Pénurie de semi-conducteurs fabriqués en Asie : l’usine Peugeot de Rennes obligée d’arrêter la production

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Cela fait des semaines que l'on parle de pénurie de semi-conducteurs, presque exclusivement fabriquée en Asie. Et voilà que les conséquences commencent à se faire sentir concrètement, en France et en Europe.

Après l'usine Peugeot de Sochaux, fermée depuis trois semaines, voilà que c'est l'usine de Rennes qui a dû stopper sa production. À Sochaux, ce sont plus de 6.000 véhicules de modèle 308 qui n'ont pu sortir des chaînes de production avec, en aval, des retards de livraison pour les clients. Quel sera le coût final de ce nouvel arrêt forcé pour la marque au lion ? Tout dépendra de la date de reprise, donc de la livraison de ces semi-conducteurs, petite puce électronique indispensable qui gère le tableau de bord, le GPS, la climatisation, le Bluetooth, etc. Le semi-conducteur, c'est le cerveau de l'auto, mais il sert aussi aux consoles de jeux, aux téléphones, aux ordinateurs... Aujourd'hui, la direction de l'usine affirme n'avoir aucune visibilité sur un retour à la normale dans les approvisionnements. 70 % des semi-conducteurs du monde sont fabriqués à Taïwan par la firme TSMC, les autres en Asie. Avec la forte reprise de la demande mondiale, dans le secteur automobile mais aussi de la téléphonie et des jeux vidéo, la pénurie s'installe et les fabricants préfèrent livrer les clients dans la téléphonie, où les marges sont meilleures...

Après les pénuries de masques médicaux, de pièces mécaniques, de produits textiles, de paracétamol ou d'ibuprofène, déjà rencontrées l'année dernière, puis les vaccins, voilà à présent que ce sont les semi-conducteurs qui mettent l'industrie mondiale en émoi. Une seule petite puce vient à manquer et ce sont des usines essentielles qui risquent de ne plus tourner, des milliers d'emplois menacés, nos approvisionnements courants mis en danger. Mais comment donc, le mondialisme, ce ne serait donc pas l'abondance, la prospérité, les échanges ?

Les alertes se succèdent, sans provoquer la moindre réaction de nos dirigeants : le modèle mondialisé, la division mondiale du travail a transformé nos industriels en ensembliers, totalement sous dépendance des fabricants asiatiques. Dans le cas des semi-conducteurs venus de Taïwan, la loi du marché sert en priorité les meilleurs payeurs et prive nos usines de leur matière première. Mais demain, ce pourraient être des sanctions d'ordre géopolitique, dictées par un régime comme le Parti communiste chinois, qui placeraient le monde entier en situation de pénurie généralisée et conduiraient nos industries à la ruine. Il est temps de revenir au plus vite sur ce mondialisme angélique, miroir aux alouettes qui risque de nous mener tout droit à la ruine : c'est une question de vie ou de mort...

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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