Macron discrédité par ses propos sur Israël : c’est la faute des autres !

Capture d'écran présidence de la République
Capture d'écran présidence de la République

Macron est hors jeu, discrédité, dépassé. Et dans les deux domaines où il aurait dû briller : les finances publiques et la politique internationale de la France, notamment le conflit Israël-Hamas. Après toute une série de positions volontairement ambiguës par lesquelles il marquait une certaine distance vis-à-vis d'Israël depuis le 7 octobre 2023 (refus de participer à la marche contre l'antisémitisme, cafouillages sur la préparation de l'hommage aux dizaines de Français morts lors de l'attaque, déclaration à la veille de l'anniversaire du 7 octobre) en donnant des gages aux partisans du Hamas en France, il a, cette semaine, touché le fond.

Une semaine marquée par sa déclaration du Conseil des ministres sur la naissance d'Israël : « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », ajoutant que ce n’était « pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU ». Une phrase qui lui avait valu une réplique cinglante de la part de Benyamin Netanyahou, qui a dénoncé « un signe d’ignorance historique et de manque de respect » dans un entretien au Figaro. Mais aussi l'indignation et l'incompréhension d'une grande majorité d'observateurs quant à l'opportunité d'une telle déclaration, y compris au sein des macronistes. Devant le tollé, le Président a dû rétropédaler (sans officiellement démentir, toutefois) et, comme toujours avec Emmanuel Macron quand il fait une bourde, en cherchant des boucs émissaires ! Dans l'une de ces allocutions colériques auxquelles il nous a habitué, depuis le Conseil européen de Bruxelles, il a tout simplement accusé les ministres et les journalistes qui auraient déformé ses paroles et transmis de fausses informations ! N'a-t-il pas vu qu'il ne faisait qu'accroître son discrédit ?

En effet, Macron se retrouve piégé par sa propension aux petites phrases off dont il est devenu le spécialiste. Et qui peut croire qu'un Conseil des ministres, qui plus est en période de quasi-cohabitation, n'est pas un lieu officiel de la parole présidentielle ! Le proche conseiller d'un ministre de droite interrogé par Le Figaro n'hésitait pas à enfoncer le clou : « Rien ne va, dans cette histoire. Les fuites du Conseil des ministres, c’est vieux comme le Conseil des ministres. L’Élysée n’a pas démenti tout de suite et le correctif est flou alors que la phrase est claire ».

Le plus grave, pour Macron, c'est qu'il apparaît complètement à contretemps, à la remorque des événements. Car l'événement, en cette fin de semaine, c'était évidemment l'élimination du chef du Hamas Sinouar par Tsahal, décryptée par Arnaud Florac. Au verbe maladroit et empêtré de notre Président, qui ne fait que traduire son absence de ligne claire, s'opposait l'acte par excellence de la guerre : l'élimination de l'ennemi en la personne de son chef sanguinaire. Sa réaction à l'événement, calquée sur celles des leaders américains, un cran en dessous pour essayer de maintenir une introuvable « politique arabe de la France », se contentait de saluer un « succès militaire pour Israël ». Rien d'autre sur le leader terroriste en question... Macron fut incapable de mentionner le sinistre CV du sieur Sinouar, là où, à Berlin, le ministre des Affaires étrangères allemand Annalena Baerbock le rappelait explicitement : « Sinouar était un assassin cruel et un terroriste qui voulait détruire Israël et son peuple. En tant qu’instigateur de la terreur du 7 octobre, il a causé la mort de milliers de personnes et une souffrance incommensurable à toute une région ». Tout comme le Premier ministre britannique. Pâle, lisant son texte, Macron était certainement conscient que le peu d'influence qu'il aurait pu avoir à ce moment-là était complètement anéanti par ses prises de distance réitérées et inopportunes avec Israël. Ne voit-il pas, non plus, qu'en pensant ménager la rue arabe chez nous, en ne rendant pas à Sinouar ce qui lui revient, il contribue à la déformation historique sur laquelle prolifèrent islamisme, extrémisme pro-palestinien et antisémitisme ?

