Municipales : à Toulon, la RN Laure Lavalette entre en campagne. Et y croit !

Ce n’est pas une candidature officielle, mais cela y ressemble fort. Laure Lavalette, députée RN du Var, lançait, ce vendredi 23 mai, son association locale « Un avenir pour Toulon » afin de connaître les aspirations profondes des Toulonnais. « Ce dont ils ont envie et besoin », indique-t-elle dans un entretien accordé au média local Info83. Combative, la députée fait ainsi un pied-de-nez volontaire au journal Var-Matin à qui, d’après nos informations, la députée reproche de manquer d’objectivité à son égard.
Sur son nouveau site, Laure Lavalette s’affiche déjà en rassembleuse : « Mon engagement ne se limite pas à une sensibilité ou un parti, il est celui d’un territoire et de ses habitants. » Elle appelle tous les Varois à participer à une grande consultation en ligne afin de lui faire part de tout ce qui les « tracasse […] au quotidien », les « empêche de travailler, de profiter de la vie ou de vivre paisiblement ».
Une série de réunions publiques pour consulter
Une série de réunions publiques est annoncée pour le mois de juin : « Une ville plus sûre », « Mobilité et transports », « Politiques sociales de la ville ». Des réunions où Laure Lavalette pourra d’ores et déjà écouter, convaincre et apparaître comme une candidate ouverte à toutes les réalités de futurs administrés. Les Toulonnais ne manqueront pas de relever les problèmes devenus communs à toutes les grandes villes françaises : trafic de drogue, cités communautarisées, délinquance, insécurité, fiscalité confiscatoire. Auprès de BV, le député varois et délégué départemental du RN Franck Giletti l’assure : Laure Lavalette « consulte et réfléchit afin de construire un projet ». Elle s’est entourée d’une équipe « à l’expertise reconnue », représentative de la sociologie de la ville, indique-t-il.
Pour le Rassemblement national, Toulon fait figure de vitrine. Les scrutins locaux sont à haut risque, pour un parti qui cherche depuis des décennies un ancrage qui lui fait défaut. Une victoire symbolique permet souvent à la formation de Marine Le Pen de sortir la tête haute d’une élection aux résultats en demi-teinte, comme ce fut le cas par exemple aux municipales de 2020 avec la victoire de Louis Aliot à Perpignan. Pour Franck Giletti, « les projecteurs sont braqués sur Toulon », ce qui donne une « connotation nationale » à l’élection toulonnaise.
Or, les espérances peuvent être grandes, pour le parti patriote. En 2022, au second tour, Marine Le Pen obtient 49,6 % des voix dans cette ville de plus de 180.000 habitants, face à Emmanuel Macron : 5,5 points de plus qu’en 2017. Aux élections législatives de 2022, le RN remporte dans le département 7 sièges sur 8 à l’Assemblée nationale. Idem en 2024. Seul point noir : la ville de Toulon, justement, fait de la résistance et élit un candidat macroniste qui gagne son duel face au RN grâce aux voix de LFI, avec 53 %. Le RN présentait pourtant, dans cette circonscription, « une prise de guerre » en la personne de Sébastien Soulé, ancien flic de la BAC de Marseille, dont l’histoire inspira le film Bac Nord.
Laure Lavalette doit convaincre les Toulonnais les plus anciens qui n’ont pas gardé un souvenir heureux d’une période où un FN fut maire de la ville. En 1995, en effet, c’est la déflagration. Pour la première fois, le FN remportait une ville de plus de 100.000 habitants. « L’essayer, c’est l’adopter ! » : le RN aime ce slogan qu’il a régulièrement utilisé pour vanter sa gestion des collectivités. À Toulon, néanmoins, l’expérience est amère. Élu premier magistrat FN, Jean-Marie Le Chevallier est sèchement battu, six ans plus tard, laissant sa place à l'UMP Hubert Falco.
Une droite locale en fin de vie
L’ère Falco, justement, arriverait à son terme. L’homme fut maire de la ville de 2001 à 2023 avant d’être condamné, pour détournement de fonds publics, à cinq ans d’inéligibilité. Des repas et des frais de pressing auraient été payés par le conseil départemental alors qu’il ne le dirigeait plus. Condamné à nouveau en appel en 2024, il attend le résultat de son pourvoi en cassation, qui doit être rendu à la fin du mois de mai. Quand bien même Hubert Falco reviendrait-il, son image est égratignée et, dans l’entourage de Laure Lavalette, on veut croire que c’est surtout la majorité qui pâtirait d’un hypothétique mais peu probable retour. Une droite déboussolée dont aucune figure n'émerge. Josée Massi, première adjointe d'Hubert Falco, est désormais maire de la ville et ne fait pas mystère de sa volonté de rester sur son siège. Une droite désormais macroniste (Falco était devenu un soutien du président de la République) qui a soutenu l'ex-LR Yannick Chennevard, député élu sous l'étiquette Ensemble, majorité présidentielle. Le président LR du département Jean-Louis Masson, s'oppose à cette ligne, sans avoir pour autant présenté de candidat LR, face au candidat macroniste soutenu par la majorité municipale. La gauche, quant à elle, fait de la figuration : aux dernières législatives, le score additionné des deux candidats ne dépasse pas les 24 %.
Une notoriété nationale en atout
Le crépuscule des années Falco ouvre un boulevard à la députée, qui bénéficie d’une image populaire. Mère de cinq enfants, elle incarne, à 49 ans, le nouveau visage du RN, féminin et rajeuni. Son dynamisme et sa notoriété nationale sont un atout. Remarquée par Marine Le Pen, dont elle fait partie désormais du cercle rapproché, elle est devenue en deux ans une figure médiatique. Il y a dix ans, elle intégrait le conseil municipal de Toulon aux côtés d'Amaury Navarranne, figure locale du FN puis du RN. Elle va y siéger jusqu'en 2022, année de son élection à l'Assemblée nationale. Elle sera réélue dès le premier tour, deux ans plus tard.
Porte-parole du parti, notamment pendant les grandes campagnes électorales, son franc-parler, sa repartie et son sens politique en ont fait une cliente idéale pour les médias, férus de phrases chocs.
Cette catholique assumée qui se rend à la messe tous les dimanches peut séduire l’électorat le plus conservateur d’une ville où le dynamisme religieux est certain, après un quart de siècle d’épiscopat de Monseigneur Dominique Rey, désormais évêque émérite de Fréjus-Toulon. Mais sa franchise et son caractère bien trempé sont aussi de nature à plaire à la frange plus populaire de l’électorat mariniste. Reste à emporter l’adhésion du vote bourgeois, très présent dans une ville balnéaire appréciée des retraités, parmi lesquels beaucoup d’anciens officiers de marine.
À Toulon, après la mer et le ciel azur, une mairie bleu marine ?

