant à mettre cela dans la constitution, il y a d’autres choses bien plus urgentes et … importantes, comme par exemple le droit à référendum sur l’immigration et non une loi qui va avorter, c’est le cas de le dire, d’un ersatz de conditionnement à l’immigration quand l’immense majorité des Français prône pour un gel systématique de celle-ci.

  4. Au moment ou la natalité s’écroule en France on nous oblige définitivement à accepter l’IVG qui est à mon avis équivalent à un crime contre l’Humanité. D’autres solutions existent tiens une au hasard l’adoption.

    • Oui, c’est un crime contre l’humanité, mais aussi un crime contre la morale, quelque soit les croyances! Il est écrit dans le code pénal « tu ne tueras pas » (Article 221-1 = Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion criminelle.)

  5. Iris, votre commentaire est tout à fait réaliste. Les députés seront face à un test majeur . Vont-ils piétiner la liberté de conscience du corps médical ? Une jurisprudence qui serait une ouverture à toutes les dérives possibles en matière de santé. A la limite, le projet de loi sur la fin de vie ne serait plus nécessaire, le médecin s’octroyant le droit d’agir contre ses engagements, SAUVER LA VIE. Macron est plus soucieux de se préoccuper de ce qui est en rapport avec le sexe, de satisfaire une minorité agitée, que de se saisir des dérives actuelles en matière de sécurité publique, notamment en s’opposant à l’immigration massive, une volonté d’une grande majorité de français.

  6. Il semblerait que certaines femmes utilisent l’IVG comme méthode de contraception. Ivg ne devrait être pratiquées
    qu’en cas de viol ou de risque pour la santé. Les protections anticonceptionnelles sont suffisamment nombreuses et variées pour que chaque femme puisse choisir afin d’éviter une IVG : pilules contraceptives dont celle du lendemain, implants, injectables, patchs, anneaux vaginaux, dispositifs intra-utérins, préservatifs, stérilisations, stérilet !

  7. C’est bien le 5 mars : ça laisse assez de temps pour faire un paquet IVG+euthanazie . Franchement je plains nos parlementaires. Accorder à César le droit de vie ou de mort des innocents et des inconscients ça nous fait presque 20 siècles de régression ! Chapeau l’Artiste ! Scenario , mise en scène , musique douce et costumes de qui vous savez (ou ne voulez pas savoir) .Et joyeuses fêtes et surtout la santé !

  8. Décidément, cette société favorise la mort (avortement, euthanasie) plutôt que la vie ! Pathétique ! Un favoritisme au moment même où la démographie française est en berne ! On ne sort pas indemne d’un avortement, un jour ou l’autre, le remords, la culpabilité leur reviendra en plein visage !

    • C’est une évidence! Les femmes que je recevais dans mon cabinet de psycho, étaient dans des états pas possible, même après de nombreuses années.

  9. C’est un scandale ! La Constitution ne doit être réservée qu’aux problématiques régaliennes et non aux caprices sociétaux (aussi justifiés soient-ils)

  10. Le corp des femmes leur appartient aussi longtemps qu’elle ne prote ps d’enfant à venir. Ensuite il appartient à cet enfant. Elles doivent assumer leur corps et leur comportement. Qui est capable de dira à partir de que l délai un embryon devient un être. Aucune législation ou scientifique n’est capable de le dire.

    • Si vous raisonnez »point par point » à rebours à compter de la naissance, il ne reste plus qu’un seul moment possible : je vous l’écris ou vous le trouverez seul ? En toute amitié et sans prétention .

  11. Voilà ce qu’est devenue la gauche ! Vont-ils pousser plus loin et rendre l’avortement obligatoire pour tous et toutes ?

  12. Faites comme pour la garde à vue , intégralement filmée : filmez chaque avortement , inclus les pressions exercées sur la femme pour  » le faire sauter  » , l’autopsie du foetus pour s’assurer qu’aucun morceau n’a été oublié in utero , et les douleurs de la femme , après ingestion de mifépristone et misoprostol . Ne publiez pas la vidéo , qui sera archivée au dossier médical de la femme , pour documenter un éventuel recours contre les hommes auteurs des pressions .

  13. Tiens l’on admet ici que c’est bien les femmes qui enfantent . L’urgence aujourd’hui est de protégé les femmes et les fillettes de toutes les maltraitances qu’elles subissent , soit au nom d’une religion mais surtout les protéger de ces viols barbares qui sont en forte augmentation , voilà l’urgence . Quand à l’avortement il laisse parfois de graves séquelles , il serait plus judicieux de mettre la contraception à la portée de toutes .

    • Oh, un jour, j’ai demandé à une jeune fille pourquoi elle préférait la prise de la pilule du lendemain plutôt que la contraception.
      Sa réponse : le préservatif est un « tue l’amour » et pour la femme, prendre la pilule tous les jours est une corvée (elle était trop jeune pour un stérilet)

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