Les années Macron auront durablement abîmé l'image et l'influence de la France sur le plan international, avec des répercussions sur les fractures françaises. L'Histoire retiendra qu'il ne fut surtout qu'un diseur, et un diseur maladroit.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

58 commentaires

  1. Il arrive toujours un moment où tout individu, aussi intelligent qu’il soit, atteint son niveau d’incompétence.Macron a largement attient le sien. Pour le bien de notre pays, il serait bon qu’il s’en aperçoive rapidement à défaut de se le faire dire par ses proches collaborateurs.

  2. Bravo et merci à JFL et Mika douze pour vos commentaires pertinents!Tara puis je me permettre de vous rappeler que l état d Israel a été créé par la proclamation de Ben Gourion le 14 mai 1948 dans son principe et dans sa réalité par la victoire de la guerre de 47/49 déclarée par les arabes de Palestine puis tous les pays voisins (le plan de partage de l ONU novembre 1947 accepté par les juifs de Palestine mandataire MAIS refusé par les arabes donc de facto et ab initio caduc et de toutes façons sans effet juridique sui generis).

  3. Il n’y a aucune raison que l’élection à la présidence de la république immunise contre l’antisémitisme. Vues sous cet angle toutes les inepties et bévues accumulées depuis le 7 octobre coulent de source.

  4. L’intéressé n’a-t-il pas parlé d’une île à propos de la Guyane ? Dès lors pourquoi s’étonner d’une grave erreur, historique cette fois, de plus de sa part ? Un grand professionnel de la gaffe.

  5. Monsieur Sirgant,
    Votre excellent texte recueille l’adhésion de l’unanimité des lecteurs avisés de B.V.
    Soyez en félicité et surtout remercié pour votre courage et votre amour de la France malencontreusement encore disqualifiée par un ‘chef d’Etat’ incompétent et prétentieux…..!

  6. Il faut bien comprendre que les saillies de notre président en matière de politique extérieure visant le Moyen-Orient sont en fait des propos de pure politique intérieure.
    La précision factuelle, voire la vérité, lui importent peu. Il ne cherche qu’à éviter que les banlieues, les zones « hors du champ de la République » ou les institutions d’enseignement supérieur gangrenées par l’extrême gauche s’embrasent.
    Quoi qu’il en soit, les 58 paras victimes du Hezbollah à Beyrouth en 1983 remercient sincèrement Israël de les avoir enfin vengés, 41 ans plus tard.
    Pas la France. Pas l’ONU. Israël.

  7. « Les années Macron auront durablement abîmé l’image et l’influence de la France sur le plan international… » C’est terrible, mais s’il n’y avait que celà. Et c’est bien loin d’être le cas.

  8. Macron a commencé à passer pour un rigolo avec l’affaire Benalla… ensuite les choses n’ont fait qu’empirer. Il n’a su, pour paraître brillant, que s’entourner de lucioles, de lèches bottes. Pas un n’a été capable de lui dire la vérité et il continue à s’enfoncer, au milieu de sa petite cour qui se rétrécie de plus en plus mais qui, pour conserver ses prébendes, refuse de lui ouvrir les yeux.

    • si il fallait faire le compte de ces 7 ans années infernales que nous fait subir ce président, et il y aurait encore 3 ans à tenir ? J’ai sincèrement le sentiment qu’il a toujours tout fait tout faux depuis le début… dans tous les domaines. Il se moque totalement de la France et des Français, et il sait qu’il a l’impunité complète ! c’est terrible

  9. « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », ajoutant que ce n’était « pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU ».

    Pour une fois que macron a dit quelque chose de juste, il faudrait le surligner plutôt que de critiquer.
    Je n’arrive pas à comprendre le deux poids deux mesures de nombreuses personnes qui trouvent normal que pour venger le meurtre de près de 1 200 victimes isr le 07 octobre, on voit , 43 257 tués, plus de 105 796 blessés , plus de 10 000 disparus chez les palestiniens. Sans compter que si l’on ajoute au bilan les pertes indirectes de cette guerre (malnutrition, défaut de soins, épidémies) en appliquant un facteur 4 très raisonnable (sur une échelle de 3 à 15), retenu par le Lancet pour le conflit palestinien, le nombre total de décès palestiniens serait actuellement de près de 216 300.!

    Sans doute le fait que dans les Evangiles, il est écrit : « Matthieu 5 38 = Vous avez appris qu’il a été dit: œil pour œil, et dent pour dent. 39 Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.… Et priez pour eux »

    • Parce qu’il vaut mieux laisser continuer ces fanatiques à tuer tout ce qui bouge, avec les ruses inhumaines qui les caractérisent.