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

24 commentaires
Madame Lavalette est une personne de qualité, intelligente et dynamique ! Si les toulonnais votent pour les LR ou autres, tous complices de la clique présidentielle alors qu’ils ne viennent pas se plaindre ! J’apporte tout mon soutien à Laure Lavalette !
Madame Laure Lavalette notre député à l’assemblé nationale a décidée d’être candidat comme Maire de Toulon, à l’occasion des prochaines élections municipales, qui auront lieux au printemps prochain entre la fin Mars et début Avril ! Cette candidate a tous mon soutiens ! Et j’espère qu’elle serra élue à la place du Maire actuelle de Toulon hubert Falco ! j’espère qu’elle serra une meilleur candidate, que l’ex maire FN de toulon jean Marie Le Chevalier qui fut incapable de se faire réélire Maire de Toulon et qui avait grillé la politesse à une figure FN du var et de toulon Madame dela brosse ! Jean Marie Le Chevalier avait élue Maire de Toulon après sa victoire l’or des élection Municipales de Juin 1995, après l’élection de Jacques Chirac aux élections Présidentielles d’Avril Mai 1995 ! il avait succédé à François Mittérand, qui avait gagné les élections Présidentielles, en 1981 et en 1988 ! Mais Jean Marie Le Chevalier fut incapable de se faire réélire Maire de Toulon, suite à des divisions et à des querelles personnelles à l’encontre de Madame dela Brosse et du coup c’est le candidat RPR Hubert Falco, qui avait remporté les élections municipales à toulon ! Et depuis c’est Hubert Falco qui dirige la municipalité de Toukonn ! Et j’espère que l’an prochain il y aura un changement et que le RN remportera la municipalité grace à sa candidate Laure Lavalette ! C’est une femme très compétante et qui possède un certain charisme ! bonne chance à elle ! Hervé de Néoules !
J’adore Laure Lavalette ! Elle est absolument formidable ! Intelligente, volontaire, pétillante, ! Le RN doit s’honorer de l’avoir avec elle ! C’est une perle ! Je lui souhaite plein df réussite ! Soutien total !
Le RN national fait la fine bouche pour l’union des droites. Lavalette aurait intérêt, elle, à faire l’union avec les représentants de Zemmour, Philippot, NDA et Ciotti .sur place. Je suis sûr qu’elle serait alors élue dès le 1er tour