Macron et ses casseroles entrent dans l’Histoire de la création musicale

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Conséquence directe de la réforme des retraites, approuvée à 9 voix d’écart et par 49.3, validée par les anciens duettistes de l’UMPS Fabius et Juppé, aujourd’hui réconciliés et devenus sages du Conseil constitutionnel, des concerts de casseroles ont lieu un peu partout en France, et à chaque déplacement d’un ministre, du Premier ministre ou du président de la République en personne. Lequel, lancé dans son entreprise d’apaisement des masses populaires, se voit régulièrement honoré par ces grandioses symphonies. Et de Braun à Dussopt ou de Borne à Macron, ils passent tous à la casserole, chacun à son tour et à tour de rôle.

La casserole, on le sait, est d’abord, au sens propre, un ustensile servant à faire cuire divers aliments ; au sens figuré, elle peut devenir l’expression d’une réputation scandaleuse qu’on traîne derrière soi. Mais si l’on réunit les deux sens et qu’on la transforme en un instrument de musique officielle, à l’instar des productions du théâtre ministériel, la casserole devient l’expression bruyante d’un scandale destiné à faire cuire dans son jus le ministre ou le Président concerné.

Et c’est en ce sens qu’on peut dire que Macron est devenu le roi et, en même temps, le chouchou des casseroles. Sa politique, jugée intolérable par 80 % des Français, y compris ceux, comme le célèbre Martinez, qui ont voté pour lui, est une sorte d’appel à un concert de casseroles permanent. C’est pourquoi, et pour bien lui montrer combien ils la désapprouvent, les Français, tenus à distance par les gendarmes, vont partout sur son passage, ou celui de ses ministres, interpréter cette musique symphonique très particulière.

L’on a même vu récemment le ministre Borne se mettre aux casseroles, avec l’air le plus sérieux du monde, aux cotés de l’ex-délégué général d’En Marche et nouveau ministre Stanislas Guérini : elle expliquait avec gravité le pourquoi et le comment de la chose et pourquoi elle se trouvait à son tour, et au nom de la solidarité avec son Président, dans cette situation.

De jour en jour, ces concerts gagnent en profondeur et en intensité. Ils sont désormais une sorte de rituel en semaine, comme autrefois lorsqu’on jouait, le dimanche, sur les places de la musique classique, si bien que le concert de casseroles est devenu, grâce à Macron, un grand classique de la politique française, qui rivalise avec les plus belles interprétations de grands chefs prestigieux, comme Karajan ou Toscanini, tout en exprimant l’état de notre démocratie qui, selon le gouvernement, ne connaît pas la crise !

Ainsi, la politique du roi des casseroles est en train d’entrer dans l’Histoire de la création musicale et les syndicats ont même annoncé que le festival du film de Cannes, le tournoi de Roland-Garros ou le festival ex-Py d’Avignon pourraient se retrouver dans une sorte de noir symphonique. Déjà, l’on tremble en imaginant les spectateurs maso-culturels d’Avignon contraints de regarder des scènes plongées dans l’obscurité et d’entendre, venu de l’autre côté des murs, un concert de casseroles : bien qu’à y réfléchir, privés des facéties et des grandes inventions scéniques des avant-gardistes ministériels, ils pourraient trouver que c’est le meilleur festival Py auquel ils ont assisté et en redemander pour l’année prochaine. Le premier festival à la gloire du roi des casseroles !

Jean-Pierre Pélaez
Jean-Pierre Pélaez
Auteur dramatique

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Quand on a pris connaissance du Programme des 100 jours présenté par Mme Borne 1ère Ministre, dans lequel par exemple il est passé un coup de badigeon à l’école pour remplacer les professeurs, sans oublier de les augmenter pour qu’ils ne tapent plus sur les casseroles, mais en même temps n’est pas revenu sur les Programmes wokes maléfiques déclassant la France dans le classement Pisa….La France continue de chuter…

  2. Les concerts de casseroles symbolisent le tocsin du peuple. De l’habillement en gilets jaunes, les citoyens sont passés à la cuisine, casseroles obligent. Pour l’instant c’est, telles les expressions favorites de la propagande ,  » bon enfant » , c’est  » l’ apaisement » mais la colère gronde et rien n’est apaisé du fait que ce gouvernement rajoute de l’huile sur les casseroles bouillantes. Pour 100 jours un programme bidon est proposé pour occulter les vrais problèmes du pouvoir d’achat, de l’immigration et surtout des retraites. Le peuple entend, le gouvernement est sourd.

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