Pression migratoire : mille migrants interceptés au Maroc

migrants

1.110 migrants exactement. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les autorités marocaines ont interpellé plus de 1.000 migrants dans les villes de Nador, M’diq et Fnideq, au nord du royaume du Maroc. Ces migrants, dont certains sont d’origine algérienne, marocaine, tunisienne et yémenite, selon le communiqué des forces de l’ordre, tentaient de rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres de l’Europe avec le continent africain. La route méditerranéenne occidentale est de plus en plus empruntée par les migrants qui rêvent de rejoindre l’Union européenne.

L’Espagne prise d’assaut par les migrants

Déjà au mois de juin 2022, les villes espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, étaient prises d’assaut par près de 2.000 clandestins, armés de bâtons et prêts à en découdre. Refoulés par les forces de l’ordre, 23 d’entre eux y laissèrent la vie. L’année précédente, près de 10.000 personnes, profitant d’un refroidissement des tensions diplomatiques entre Rabat et Madrid, débarquaient sur les plages de Ceuta. Chaque année, ces villes espagnoles font face à des tentatives successives de passages de clandestins. Cette année encore, la frontière de Melilla a subi les assauts de centaines de migrants. Au mois d’avril 2023, 200 personnes d’origine subsaharienne ont tenté de pénétrer dans l’enclave espagnole séparée du Maroc par une double clôture de plus de huit kilomètres de long. En novembre, ce sont près de 1.000 migrants qui ont essayé d'entrer dans Ceuta. Résultat de ces vagues successives, les arrivées de clandestins et demandeurs d’asile à Melilla ont encore augmenté en 2022, selon le dernier rapport de la Commission espagnole pour les réfugiés (CEAR). 1.175 migrants ont emprunté la voie terrestre et 169 la voie maritime, contre 1.092 par la terre ferme et 39 par la mer en 2021. À Ceuta, le bilan est le même. Les arrivées terrestres ont ainsi bondi de près de 50 %.

Quand les migrants choisissent de ne pas tenter le chemin par l’enclave espagnole, ils empruntent la route par les Canaries. Résultat : l’archipel fait face à sa plus importante crise migratoire depuis 2006. Entre le 1er janvier et le 15 novembre 2023, les autorités ont recensé l’arrivée de 32.436 migrants, soit une augmentation de 118 % par rapport au bilan de l’année 2022, faisant de l’archipel le nouveau « Lampedusa de l’Atlantique ». Sur le seul mois d’octobre 2023, les Canaries ont vu débarquer 13.000 migrants ! Au total, ce sont plus de 40.500 migrants qui ont débarqué sur l’archipel en 2023, dépassant de loin le précédent record migratoire de 2006 (31.678 migrants). Après l'Espagne, nombre de ces migrants rallient le reste de l'Europe (France, Allemagne notamment) et le Royaume-Uni. L'année 2023 aura donc été marquée par une saturation des Canaries mais également de l'île italienne de Lampedusa. Une situation qui laisse présager de nouvelles arrivées sur le sol français dans les mois à venir.

44 millions d’euros versés au Maroc

Pendant longtemps, la route migratoire Maroc-Espagne a été l’objet d’un chantage diplomatique de la part de Rabat, qui revendique non seulement le Sahara occidental mais également les enclaves espagnoles. Le réchauffement des relations entre l’Espagne - et, par conséquent, l’Union européenne - et le royaume du Maroc, qui a laissé passer les migrants en Europe pendant plusieurs années, a permis de mener des opérations conjointes contre l’immigration clandestine, à l’image du coup de filet mené au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre.

Des opérations qui ont un coût ! En 2019, l’Union européenne a ainsi versé 44 millions d’euros au Maroc pour la « gestion des frontières et des migrations ». La presse espagnole ajoute par ailleurs que Bruxelles versera, entre 2021 et 2027, 500 millions d’euros à Rabat pour le contrôle de ses frontières (gestion des frontières, enquêtes conjointes sur l’immigration clandestine, sensibilisation aux dangers de l’immigration clandestine…). La gestion des frontières a un coût que l’Europe semble aujourd’hui prête à payer. Mais cela ne suffira sans doute pas pour lutter contre les arrivées massives…

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Et comme la France est le pays le plus attractif de l’UE , nos voisins vont se dépêcher de nous les faire parvenir comme d’habitude.

  2. Que font les Marocains des clandestins interceptés ? Les renvoient-ils dans leur pays d’origine ? Sûrement pas ! Il est presque sûr qu’ils se retrouvent chez nous avec un billet d’avion pendant que le Maroc touche l’argent des Européens.

  3. les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, une partie du problème, l’Espagne devrait mettre fin à cette survivance de la colonisation et restituer ces territoires au Maroc.

