Signe de la misère qui progresse : le retour des bains-douches

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Dans la nuit du 26 au 27 janvier derniers a eu lieu, dans tout le pays, « La nuit nationale de la solidarité ». Placée sous la houlette de la Délégation ministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, l’opération était destinée à effectuer, à travers tout le territoire, le « dénombrement de personnes en situation de rue » (sic).

Emmanuel Macron ayant claironné, en 2017, qu’à la fin de son mandat, il n’y aurait plus personne « en situation de rue », on pourrait croire que le recensement des « situationnés » en question serait à son initiative. Erreur, c’est la mairie de Paris qui a lancé, en 2018, ces opérations de comptage « venues des pays anglo-saxons et utilisées depuis de nombreuses années dans plusieurs villes américaines ou européennes ».

Et preuve que la situation s’améliore dans notre belle France, « 3.015 personnes sans solution d'hébergement ont été recensées à Paris », contre 2.598 en 2022. « Près des trois quarts d'entre elles ont été rencontrées dans les rues de Paris, environ un quart dans d'autres secteurs », soit sur les talus du périphérique, dans des campements divers (parcs et jardins), les stations de métro, les gares, les parkings, etc. Cela, nous dit le compte rendu de la mairie, bien que « plus de 47.500 places étaient régulées par le Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO) et l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) parisiens, la nuit du 26 janvier 2023, tous dispositifs confondus ».

Une petite addition : 47.500 + 3.015 = 50.515 personnes officiellement « en situation de rue ». Et sans doute d’autres qu’on n’a pas vues cette nuit-là, alors, quand on vous dit que Paris, la nuit, ressemble à un dortoir à ciel ouvert… Un dortoir avec beaucoup d’enfants, puisqu’on a recensé au moins 500 mineurs et que les couples avec enfants représentent 14 % du total des personnes recensées, contre 6 % l’an passé.

Neuf communes de la couronne parisienne participaient à l’opération, et devant l’ampleur du drame, la LDH (Ligue des droits de l’homme) de Seine-Saint-Denis a obtenu la création d’un nouveau site pour « des sans-abri et personnes en errance », un lieu « dédié à leur accueil, à leur confort et leur hygiène, dans le quartier de la Plaine », nous révèle Le Parisien. Ce pavillon abritera douze cabines de bains-bouches, « avec un accueil inconditionnel ».

Les bains-douches… Souvent transformés en boîtes de nuit ou en lieux de culture, ils ont partout ou presque été fermés. Seul Paris les a conservés, et l’on apprend que « plus de 550.000 douches par an sont prises dans les 17 établissements de bains-douches municipaux de la capitale ». S’y pressent non seulement « des personnes sans abri mais aussi des travailleurs et des retraités en situation précaire », parce qu’ils « ne peuvent plus payer l’eau chaude ». Ou n’y ont tout simplement pas accès.

Tout cela est triste, sordide, inquiétant, révoltant. Toutefois il y a des données qui n’apparaissent pas dans tous ces décomptes et qu’on aimerait connaître : qui sont ces « personnes en situation de rue » ? Combien d’étrangers, parmi elles ? Combien de migrants ? Combien de ces fameux mineurs isolés, d’errants en situation irrégulière, de « crackeux » ?

Pour étayer sa demande de réouverture des bains-douches de Saint-Denis, la LDH affirme que « permettre à ceux qui en ont besoin d’accéder à l’hygiène, avec un accès quotidien à l’eau, constitue un droit humain fondamental », c’est pourquoi cet accès en est gratuit et inconditionnel.

Faut-il pour autant, au nom de la sacro-sainte solidarité, se garder de poser les questions qui dérangent ? Car il faut bien qu’au bout quelqu’un paye, et c’est le contribuable français, déjà bien essoré, qui met une fois de plus la main à la poche.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Macron avait pourtant crier haut et très fort lors de sa première campagne électorale que s’il était élu il n’y aurait plus personne à dormir dans la rue en fin de sa 1ere année de président !
    Deuxième mandat et les chiffres sont dignes d’un mauvais film où même des petits enfants dorment dans les rues ! ( et survivent avec peu de nourriture et d’hygiène )
    Pourtant notre Président se prend pour le meilleur , et parade en chef de guerre et se permet de faire la morale à tous les pays du monde !!!

  2. Triste résultat de votes ou d’absence de vote lors des présidentielles. Situation de plus en plus visible tant notre pays a perdu de son industrie ; les commerces vont suivre et l’agriculture encerclée pour être détruite. Puis le choix des députés, il suffit de constater ce qui se passe actuellement. Bref, un désert en tout et une pauvreté acharnée pour tuer la France.

  3. On parle surtout de l’accueil des migrants dans les villages de province. Donner la priorité aux migrants pour le logement dans les régions, est un racisme institutionnel.

  4. Mais qu’est ce que c’est que ce jargon puant de conseillés hors sol ?  » des personnes en situations de rue » ??? d’abord ce n’est pas français, et surtout çà camoufle mal voir pas la réalité crue : la regression sociétale, la décadence, quand on est à la rue on est  » sans abri » çà oui, sans soin aussi, sans sécurité, sans adresse,  » à la cloche » – comme on dit  » ce qui se conçoit bien s’énnonce clairement » conclusion ils ne concoivent pas de quoi ils parlent et ce dont il est question !

