Philippe Herlin : « Avec le couvre-feu dès 20h, c’est le régime Corée du Nord qui se renforce ! »

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Le Premier ministre Jean Castex a détaillé les conditions de la sortie du confinement à partir du 15 décembre. Musées, cinémas ou théâtres devront rester fermés au moins trois semaines supplémentaires et le couvre-feu s’appliquera le 31 décembre.

Philippe Herlin réagit à ces annonces qui sont catastrophiques pour le monde de la culture. Selon lui "tous les prétextes sont bons" pour poursuivre les restrictions et la "dictature sanitaire".

 

Le Premier ministre Jean Castex s’est exprimé à 18 heures. Il a notamment détaillé les conditions d’un éventuel déconfinement à partir du 15 décembre. Ce déconfinement se fera sous de moins bons auspices qu’annoncés. Comment jugez-vous les mesures prises par le gouvernement ?

Il n’y a pas du tout de déconfinement. Tous les lieux culturels resteront fermés. Même si nous n’aurons plus besoin d’attestation la journée, il y aura un couvre-feu à 20 heures. C’est donc encore plus rigoureux que le couvre-feu précédent. C’est vraiment la douche froide.
C’est une catastrophe économique et psychologique pour tous ceux qui travaillent dans le monde culturel, pour les restaurateurs, pour les commerces et l’économie en général.

La catastrophe économique va aggraver la catastrophe psychologique et inversement. Les deux aspects sont liés.

On nous promet un petit sucre. Le 15 décembre, on va pouvoir retourner au cinéma et finalement quelques jours avant, on nous dit non. C’est extrêmement fatigant. Même si la durée du premier confinement n’était pas fixée à l’avance, on savait qu’un jour on en sortirait. C’est très épuisant psychologiquement pour tous ceux qui travaillent et ceux qui veulent sortir.

La conséquence économique de l’épidémie de Covid peut-elle être quantifiable ?

C’est difficilement quantifiable, mais on sera cette année à moins 10 %. Le problème c’est qu’en 2021, cela ne va pas vraiment redémarrer. Le salon du Bourget par exemple, a déjà annulé pour 2021. Les restaurateurs vont ouvrir fin janvier dans le meilleur des cas. Combien vont survivre ? On ne sait pas…
Pour l’instant, on est un peu en apesanteur. A peu près 5 millions de salariés sont au chômage partiel. Ils touchent un salaire, mais combien vont retrouver une entreprise ? Une grande partie va se retrouver au chômage. Je suis scandalisé par le fait que le gouvernement change d’indicateur quand cela lui plaît. On parlait des réanimations et aujourd’hui on n’en parle plus puisque le chiffre baisse.
On nous parlait aussi du R0, le taux de reproduction au coronavirus. Lorsqu’il est inférieur à 1, cela veut dire que l’épidémie diminue. Aujourd’hui, on est 0,58. On n’a jamais entendu Véran ou Castex parler du R0. En revanche, ils ont pris un indicateur de cas de 5000. On ne sait pas d’où sort ce chiffre. J’ai l’impression que le gouvernement cherche à trouver n’importe quels prétextes pour justifier une dictature sanitaire et un effondrement économique.

Le chiffre de 5000 est un peu comme la règle du déficit à 3 %. On a l’impression qu’il a été inventé sur un coin de table…

Il ne correspond à rien. Le R0 a une logique. Si le R0 était supérieur à 1, on pourrait comprendre. Si le nombre des réanimations était en train d’exploser, on pourrait aussi comprendre, même si on pourrait critiquer qu’il n’y ait pas assez de lits. Mais là, on nous sort un indice qui ne correspond à rien. Il est sorti du chapeau lors de la précédente intervention d’Emmanuel Macron.
C’est scandaleux. Il y a une volonté de destruction économique de la part du gouvernement. Je n’hésite pas à employer le terme de dictature sanitaire !

Quel serait l’intérêt du gouvernement à faire effondrer l’économie du pays ?

J’ai fait une note de cinq pages sur le sujet donc ce serait tout un sujet. Globalement, il y a une volonté de détruire le petit commerce et les PME au profit des grandes entreprises qui sont très souvent liées à l’État. C’est une sorte de socialisation et une étatisation de l’économie qui fait un bond. Le fait de laisser mourir les petits commerces et les indépendants est quelque chose qui remonte aux années 50. On se rappelle du poujadisme. C’est une tendance générale qui n’est pas propre à la France. Il y a un combat entre d’un côté la liberté de l’individu et de l’autre côté, l’État, l’étatisation.

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