Municipales à Paris : le même théâtre de marionnettes

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Coup de tonnerre dans la capitale française : dans la course à la mairie de Paris, le dernier sondage de l'IFOP crédite Anne Hidalgo, le maire sortant, de 25 % des suffrages potentiels contre, notamment, 19 % pour Rachida Dati (LR), 15 % pour Benjamin Griveaux et 13 % pour Cédric Villani, ces deux derniers étant devenus rivaux au sein même du parti présidentiel, LREM. Enfin, comme si le sondage avait vocation à faire l'élection. Toujours est-il que tous ces candidats – d'autant plus si l'on ajoute le score possible du candidat écologiste (14 % pour David Belliard) – se retrouvent dans un mouchoir de poche. Pourtant, au-delà des postures, il convient de percevoir les impostures. Ou, pourquoi y a-t-il, à chaque élection municipale, autant de concurrents pour, peu ou prou, une seule et même sociologie ?

« Toujours les mêmes », pourrait-on se dire avant de glisser son bulletin dans l'urne, les 15 et 22 mars prochains ! Car la sociologie – « la science des mœurs », selon Émile Durkheim – étant à la politique ce que la métaphysique est à la physique, il convient de vérifier ce qu'est la classe dominante et votante à l'aune des deux derniers résultats électoraux obtenus, à Paris par le mouvement du Président Macron : LREM a, en effet, récolté 32,92 % aux européennes de 2019 et a entraîné un véritable « tsunami » au lendemain du premier tour des législatives de 2017, terme employé par Le Parisien dans un article intitulé « Législatives 2017 à Paris : nouveau raz-de-marée En Marche » du 11 juin de la même année. Il y avait de quoi être frappé par, en outre, les 50,62 % de Sylvain Maillard ainsi que par les 42,89 % de Gilles Le Gendre.

En définitive, les cinq candidats en lice pour ces prochaines municipales sont autant d'acteurs pour le même théâtre de marionnettes, l'ordre libéral-libertaire embrassant volontiers tout projet écolo-sociétal. Car quelle différence y a-t-il entre l'instauration en masse des trottinettes électriques par les socialistes ou bien les Verts, puis l'imposition de la « Smart City » de Mounir Mahjoubi, le numéro 2 de Villani (selon un de ses tweets datant du 11 juillet 2018, lorsqu’il était encore secrétaire d’État chargé du Numérique) ? Par ailleurs, entre l’européisme lénifiant et le mondialisme tonitruant, le cœur peut bien rester à gauche tant que le portefeuille est à droite. Ce qui signifie que le Président Macron mettra la main sur l’hôtel de ville, et ce, soit par les élections soit par des alliances.

En somme, que les suffrages se portent davantage sur le maire sortant ou sur l’ex-ministre de la Justice du Président Sarkozy ou bien sur un des deux candidats macroniens, Paris poursuivra sa mutation profonde en ville-monde, c’est-à-dire en espace standardisé conformément à la mondialisation. Il continuera d’y prospérer, en plus des rats, des trottinettes et des bicyclettes, mais encore des kebabs, des bars à chicha, des établissements estampillés LGBT, du « happy hour », de la résine de cannabis, de la cocaïne puis tout ce qui va avec. En bref, encore et toujours, du bruit et du vacarme au milieu du cher, mais sans véritable valeur.

Alors, bienvenue à Macronie City !

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Henri Feng
Docteur en histoire de la philosophie

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