Lola : récupération ? « Ce sont des manœuvres politiciennes qui visent à éviter le fond »

Sève

Au lendemain de la manifestation organisée en hommage à Lola et à toutes les victimes, Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice, revient sur cet événement qui a rassemblé près de 4.000 personnes à Paris, dans le recueillement et l'émotion.

Vous avez rassemblé plus de mille personnes, place Denfert-Rochereau, pour la petite Lola. Pourquoi cette manifestation ?

Selon notre comptage, nous étions près de 4.000. Les images sont explicites à ce sujet. Cette manifestation s'inscrivait dans une semaine d'actions contre le laxisme judiciaire et elle était prévue de longue date. Elle était dédiée à toutes les victimes de l'insécurité et des défaillances coupables de l'État français. Cet événement n'était donc pas spécifique à l'affaire de Lola mais ne pouvait évidemment que se dérouler avec à l'esprit cette affaire ignoble.

Il se trouve qu'en France, un grand nombre de crimes pourrait être évités si l'État prenait les mesures. Il n'évolue pas sur la question, il fallait donc faire entendre notre voix, habituellement modestement relayée.

Depuis plusieurs jours, on vous accuse, vous et les autres formations politiques de droite, de récupération politique d'un crime odieux. Comprenez-vous ces critiques et qu'y répondez-vous ?

Ces accusations sont des manœuvres politiciennes qui visent à éviter le sujet de fond : l'insécurité et les défaillances nombreuses de l'État français qui sont à l'origine de ces drames. S'exprimer sur ces accusations de récupération fait le jeu, depuis le début, de ceux qui n'ont pas d'intérêt à voir cette affaire médiatisée et comprise pour ce qu'elle est : un scandale d'État.

À la fin de votre manifestation, une cinquantaine de militants ont brandi des fumigènes et crié des slogans politiques parfois violents, rompant avec vos appels au calme et à la dignité. Qu'en avez-vous pensé ?

Les fumigènes ont été brandis après la fin du rassemblement qui, lui, s'est déroulé dans un calme et un recueillement unanimes. Nous avons été extrêmement clairs du début à la fin du rassemblement en exigeant qu'il n'y ait aucun slogan politique et il n'y en a eu aucun. Nous n'avons même pas attaqué le gouvernement qui n'est responsable qu'à sa mesure du laxisme qui grandit depuis quarante ans. Ces consignes ont été respectées tout au long du rassemblement. J'ajoute que, contre l'avis de notre dispositif de sécurité, suite au tapage médiatique des derniers jours, nous avons tout de même insisté pour faire tenir une minute de silence qui a été respectée à la lettre par les 4.000 personnes présentes. C'est extrêmement fort et personne ne s'en fait le relais.

Les fumigènes ont en effet ceci de très dommageable qu'ils focalisent l'attention médiatique, car ils créent du buzz, alors qu'ils sont un épiphénomène tranchant complètement avec la dignité du rassemblement en lui-même. Mais, même si ces fumigènes n'avaient pas été tirés, ceux qui s'opposaient à notre rassemblement auraient trouvé quelque chose pour le discréditer. Près d'une dizaine de victimes ont témoigné en vidéo de leur souffrance de ne pas être entendues, de leur ras-le-bol d'être maltraités par la Justice et par l'État. Pourquoi n'en parle-t-on pas ? Pourquoi cela ne crée-t-il pas le buzz ?

Les députés du RN, initialement prévus dans votre manifestation, ont finalement opté pour une minute de silence devant l'Assemblée nationale. Regrettez-vous cette décision ?

Nous avons pour ligne claire depuis le début de cette affaire de ne jeter de crédit ou de discrédit sur aucun parti politique, car ces débats n'avaient pour but que de diviser et de minimiser ce rassemblement, sans jamais traiter du fond de l'affaire. Maintenant, nous regrettons l'absence de tous les partis politiques : du RN au Parti socialiste en passant par LREM qui auraient été les bienvenus. Ce rassemblement avait le potentiel d'unir tous les Français, à la manière des attentats de Charlie Hebdo, car une enfant de 12 ans est morte assassinée. Malheureusement, pour des raisons politiciennes, ce rassemblement a été calomnié sans aucune base sérieuse et des personnes pourtant en accord sur ce que nous avons dit hier ne s'y sont pas rendues. Tout cela est dommage.

Picture of Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. j’adhère et je soutiens depuis plusieurs années l’ Institut Pour la Justice et cette polémique est absurde et idiote. Nous n’avons en France plus aucun droit de vivre et de manifester une quelconque opinion sauf celle qui vont dans le sens d’un système de plus en plus dictatorial (vaccin, auto-autorisation de sortie, passe-sanitaire obligatoire présumé ne jamais exister….. j’en passe et des meilleures !!!!!).

  2. En 3 chiffres, tout est dit. La France se soumet sur plein de sujets (fermeture de Centrales Nucléaires, P V divers pseudo écologiques, éoliennes à tort et à travers, dette énorme, etc…), mais n’est pas capable de faire mieux que les autres en OQTF ! Et ils nous disaient que c’était pratiquement impossible…
    Selon un rapport de 2020, notamment rédigé par des hauts fonctionnaires en charge de l’immigration,
    «notre pays la France se caractérise par un faible taux d’exécution des OQTF : 14%
    contre 55% en Allemagne
    et 33% en moyenne européenne».

  3. Tous les jours c’est une litanie incessante des viols, vols meurtres et que fait l’état ? Il continue à donner des visas, à laisser rentrer cette population attirée par nos aides, donc nos impôts. Il est urgent de cesser de nourrir ces associations qui ne vivent que de nos impôts et qui haïssent la France. Il est urgent de changer nos lois, il est urgent de protéger l’ensemble de nos concitoyens. Ne comptez pas sur Macron. L’horrible meurtre de cette superbe ,petite fille ne sera pas oublié, trop de cruauté. Heureusement que les réseaux sociaux s’en sont emparé.

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