Réunion conservatrice interdite à Bruxelles : encore un coup porté à la démocratie

Inès Chopard
Inès Chopard

Mardi 16 avril, la conférence NatCon, réunissant plusieurs personnalités politiques européennes et conservatrices, parmi lesquelles Viktor Orbán, Nigel Farage et Éric Zemmour, se tenait au Claridge, salle polyvalente de Saint-Josse-ten-Noode, commune de Bruxelles, jusqu'à ce qu'Emir Kir, bourgmestre de la commune suspende, cette réunion. Mis au courant tardivement de cet événement, il a missionné sa police municipale pour y empêcher l’accès. Sur son compte X, il a justifié ce choix, s'agissant de « garantir la sécurité publique », tout en rappelant à « l’extrême droite » qu’elle « n’est pas la bienvenue sur ses terres ». Deux communes avaient déjà refusé d’accueillir cette conférence. Une décision municipale qui a suscité l’indignation, en France, parmi des personnalités politiques de droite. En Belgique, le Premier ministre Alexander de Croo a condamné l’action d’Emir Kir sur son compte X, jugeant « inacceptable » le comportement du bourgmestre. Depuis, cette interdiction de se réunir a été levée par le Conseil d’État estimant même que « la menace pour l'ordre public semble découler uniquement des réactions que son organisation pourrait susciter parmi les opposants ».

 

 

« Ces gens n’acceptent pas la démocratie »

 

Pour BV, Alain Destexhe, sénateur honoraire de Belgique, livre son analyse de cet incident « qui en dit long sur l’état de la démocratie en Europe ». Il déplore que le bourgmestre d’une commune belge détienne le pouvoir d’interdire une « manifestation d’Européens qui n’a en fait rien à voir avec la Belgique ». D’autant plus, rappelle-t-il, qu’Emir Kir est un nationaliste turc exclu du Parti socialiste pour négation du génocide arménien et accointance avec des maires appartenant à un parti nationaliste turc d’extrême droite.

Alain Destexhe dénonce un déni de démocratie : « Ils ont le terme État de droit en permanence à la bouche, poursuit-il, mais n’acceptent pas d’être contredits dans leurs certitudes et leur bien-pensance, tout ce qui n’est pas dans le discours dominant : écologie, promotion de la théorie du genre, politiquement correct, décolonial… est considéré d’extrême droite. Ces gens n’acceptent pas la démocratie » déplore-t-il. Enfin, l’aspect le plus grave de cet événement, toujours selon Alain Destexhe, est le manque de réactions : « Outre le Premier ministre, cela n’a suscité quasiment aucune réaction en Belgique francophone ni dans les milieux européens. Aucun chef de parti, aucun ministre du côté belge. Pas de réaction, non plus, de Charles Michel et d’Ursula von der Leyen. Cela traduit une grave réalité : ils ont trouvé cette censure tout à fait normale. »

 

« C’est par idéologie qu’ils empêchent nos actions »

 

Pour Jérôme Munier, président du parti belge conservateur Chez Nous, cette censure n’est pas étonnante. « C’est un scandale antidémocratique et contraire à la Constitution », estime-t-il, et confie à BV avoir souvent fait les frais de cette politique socialiste : « Cela se passe régulièrement en Belgique francophone, que les bourgmestres interdisent des événements, même privés, dans des salles privées. » Contrairement à l’aspect sécuritaire que revendiquent les censeurs, Jérôme Munier affirme que « c’est par idéologie qu’ils empêchent nos actions. Les manifestations et les réunions du Parti socialiste ne sont jamais interdites. Les villes en Wallonie et Bruxelles se déclarent "anti-fascistes". Sous ce prétexte, toutes les mesures sont prises pour nous boycotter. »Ce dernier ajoute que ces décisions sont prises individuellement par des maires ayant tout pouvoir dans leur commune. Individuellement, donc, le pouvoir politique tente de museler l’opposition et, l’opposition mise à part, personne ne conteste cette régression de la démocratie.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Faut-il encore se poser la question de savoir si les musulmans – pour l’instant en belgique en tous cas – ne sont pas totalement en terrain conquis ?..
    En effet, si les belges élisent des maires musulmans, il est difficile d’imaginer qu’ils aient été élus par  » l’invocation du Paraclet » et que par conséquent, cette majorité soit bel et bien en place grâce aux musulmans !..
    Peuple de FRANCE ne soyez pas jaloux des belges, votre tour arrive … il vous pend au nez, et ne tardera pas à détruire l’entièreté du pays que vos aïeux ont forgé par leurs larmes et leur sang depuis 1500 ans !..
    Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu depuis 50 ans !..