  5. De mon temps à Lyon les bains douche servaient aussi aux couples habitant dans de la famille suite au manque de logements de pouvoir s’étreindre sans reveillet la famille
    il était accepté d’y prendre une cabine pour deux

  6. Née après guerre, à Paris, dans une famille pauvre, j’ai connu les bains douche lorsque j’étais toute petite (nous avons ensuite déménagé en province). J’y avais droit une fois par semaine.
    Je me souviens que j’adorais, que je trouvais que c’était génial, même si, tous les jours, j’avais un « bain » dans ma petite baignoire en zinc, avec de l’eau chaude que maman me faisait chauffer sur la « midinette ».
    Je n’ais véritablement pas le souvenir (j’étais vraiment toute petite) de me sentir malheureuse, bien au contraire!

  7. Comme à son habitude, Maron tourne le dos. Les responsabilités ce n’est pas pour lui. Lui , il dit. Lui, il parle. Lui, il parade. Lui il fait le beau. Lui il est dans le camp des progressistes. Ce qui est derrière est à oublier. Ce qui est devant, il ne le voit pas. Il le prévoit encore moins. Son coup bas avec sa gestion de l’énergie électrique en est la démonstration. A la tête de la France, un fantôme, un épouvantail, une girouette, le tout à la fois. Mais les beaux quartiers commencent à être gangrénés. IL va bouger…. Avant tout, il doit se réveiller. Et ça, c’est une autre affaire. Du courage, de la volonté lui sont nécessaires. On les recherche.

  8. Votre constat et juste et votre conclusion aussi, en effet il est logique que la misère revienne. On ne veut plus travailler (cf. opposition à la reforme des retraites ou « droit à la Paresse » défendu par l’ineffable Mme Rousseau), par contre on augmente partout les dépenses et on accueille des « ayant droit » qui n’ont jamais contribués à quoi que ce soit. Et on crie contre les entreprises qui font des bénéfices et « on n’aime pas les riches » comme F Hollande ou Mme Tondelier. Le mal est immense car il est culturel. Nous allons créer des pauvres c’est sûr. On ne peut que se lamenter des effets mais on connait les causes. Comme le rappelle Eric Zemmour « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». Quand va-t-on ouvrir les yeux ?

    • Zemmour est un européiste. L’union européenne fait venir l’immigration pour détruire les cultures.
      Le patronat a besoin d’immigration pour baisser les salaires.
      On ne peut pas contrôler notre immigration dans l’union européenne.

      • Zemmour est un européiste ??!
        Oui en effet l’Europe « interdit » le contrôle de l’immigration. Il faut en sortir sur ce point comme sur d’autres.

  9. J’ai connu les bains douche aussi bien à Alger l’hiver, qu’à Bordeaux dans les premières années de mon installation en France, ces bains douches étaient près de la Victoire. Je n’ai aucune honte de le revendiquer. Le tout à l’égout dans une ville comme Bordeaux n’existait pas partout, les eaux de vaisselles circulaient dans les caniveaux. J’eus droit au tout à l’égout dans ma villa avenue de font Castel à Merignac dans les années 1988 approximativement. Autrement c’était pour les eaux noirs une fosse étanche, et les eaux de vaisselle se déversaient dans le caniveau. Pour un pays dit avancé, c’est risible.

  10. Entre les images terrifiantes de nos vieux qui en sont réduits à faire les poubelles ou les cageots de fin de marchés, les étudiants qui font la queue devant les associations distribuant de la nourriture et à qui « on » refuse 2€ par jour, et maintenant les français obligés d’aller soigner leurs apparences aux bains-douches… C’est la France (re)tombe dans la misère crasse, c’est le retour de Causette et Gavroche de Victor Hugo à tous les coins de rues, voire de champs.
    Lamentable et révoltant !

  11. « Les personnes en situation de rue » : ce jargon pue le cabinet conseil McKinsey à plein nez. Et ce n’est pas demain la veille que ces gens-là y seront, en « situation de rue »! Ils s’en mettent même plein les fouilles, sur notre dos, naturellement.

  12. Il n’y a pas à dire, nos hommes politiques de ces dernières décennies sont des cracks. Et ils s’étonnent que les français ne votent plus ?

  13. Non seulement c’est triste mais c’est véritablement révoltant, notre pays est en plein marasme avec un gouvernement de bons à rien qui sont tous aussi nuls les uns que les autres. Quand on les entend parler on se demande d’ou ils sortent, que ce soit la ministre des sports totalement hors sol, celle de la transition énergétique, de la culture ou ceux de l’agriculture, de la transformation et fonction publique (celui qui considère qu’ils sont trop intelligents pour être compris par le peuple !! ), on a l’impression d’entendre des zombis qui vivent dans un autre univers en ignorant les difficultés des citoyens qui peinent chaque jour de leur vie faute de logement et vivent dans la rue ou leur voiture tous les mois de l’année.

  14. Et partout dans les villes et villages on fait des logements pour les migrants . ne faudrait il pas d’abord loger ces sans abris avant d’accueillir des populations qui viennent de pays ou il n’ya pas de guerre . Et qui sont majoritaires parmi ces gens dans la rue , le français aimerait savoir .

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