  4. Si la France le voulait , pour endiguer l’immigration clandestine , il suffirait d’utiliser la garde côtière avec des bateaux puissants afin de faire faire demi tour aux bateaux des ONG , le manège ne durerait qu’un temps et nous couterait très certainement moins cher que le trop plein africain .

    • Bruxelles et son parlement maudit s’oppose à toutes mesures visant à limiter l’immigration vers l’Europe, la fin de notre civilisation est programmé depuis longtemps. Rien ne changera inutile de croire ou penser qu’un dirigeant politique providentiel nous sauvera de cette invasion, c’est irréversible il suffit de regarder les chiffres depuis une quinzaine d’années.

  5. Il serait temps que l’Espagne renonce à ses enclaves nord-africaines Par compensation elle pourrait récupérer Gibraltar… et la Grande Bretagne se dédommagerait en réoccupant Calais, célèbre pour sa jungle !

  6. Yéménites … ne seraient ce pas ceux qui alliés aux iraniens attaquent les bateaux en mer rouge ??? Nous voilà beaux !!!

  7. Migrants par ci, migrants par là !
    Ce terme est à bannir car il s’agit d’un néologisme calqué de l’anglais et destiné à éclipser le seul vocable qui s’impose : celui de CLANDESTINS !

    • Clandestins certainement, mais à leur place ne ferions nous pas la même chose ? C’est aux pays européens à être intraitables et de faire savoir que tout clandestin ne sera jamais régularisé et sera expulsé. Si nous ne le faisons pas, le problème ne fera qu’empirer dans les années à venir.

      • Arrêtez votre angélisme. Is ne fuient rien. Ils sont enrôlés de force pour monter à bord des bateaux de l’envahissement. Bon sang, ouvrez les yeux.

    • Une chose drôle est qu’il n’y a aucun migrant (en Asie) à tenter de pénétrer la Corée du Nord ! Etonnant non ? Mais pour le magreb et autres d’Afrique, quels sont ceux qui choisissent un pays ami, riche et musulman tel l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Yemen ou même l’Iran… Moi, j’ai des doutes !

  8. Quel que soit l’objet du négoce, des céréales, des fruits ou légumes, des armes ou de la drogue le marché réponds à la loi de l’offre et de la demande. Là en l’occurrence, il y a une offre de la part des passeurs et des « ONG » et une demande de plus en plus forte de la part des clandestins. Donc ce business n’est pas prêt de s’arrêter.

    • Comme autre exemple on pourrait citer la traite des noirs vers l’Amérique ou les îles de l’Atlantique. Aujourd’hui « on » pleure sur ces trafics que l’on dénonce. Et demain on dira la même chose de cette traite des « clandestins ». L’Allemagne, l’Italie et la France ne disent-ils pas au porte-voix qu’ils en ont besoin ? Sauf bien sûr si nous sommes submergés et alors, là, nous n’aurons plus rien à dire…

  9. Le gouvernement n’entend pas les français. Il faut envoyer un message encore plus clair lors des prochaines élections Européennes.

  10. Pourquoi payer alors qu’ il en arrive toujours . Et à côté de ça ils financent des associations et des bâreaux pour en ramener , ils se foutraient pas de nous . Il suffit de supprimer toutes les aides et toutes les allocations , d’empêcher les navires d’accoster et de renvoyer illico ceux qui arrivent .

    • Pour ce sujet comme pour d’autres, suppression totale et complète de toutes aides et subventions aux associations quelles qu’elles oient. Elles ont des adhérents donc, que ceux-là financent.

    • Et en appliquant seulement le droit maritime car on récupère ces « naufragés » à proximité relative des côtes d’où ils sont partis et c’est vers ces beaux rivages qu’il faut les redéposer…

      • Je confirme. Le Droit maritime est formel : il y a obligation générale de porter secours en mer 1/en cas de risque mortel immédiat et 2/ avec obligation de débarquement au port LE PLUS PROCHE.

  11. Ou l’inconscience délibérée et assassine des dirigeants européens qui organisent non pas du vivre ensemble , du côte à côte mais réellement et tout à fait sciemment le face à face haineux ,sanglant , le processus est engagé , les marchands d’explosifs , d’armes se frottent les mains et remercient les décideurs non élus d’abord puis élus de l’Europe , à l’abri , bien protégés ne manquant de rien qui œuvrent pour obéir aux fous qui prévoient de faire disparaître 75 % de la population mondiale ,c’est bon pour les affaires et il suffit après de reconstruire , ils ont loupé la manœuvre par et avec le covid alors l’invasion , la guerre , pourquoi pas . EFFRAYANT MAIS PROCHE DE LA VERITE , sans doute .

    • La lecture du « CAMP DES SAINTS » devrait être obligatoire dans les écoles de la République dès les premières classes.
      Il me semble que c’est plus urgent que la théorie du genre enseignée sans le consentement des parents.

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