Un lycéen a été exclu temporairement après avoir agressé verbalement une CPE qui avait demandé à sa sœur de retirer son voile, relate Corse-Matin. Le grand frère de la lycéenne va demander des comptes à la CPE.

Le 4 octobre, une jeune fille scolarisée en seconde au lycée Jean-Paul-de-Rocca-Serra est entrée voilée dans l'enceinte de l'établissement pendant quelques instants. À la demande de la CPE, elle retire son voile sans problèmes. Quelques minutes plus tard, le frère de la lycéenne, scolarisé dans le même établissement en classe de première, se rend alors au bureau de la CPE et l’invective avec virulence.

Le maire dénonce le prosélytisme et le communautarisme

Cette agression verbale a eu des retentissements jusqu’à la mairie de la ville. Le maire a en effet réagi publiquement : « La commune de Porto-Vecchio a témoigné clairement de son soutien à la CPE dès qu'elle a eu connaissance de cette affaire. Il n'est pas tolérable que de tels événements se produisent. Il apparaît un arrière-plan religieux, mais d'abord une attitude, des propos qui n'ont pas lieu d'être au sein d'une communauté éducative et dans la vie publique en général», précise Jean-Christophe Angelini.

Le maire de Porto-Vecchio a ensuite convoqué en mairie des représentants de la communauté musulmane locale. « Ils ont manifesté une attitude de compréhension et d'apaisement, avec un refus de tout communautarisme, de tout prosélytisme au sein du lycée et d'autres lieux, conformément à la loi et aux usages. Ainsi qu'une volonté de dialoguer avec la CPE en demandant au jeune homme concerné de s'excuser auprès d'elle », explique le premier magistrat de la ville. Par ailleurs, il prévoit de « s'assurer que les deux principes sont respectés : le refus du communautarisme et du prosélytisme et la permanence du dialogue entre l'ensemble des composantes de la communauté porto-vecchiaise ».

De son côté, le lycée tente de minimiser l’affaire qui a agité les réseaux sociaux. « La problématique n'est pas le voile, mais plutôt le comportement d'un élève qui a dysfonctionné en termes de discernement et qui s'est emporté », déclare l'établissement.

L’agresseur a été sanctionné et exclu, le jour même, du lycée pour une période de sept jours.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/10/2022 à 10:30.

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09 octobre 2022 à 10:30

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