    • Ce qu’a dit Macron est odieux et fait honte à la France… mais il n’est pas à ca prêt, il ne cherche qu’à dénigrer, discréditer la France sur toutes les opportunités dès qu’ils se trouve devant un micro pour faire plaisir à l’assistance du moment, ou se faire bien voir par les camps hostiles. Ce qu’à fait le hamas aux civils d’Israël le 7 octobre 2023 est immonde, inacceptable. Ce carnage a déclenché une riposte et une guerre sanglante que nous n’avons en rien et à aucun moment à juger. Comme dans toutes guerres il y a des victimes militaires, mais aussi malheureusement des civiles. Chacun a ses méthodes de guerre. Le principe des terroristes du Hamas est de se cacher derrière les populations de civils, qu’il oblige a rester bien en avant comme bouclier, pour ensuite accuser Israël de tirer sur eux…
      C’est horrible, abominable, mais il n’y a pas de choix, c’est la façon de procéder de ces terroristes sans humanité et si Israël se laisse intimider c’est le Hamas qui éliminera tous les juifs sans pitié, faisant disparaitre leur pays, alors que l’armée d’Israel fait tout pour épargner, éloigner, protéger et écarter tous les civils dans cette guerre… Si vous n’avez pas compris ca, c’est que vous n’avez rien compris à l’état d’esprit de ces fanatiques et ne savez pas ce qui nous pend au nez…

    • Macron a tort, vous aussi. L’ONU n’a fait qu’entériner la Déclaration Balfour qui , après la fin du mandat britannique, accordait la Jordanie aux Palestiniens et la Judée-Samarie (anciennes terres juives) aux Juifs rescapés de la Shoah.

    • Ces 43 257 tués, plus de 105 796 blessés , plus de 10 000 disparus chez les palestiniens ont gardé et parfois maltraités (violé) les otages. Pour vous bien sur ils sont innocents. Pas pour moi.

    • Les catholiques n’ont pas appliqué cette doctrine lors des croisades ,contre les cathares ,ou contre les protestants. Je ne les blâme pas de n’avoir pas été des lâches comme actuellement .Oeil pour oeil ,dent pour dent ,me semble une demi mesure d’ailleurs je préconise pour un oeil ou une dent toute la tête. L’occident veut apprendre à Israël comment perdre la guerre domaine où il est passé maître . Tsahal applique le principe écrit par Von Clausewitz :…: le but de la guerre est d’anéantir l’ennemi. Par conséquent, tout doit être mis en œuvre pour parvenir à cette fin. Ainsi la violence ne saurait être limitée dès lors qu’elle permet d’atteindre cet objectif. La guerre est intrinsèquement violente par nature.Toutefois, la guerre n’est selon Clausewitz, pas une fin en soi. Elle n’est qu’un moyen, parmi d’autres, d’atteindre un but précis. Or ce but est bien souvent politique. La guerre est plutôt un moyen pour atteindre ses objectifs politiques. Ainsi, Clausewitz soutient que la guerre est une extension de la politique et que guerre et politique sont étroitement liées. Il souligne d’ailleurs l’imbrication qui existe entre gouvernement politique de l’État et commandement militaire. La guerre serait donc avant tout un duel entre États. Ces États vont alors mobiliser l’ensemble des moyens à disposition pour soumettre l’autre. Cette soumission peut aller jusqu’à l’anéantissement de l’adversaire. Dans le cadre de ces conflits, il souligne l’importance de la bataille décisive qu’il qualifie de « centre de gravité de la guerre ». C’est au cours de ces batailles que se déterminent le vainqueur et le vaincu.

  10. A mon avis il n’a pas eu une bonne Professeur d’Histoire ni de Lettres. Elle devait lui enseigner autre chose.

  11. Comme les LFI ne s’en cachent pas, ils piochent dans la jeunesse facile a convaincre, là avec le sujet de la Palestine où certains voudraient bien voir l’Israël disparaitre suivi par la France dans ce coup là renforcé par une frange de population qui a choisi la France il fut un temps ressent. Cette guerre n’a pas fini de s’arrêter et de notre vivant ne verrons pas la paix dans cette région.

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