Quoi, la justice serait partiale ? Les journalistes font une découverte…
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Attention ! belles âmes, vous n’allez pas en revenir, un pavé dans la mare est tombé cette semaine, surgi de nulle part sans que personne n’ait anticipé cette déflagration qui va marquer durablement notre démocratie. La France, une ancienne puissance coloniale ? Colbert, à l’origine du « Code noir » ? Churchill et de Gaulle, des racistes qui s’ignorent ? Hidalgo, un maire compétent ? Sibeth Ndiaye, pas de gaffes dans les dernières 24 heures ? Non, pas du tout, vous êtes loin du compte : nous apprenons sans sommation que la Justice française n’est pas indépendante !
Si, si, vous avez bien lu, vous ne rêvez pas : le pouvoir politique semble interférer dans le judiciaire ! Qu’est-ce qui permet d’étayer cette affirmation qui me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ? Ce sont les déclarations d’Éliane Houlette, ex-procureur du parquet national financier (PNF), aux manettes dans l’enquête des emplois présumés fictifs de l’épouse de l’ancien candidat à l’élection présidentiel de 2017, François Fillon. Fraîchement retraitée, cette magistrate a, semble-t-il, soulagé sa conscience en déclarant devant une commission parlementaire avoir subi des « pressions » de sa hiérarchie pour accélérer les poursuites dans ce dossier explosif mettant en cause le favori à la magistrature suprême. Elle n’avait vraisemblablement pas les mêmes pudeurs lorsque, sur foi d’un journal, en l’occurrence Le Canard enchaîné, et sur injonction du procureur général, elle transformait son enquête préliminaire en information judiciaire express condamnant par voie de conséquence le présumé innocent en quasi-coupable. S’enchaînait, ensuite, la nomination du juge Tournaire, collectionneur en chef de mises en examen de Nicolas Sarkozy, qui s’empresse d’accélérer la procédure - timing électoral oblige.
Sans préjuger de l’affaire sur le fond judiciaire, le plus ironique est de constater l’attitude des journalistes, main sur le cœur, jouant les candides, feignant de découvrir la partialité de la Justice dans cette affaire alors que, trois ans auparavant, ils nous avaient servi un feuilleton quotidien influençant d’une manière totalement inédite dans l’histoire de la Ve République, l’issue d’un scrutin présidentiel. Bientôt, ces précieuses ridicules cathodiques vont découvrir comme des vierges effarouchées que le ministre de l’Intérieur collectionnerait les fiches de police et que le ministre des Comptes publics empilerait les dossiers fiscaux de ses opposants.
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