Il l’avait dit. Il l’avait promis. Avec ce nouveau quinquennat, fort des apprentissages du premier, il gouvernerait différemment. Comment ? Il n’allait pas jusqu’à donner sa réponse. Mais on allait voir ce qu’on allait voir. Et puis la réponse est arrivée. D’abord, avec la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon. Nomination par défaut, paraît-il, puisque personne d’autre n’aurait voulu du « job ». Fidèle parmi les fidèles et exécuteur des hautes œuvres de la Macronie, la nouvelle « Première » ministre annonce tout en effet, sauf un changement de cap, et encore moins un changement de méthode. Et puis ce fut la nomination des membres du gouvernement. Compliquée à situer sur l’échiquier politique, cette nouvelle équipe gouvernementale n’est, à n’en pas douter, ni de droite ni de gauche, mais certainement macroniste.

Parmi les membres de ce nouveau gouvernement, dont on imagine que Mme Borne ait eu peu de marges de manœuvre pour en « proposer » les noms, deux poids lourds, du moins institutionnels, conservent leur maroquin. Tout d’abord, Gérald Darmanin, qui restera donc encore quelque temps au moins place Beauvau. Ce choix du maintien d’un fidèle à l’échine complaisante répond à plusieurs impératifs qui ont largement pesé dans la balance. En premier lieu, grâce à ses réseaux et à son entregent, le nouveau ministre de l’Intérieur a su se « fidéliser » les syndicats utiles au sein de la grande maison police nationale. Ensuite, la loi de programmation qui va se poursuivre lui permettra, en cas de nécessité, de s’assurer du soutien d’une corporation qui, de toute façon, n’aime guère les changements de ministre dès lors qu’il ont appris à travailler avec celui qui est en place. Par ailleurs, pour le nouveau pouvoir qui s’installe, cette forme de pérennisation est également grandement sécurisante. En effet, tous les opposants à Emmanuel Macron, bien qu’ils aient largement contribué à son maintien à l’Élysée, ne lui ont-ils pas promis un éventuel 4e tour dans la rue ? Dans cette perspective, fortement probable à plus ou moins longue échéance, il est évident que les forces de l’ordre devront être totalement sous contrôle. Darmanin fera assurément, on l’a déjà vu à l’œuvre, parfaitement le travail.

En ce qui concerne la criminalité galopante, son traitement relève désormais de l’accessoire. De toute manière, les Français, au moins certains, avaient compris depuis longtemps que les victimes de la délinquance étaient, avec Macron, à ranger dans la catégorie des « profits et pertes » de la mondialisation.

Cette dernière réalité, si elle devait être étayée, se trouve parfaitement confirmée avec le maintien d’Éric Dupond-Moretti au ministère de la Justice. Celui qui est actuellement visé par une mise en examen et qui se fait applaudir par les taulards va ainsi disposer de quelques années supplémentaires, au grand dam de nombreux magistrats, pour parachever la déconstruction de notre système judiciaire. Un système qui qualifie les policiers de meurtriers lorsqu’ils sont amenés à faire usage de leurs armes en service commandé, et qui considère comme simple conducteur fautif un multirécidiviste qui, au volant d’une voiture volée, fauche et tue un jeune plein d’avenir.

Nous voici donc partis, sauf réaction majeure des Français à l’occasion des élections législatives (ce dont on peut légitimement douter), pour cinq années supplémentaires de mensonges, de mépris, de saccage des institutions et de notre culture, d’arrivée massive de migrants, d’augmentation de la dette nationale, de baisse du pouvoir d’achat, d’insécurité maximale et « d’emmerdements » en tout genre. À cela, nous pouvons ajouter un atlantisme toujours plus aveugle, qui sera vraisemblablement source de récession, de hausse de la précarité et de la misère ainsi que d’isolement de la France sur la scène internationale. Mais que l’on se rassure, ce nouveau quinquennat sera aussi le développement d’un européisme béat au sein duquel des technocrates non élus auront tous les pouvoirs pour continuer leur œuvre destructrice des nations. Les cinq prochaines années risquent bien d’être très longues et difficiles !

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21 mai 2022 à 18:34

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65 commentaires

  1. Rien à ajouter à ce sombre tableau.
    Dupond-Moretti et Sarkozy, n’est-ce pas aussi complicité pour éviter les conclusions judiciaires?

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