LR : le fond de la piscine ?

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C’est bien connu : quand on a touché le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Dans quel état ? Ça, c'est une autre histoire ! En tout cas, c’est peut-être ce que Laurent Wauquiez doit se dire en examinant les derniers sondages : à ce jour, 8 % d’intentions de vote aux élections européennes. Un petit point devant Debout la France, qui n’était qu’à 5 %, il y a quelques mois encore. En clair, Debout la France est en train de grignoter, petit à petit, point après point, les LR et non le Rassemblement national qui, lui, caracole entre 19 et 24 %, selon les sondages, que les gilets jaunes présentent ou pas une liste. C’est un bien triste bilan, il faut l’avouer, pour Laurent Wauquiez, un an après son élection à la tête des Républicains.

Alors, Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, a beau jouer à la mère tape-dur sur les plateaux télé, en déclarant que "lorsque les Français auront conscience du programme de Marine Le Pen, ils feront un grand pas en arrière", ça ne le fait pas. Comme si, du reste, les Français étaient des imbéciles et qu’il fallait leur expliquer les choses. Cette manie de faire de la « pédagogie » risque de coûter cher à « celles et ceux », de droite, de gauche et d’ailleurs, qui n’ont pas encore compris que les Français ne s’informent plus seulement en regardant le journal télévisé de Léon Zitrone.

Alors, la question de la tête de liste des LR pour ces satanées élections européennes est toujours pendante. Cet automne, on avait évoqué, un temps, l’ancien ministre Jean Leonetti. Âgé de 70 ans, celui qui est à l’origine de la loi éponyme sur la fin de vie voulait du renouvellement dans la liste des candidats au Parlement de Strasbourg et n’avait pas l’intention de "porter une liste qui relèverait de l’EHPAD", avait confié un hiérarque des LR. L'histoire de l'hôpital et de la charité. Cela avait passablement agacé, d’autant que les premières places risquent d’être très chères : le nombre de députés LR, au train où vont les choses, pourrait être divisé par deux en mai prochain… Donc, exit Leonetti.

Et puis, fin novembre, on a commencé à entendre parler du philosophe François-Xavier Bellamy, maire adjoint de Versailles. Une rumeur qui s’est vite propagée au point d’être évoquée dans la tribune de Pauline de Saint-Rémy, le 21 novembre sur RTL. "Je suis convaincu depuis longtemps que ces élections européennes vont être cruciales ; l’Europe est devenue le synonyme d’une crise profonde de la démocratie", avait-il déclaré, ajoutant être opposé au "concept macronien de souveraineté européenne", convaincu que "l’Europe doit se construire par les démocraties nationales". L’éditorialiste l’avait qualifié de "coqueluche de la droite Figaro Magazine".

Un mois plus tard, il semblerait que la coqueluche donne des boutons à Gérard Larcher. Selon le JDD de ce dimanche, le président du Sénat ne voudrait pas de François-Xavier Bellamy comme tête de liste aux européennes car il "ne cocherait pas toutes les cases". On se demande un peu si ce n’est justement pas parce que Bellamy coche certaines cases que le sénateur des Yvelines ne veut pas du Versaillais. Notamment celle de sa proximité avec Sens commun.

Leonetti, dans sa loi sur la fin de vie, n'est pas allé jusqu'à l'idée du suicide assisté. Mais n'assistons-nous pas là à une sorte de suicide ? Quand on a touché le fond, on ne peut que remonter. Certes, mais quand on n’a pas encore touché le fond et qu'on a enfilé le gilet de sauvetage jaune sans l'attacher avec grande conviction ?

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