Ainsi, à l’occasion de l’inauguration de deux nouvelles lignes TGV – entre Le Mans et Rennes ; Tours et Bordeaux –, le magazine Capital, via la lettre professionnelle Mobilettre, rapporte que "pour accueillir ce beau monde comme il se doit, Guillaume Pepy, dont le mandat arrivera à échéance l’an prochain, n’a pas lésiné sur la dépense […]. La fête parfaite. À tel point qu’au total, ce “barnum” aurait coûté pas moins de 6 millions d’euros à la SNCF."

Était-ce là une évocation nostalgique des grandes heures mitterrandiennes, quand la gauche caviar s’en donnait à cœur joie avec les deniers de la République afin de satisfaire ses Menus-Plaisirs ? Cependant, les temps ont changé et le petit nouveau de l’Élysée, présent à l’inauguration avec quelques ministres, n’a pas vraiment apprécié cette débauche de moyens coûteux destinés à l’accueillir lui et sa suite : "“Nous avons vécu dans le secteur sur beaucoup de mensonges. Ces dettes accumulées, un jour quelqu’un les paiera”, a ainsi lancé le président lors d’un discours pendant les festivités" (Le Point).

Si seulement l’Histoire de France l’avait conseillé, le président de la SNCF se serait judicieusement abstenu de se grimer en Nicolas Fouquet et d’en jeter plein la vue au jeune monarque, lequel, par ses déclarations courroucées, lui réserve un sort peut-être moins terrible que celui du surintendant des finances, mais un mauvais sort tout de même.

Et, sait-on jamais, comme autrefois Louis XIV à sa mère Anne d’Autriche, au sortir de la tapageuse fête du 17 août 1661 donnée à Vaux-le-Vicomte, Emmanuel Macron a-t-il peut-être confié à son épouse : "Ah, madame, est-ce que nous ne ferons pas rendre gorge à tous ces gens-là ?"

Certains verront là une posture présidentielle, ce qui est tout à fait possible. Mais cette réprobation publique pourrait réfréner les ardeurs dépensières de l’ensemble des hauts fonctionnaires ainsi que des élus, ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Car, à la différence du Roi-Soleil, le Président n’a pas été blessé dans son orgueil, mais celui de la France qui peine à joindre les deux bouts tandis qu’on se livre à de telles bacchanales sous ses yeux impuissants.

Sans me lancer dans un dithyrambe inapproprié, et tout en fustigeant ardemment la politique du Président, je dois reconnaître qu’il a eu là un indéniable panache.

Hélas, le jeune monarque ne déploie pas la même ardeur à l’endroit des dépenses somptuaires qu’impose ce flot ininterrompu de migrants, dont la France porte le poids de plus en plus lourd.

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06 juillet 2017 à 14:35

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