Dans cette époque où l’on nous bassine à longueur de temps sur « le bilan carbone » et où nous serons bientôt contraints de mesurer les pets de Médor pour évaluer ses rejets dans l’atmosphère, une enquête IPSOS nous apprend que, au total, 29 % des Français (ou résidant en France ?) prennent l’avion une ou plusieurs fois par an, 14 % une fois tous les deux ou trois ans, 23 % moins souvent et 34 % jamais.

Dans ce contexte, il est donc intéressant de savoir qui le prend. Et là, ô suprise, il apparaît que plus l’on vote à gauche, plus on prend l’avion !

Selon cette enquête conduite « en face à face » par Ipsos, arrivent en tête les électeurs de Renaissance et du MoDem, avec 37 % de consommateurs assidus des compagnies aériennes ; ils sont talonnés par le PS et Europe Écologie Les Verts (36 %), suivis de La France insoumise, du PC et de l’extrême gauche, à 35 %, information relayée sur Twitter par Mathieu Gallard, directeur d'études à Ipsos France.


De l’autre côté, les sédentaires ou partisans des vacances au pays. Les sympathisants LR et UDI ne sont que 14 % à prendre l’avion assidûment, mais 16 % à succomber tous les deux ou trois ans, quand ceux du RN, de Reconquête ou de Debout la France sont 22 % à le prendre plus souvent. En revanche, ceux-là sont 45 % à ne jamais prendre l’avion, 43 % pour la catégorie précédente, seulement 30 % pour le MoDem et le parti présidentiel. La gauche, enfin, a la bougeotte : seuls 26 % des sympathisants PS et EELV disent ne jamais prendre l’avion, et moins encore à la gauche des gauches : 22 % pour LFI, le PC et l’extrême gauche.

Et donc ? Donc on rigole. Il ressort en effet de tout cela qu’entre les discours et les actes, il y a un grand pas à franchir qui s’appelle la réalité, ou le pragmatisme. Comme l’analyse Mathieu Gallard sur Twitter, c’est essentiellement le statut social qui conditionne l’usage et l’on peut cibler les choses « en termes de diplôme : 18 % de ceux qui ont un diplôme de niveau inférieur au bac prennent l'avion au moins une fois par an, contre 49 % de ceux qui détiennent un diplôme de niveau bac+3 ou plus ». On voit ainsi que « les logiques idéologiques (les diplômés se disent plus sensibles à la question environnementale) sont écrasées par les logiques sociales (les diplômés ont un niveau de revenu supérieur à la moyenne) ». À l’inverse, les électorats qui prennent le moins l'avion sont « les RN et LR, qui sont les moins sensibles à l'argument environnemental, mais qui sont aussi respectivement les plus âgés et les plus populaires ». Bref, plus on vote à gauche, plus on prend l'avion.

En juin dernier, à la veille des vacances, l’IFOP avait également mené une enquête sur ce même sujet pour le compte de la fondation Jean-Jaurès. Il en ressortait que, « malgré les croyances au "monde d’après" d’il y a quelques mois » [post-Covid], à savoir les préoccupations écologiques et autres interrogations sur le réchauffement climatique, la demande de voyages était plus forte que jamais. « Politiquement, nous disait alors l’IFOP, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron (11 %) et d’Éric Zemmour (14 %) qui prennent l’avion plusieurs fois par an. »

Quant aux freins, soit les raisons qui peuvent dissuader les Français de s’envoler, c’est sans surprise « d’abord et avant tout le prix des billets qui reste un obstacle pour une majorité d’entre eux : 56 % des Français citent l’élément financier en premier (et 68 % des 35-49 ans, catégorie des actifs avec enfants) ». Vient ensuite la question de la mobilité, à savoir « l’accès à un aéroport, élément extrêmement discriminant selon son territoire d’habitation ». Enfin, « nouveauté de l’époque, l’impact de l’avion sur l’environnement ». Question qui arriverait en premier pour 12 % des sondés, dont 27 % des 18-24 ans.
Sauf s’ils votent à gauche ?

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14 janvier 2023 à 11:30

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24 commentaires

  1. Mais l’airbus présidentiel, ne coûte rien (c’est l’Etat qui paye) ni ne pollue c’est pour cela que macron a été 2 fois au Qatar la même semaine pour faire le beau auprès des footeux!

