[PEOPLE] L. Lafitte et R. De Niro, parangons de vertu anti-Trump à Cannes

Comment ouvrir le Festival de Cannes sans pourfendre Donald Trump ni sacrifier aux idoles woke ?
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Si Juliette Binoche a profité du Festival de Cannes pour répandre la bonne parole voilée de Dior, elle n’est pas la seule à s’être servie de cette tribune pour prêcher l’évangile de la bien-pensance sur le tapis rouge, le 13 mai dernier. Laurent Lafitte et Robert De Niro y sont allés aussi de leur couplet et, ô comble de l’originalité, ont crié haro sur le baudet préféré du 7e art : Donald Trump.

De la Croisette au maquis, il n’y a qu’un pas !

« Pour un acteur, la prise de parole est souvent sacrificielle, à l’heure où le climat, l’équité, le féminisme, les LGBTQIA +, les migrants, le racisme ne sont plus seulement des sujets de film mais également les mots interdits par la première puissance mondiale. Nous avons le devoir de nous demander quelle sera notre prise de parole et si nous en aurons le courage », déclarait Laurent Lafitte, maître de cérémonie cette année, en guise de discours d’ouverture du festival. On se demande où est le sacrifice dans cet inventaire à la Prévert de toutes les causes woke du moment, où est le courage dans ce que Le HuffPost appelle « un discours fort, entremêlant humour et engagement citoyen et humanitaire », alors qu'il s’agit de décliner des poncifs partagés par tout le public.

Comble du ridicule, d’ailleurs, d’endosser le costume plus qu’élimé du résistant conformiste, mais « l’acteur est aussi un citoyen du monde », voyez-vous, comme il l'explique lui-même. « Il peut même faire preuve d'engagement et de courage. […] le grand drame de l'acteur, c'est qu'il est remplaçable. Et on a beau lui faire croire le contraire, à longueur de temps, à longueur de chèques, à longueur de cars-loges, l'acteur le sait : quand on est remplaçable, chaque prise de parole est une prise de risque. » Sacrifice, prise de risque, engagement, courage : Laurent Lafitte a pris le maquis ! Qu’il se rassure, les loups ne se mangent pas entre eux.

« Laurent Lafitte a offert un discours en adéquation avec l’époque : grave mais confiant dans le cinéma pour guider le monde vers des temps plus apaisés », affirme GQ, nous sommes sauvés ! D’ailleurs, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Faisant allusion à Musk, Laffite a déploré que le patron de Tesla coupe le robinet des subventions mondialistes. « Même le cinéma le plus commercial devient politique quand il montre l’exemple. Parce que oui, quand on est un multimilliardaire surpuissant, on se doit d’enfiler son armure supersonique pour sauver le monde au lieu de raboter à la tronçonneuse les programmes mondiaux destinés aux plus faibles. » Comment ouvrir le Festival de Cannes sans pourfendre Donald Trump et Elon Musk ? Peut-être même que cela vaudra une ligne supplémentaire dans la Charte des festivaliers, l'année prochaine, qui sait ?

Il faut bien se donner bonne conscience...

Au royaume de la fête et de l’étalage de richesse, il faut bien se donner bonne conscience ! Qu’importe le ridicule à défendre « le plus faible » — qui, soit dit en passant, est prié lui aussi de coller à l’idéologiquement correct — en smoking et robe de bal ! D’ailleurs, Laurent Lafitte n’était pas le seul. Robert De Niro, qui recevait des mains de Leonardo DiCaprio la Palme d’or d’honneur, n’a pu s’empêcher lui aussi de se soumettre au lieu commun : « démocratique, ce mot est ô combien important. Dans mon pays, nous luttons pour défendre la démocratie que nous considérions comme acquise. » Faudrait-il, comme le proposait Brecht, dissoudre le peuple s’il a l’outrecuidance de se choisir un président qui ne plaît pas aux festivaliers ? C’est que semble croire Robert De Niro… d’autant plus inquiétant quand on sait que « lorsqu’il parle, on l’écoute », selon DiCaprio !

Est-on étonné ? Si Cannes n’était pas la grand-messe annuelle, l’apothéose du politiquement correct en tenue de gala, on en serait presque déçu ! C’est finalement presque drôle de voir ces acteurs pétris de bien-pensance se donner bonne conscience en se gargarisant de résistance convenue à une menace inexistante. Presque drôle, seulement, puisque avec cette attaque en règle contre l'administration de Trump, il est aussi question, pour le cinéma français, de sauver son pré carré. Ainsi « les frères Dardenne ont-ils lancé, sans fard : "Vive l’exception culturelle ! Vive les subventions publiques !" », raconte Le Monde. La bonne conscience et le wokisme vertueux sont effectivement « sacrificiels », mais seulement pour le contribuable.

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Ces « personnalités » du show biz vont-elles réaliser un jour , que leur Festival , leurs grandes déclarations ne représentent que 0,000000000000000000000000000000000001 % de la population mondiale .

  2. Etre normal est pour ces acteurs synonyme d’être anormal. L’argent détruit tout, ces pauvres gens ont perdu la tête en gagnant l’argent du Diable.

  3. Encore, une fois de plus, la preuve que le pognon de dingue versé et substitué au contribuable, ne sert pas du tout à développer, à monter un peu le niveau de notre cinéma, ne sert donc ni à la culture ni à l’art, mais est détourné à des fins politicardes. Et là, personne ne dit rien, personne ne parle de détournement d’argent public. C’est exactement comme pour l’Eurovision où l’art, la chanson, semblaient bien loin des préoccupation du jury (probablement bénévole ?) de ce concours.

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