  2. Les tenants du Wokisme et de l’Indigénisme n’ont pas à interdire les réunions publiques et les tenants et notamment les débats Universitaires et entres étudiants ! Je m’insurge contre toutes ces interdiction ! Quelle recule intellectuelle et politique ! Je suis révolté ! Hervé de Néoules !

  3. Bruxelles , combien de musulmans dans la population ? la cinquième colonne musulmane est bien implantée à Bruxelles et en Belgique , le nombre , toujours le nombre ….

  4. Et un pas de plus vers la censure là ou on vous parle de démocratie. Faut s’inquiéter ou en rire ? Allez un petit effort et l’Europe sera pire que la Chine.

  5. les Roitelets ne veulent pas de conservateurs sur leurs terres ça en dît long sur cette caste qui veut régir la liberté d’expression dans cette Europe . Éric Zemmour un visionnaire depuis 2021 sur beaucoup de sujets

  6. Bruxelles n’est pas la tête de turc des Français, c’est la tête de pont de la Turquie. Ou bien les bourgmestres de ce genre sont éliminés politiquement juridiquement de l’espace belge par la Belgique (ce qu’il en reste) ou bien la France doit refuser de s’asseoir à côtés de ces individus. C’est une question de principe. Nous ne nous sommes pas associés avec l’Allemagne, le Benelux et l’Italie pour tomber sous la férule du sultan ottoman. Il nous faut pratique la politique de la chaise vide si nous n’avons pas satisfaction. Bruxelles, l’UE de Bruxelles sont gangrénées par les suppôts du sultan et de surcroît les négociations avec la Turquie continuent. Nous sommes représentés par des fous négociant avec leur tortionnaires.

  7. M. Zemmour en Belgique, M. Mélenchon en France, même problème : celui de la liberté d’expression (sans laquelle la liberté d’opinion n’a aucun sens) et de la liberté de réunion. Les universités sont-elles le meilleur endroit pour exprimer et promouvoir des opinions relatives à un problème politique « vivant » ? Je n’en suis pas certain, mais on peut en discuter. En tout cas, il faudrait des règles générales et abstraites comme doivent l’être les lois, susceptibles d’être appliquées si nécessaire avec le concours de la force publique. Et cela devrait pouvoir être revendiqué aussi bien par M. Mélenchon que par M. Zemmour. Pour ma part, je suis partisan d’une liberté d’expression illimitée. Je perçois très bien les raisons pour lesquelles on a souhaité l’encadrer (et donc la réduire) dans le souvenir de la 2ème guerre mondiale, et je le comprends et le respecte quoique sans l’approuver. Mais on voit bien aujourd’hui que lorsque l’on commence à poser des exceptions à ce fondement du fonctionnement de toute démocratie, on n’en finit plus avec les complications. La règle de notre pays était précédemment simple et claire : liberté totale sauf injure et diffamation. Aujourd’hui, le principe disparaît sous les exceptions. Et demain, on retrouvera le stalinisme.

  8. Dans on quotidien, les DNA, dans le titre on parle d' »une réunion d’extrême droite ». La conférence électorale de Mélancon, ou tout autre information concernant la Nupes, LFI, etc,, ne fait jamais apparaître le terme d’extrême gauche. : ignorance, mauvaise foi, ou parti pris de la presse « impartiale » ?

  9. La fin est plus réjouissante puisque toutes les autorités belges se sont levées contre cette décision arbitraire et contre la loi, du maire.
    La réunion à bien eu lieu !

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