  2. Contrairement à ce que l’on pense, la consommation des avions de lignes n’est pas si énorme que ça. Ramené aux cents kilomètres par passager, un avion ancien comme le B. 747 c’est 3.1 litres à peut près. Le champion des économe étant l’A 350 1000 qui ‘fait’ du 1.8 litres au cent par passager. Pour le Co², c’est un calcul plus complexe.

  3. Je pense que la commande de 250 doudounes au Bengladesh par le maire écologiste de Lyon, démontre bien la mentalité des Khmers verts ! Ils sont un peu comme le curé de mon village qui disait : « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » !

  4. Ah Ah Faites ce que je dis faites pas ce que je fais . Moi je ne prends jamais l’avion parce que j’ai peur …

  5. Nos jeunes sont de plus en plus pollués par la propagande écologiste. Paradoxalement, les études longues sont ponctuées de plus en plus de stages obligatoires à l’étranger qui dédouanent les écoles d’ingénieurs de dispenser les multiples cours , nécessaires pour un diplôme d’ingénieur en, au moins, trois ans. Cela conduit à une belle contradiction et paradoxalement à des concubinages à l’échelle du monde et à l’abandon de beaucoup de cursus d’études . Il va falloir réviser nos fondamentaux !

  6. Les gens de gauche sont les spécialistes du : « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »! Il y a énormément de claques et de coups de pompe aux derrières qui se perdent, oh combien j’aimerais pouvoir faire fonctionner mes jambes et mes bras!

  7. Je prend l’avion chaque fois que nécessaire, un de mes enfants habitant à 11h d’avion, je me vois mal y aller en pédalo, en plus je me fous royalement du pseudo réchauffement climatique, je lis moi aussi les écrits des spécialistes du climat, en particulier du patron de climatologie du MIT, qui horreur n’est pas d’accord avec les écrits du GIEC qui faut il le rappeler sont le reflet de la pensée de Greenpeace et autres écolos dépourvus de toute culture scientifique.

    1. Les pseudo-sientifiques du GIEC et les écolos, comme tout les êtres humains, émettent des flatulences de SH2 (hydrogène sulfuré) qui serait aussi nocif que le méthane émis par nos bovidés…Ils devraient donc surveiller étroitement leur consommation de haricots, avant de prendre l’avion!

  8. Les ayatollahs bien pensants cachent leurs penchants derrière un discours qui n’intéresse pas grand monde !
    Supprimons le CO2 et la végétation va crever…
    Mais tous ces slogans avantagent les sens interdits et… les super profits !

  9. Le « en même temps » et « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » , on les reconnait bien là les faux c….Perso je déteste l’avion et il y a tant de belles contrées en France ou passer de supers vacances . Ne pas oublier que ces écolos ne s’en prennent jamais à ces gros cargos qui déversent les produits fabriqués à l’étranger dans des conditions atroces .Et combien de fois je me suis répétée pendant le covid en disant que le ciel est magnifique , ne pas oublier non plus qu’en Chine ils ont revu le ciel pour la première fois depuis des années .

    1. Certes, nous avons de magnifiques paysages. Mais n’oubliez pas que l’on ne se déplace pas QUE pour les vacances. Voyages d’affaires, escapades d’un weekend, visite à la famille.

      1. Voyons : n’avez-vous donc pas compris que, dans l’enquête, ceux qui ne prennent pas d’avion pour voyager coincident avec les électeurs de RN, soit le véritable « petit » peuple de France, écrasé par les macronitudes ou autres perversIions: Pas forcément les  » bouseux » et les ouvriers, ni les petits artisans commerçants ruinés, mais aussi les classes « éduquées » , déclassées par les sacrifices et les événements ?

  10. Je confirme: très à droite, avec une (vraie) conscience écologique depuis toujours, je suis absolument opposé aux voyages en avion.
    Et, à y bien réfléchir, que de problèmes évités si l’avion n’existait pas…

      1. +++++++ Mais encore faudrait-il que son tapis soit écologique ! Les écologistes nous tuent plus que la pollution, allez dire aux Indiens, aux Chinois qu’il faut être écologiste ? L’écologie et le réchauffement climatique, même combat. Il y a d’autres formes de pollution à combattre, à commencer par celles des villes (ex. Paris) championne des élus écologistes !

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