Une Journée mondiale de l’enfance ?
Pour la Journée des droits de l’enfant, le président de la République a affirmé son engagement sans faille dans la lutte contre la pornographie sur Internet. Les auditeurs de Radio Classique, eux, entendent, régulièrement, le petit flash « SOS Villages d’enfants ». Le 24 septembre 2019, une émission d’Arte sur la PMA réunissait, autour de Marina Carrère d’Encausse, les époux Kermalvezen, un donneur anonyme, fondateur d’une association pour la levée de l’anonymat, la mère d’une enfant, née d’un don, et une psychiatre.
L’histoire des époux Kermalvezen, occultée au moment des États généraux de la bioéthique, est désormais médiatisée. Arthur, qui sait depuis toujours être né d’un don, a retrouvé son donneur grâce à un test salivaire sur Internet. Audrey, elle, qui apprend à 29 ans être née d’un don, ne connaît toujours pas son donneur. Pour les époux Kermalvezen, favorables à la PMA, fondateurs de l’association Origines, importe surtout la levée de l’anonymat. Ils proposent donc une plate-forme d’échanges pour les donneurs qui le désireraient. Quant au donneur, présent à l’émission du 24 septembre, il reconnaissait n’avoir pas mesuré, en 1974, les problèmes posés par ce don génétique, proposé par un médecin, qu’il assimilait au don du sang.
Pour la sortie de son livre, en avril 2019, intitulé Le Fils, Arthur Kermalwezen avait participé à des émissions à la radio et à la télévision. « Il faut vivre, dit-il, la privation des origines pour comprendre ce que c’est. C’est comme parler de la faim si on ne l’a pas connue. » Vérité importante quand le donneur se découvre atteint d'une maladie génétique tardive. Dans un média, Arthur évoque la violence que toute PMA induit, dont la blessure, narcissique, du père adoptif. Christian Flavigny, lui, rappelle la blessure « primitive et inguérissable » de tous les enfants privés de leur généalogie. À entendre la psychiatre de l’émission, l’important est de ne pas raconter à l’enfant une histoire construite sur du faux. L’émission soulevait bien tous les problèmes mis sous le boisseau par nos ministres.
En ne levant pas cet anonymat, on contrevient à l’article 8 de la Convention internationale des droits de l’enfant. Or, avec les tests salivaires sur Internet, au prix de 100 euros, la levée de l’anonymat sera rendue inutile. Mais il mettra fin au principe juridique de la paix des familles. D’où la nécessité de ne pas étendre à toutes les femmes une PMA déjà si problématique.
Une loi est faite pour résoudre des problèmes non pour en créer comme une poupée russe. Cette émission, « Le Monde en face », sur Arte, ne faisait que montrer les problèmes inextricables d’une double filiation. L’histoire d’Arthur qui retrouve son père, le jour de Noël, tient tout d’un roman sinon d’un conte, comme il le reconnaît lui-même. Tel n’est pas le cas de sa femme ni de tous les orphelins à naître. Qui ne voit le guêpier juridique dans lequel la technique nous enferme ? Et comment peut-on faire, le 20 novembre, une « Journée mondiale de l’enfance » censée défendre ses droits si une loi fait de « l’enfant » un orphelin, dès sa naissance ?
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