[L’œil américain] Donald Trump, Hunter Biden : la bataille des inculpations

Trump

Et de quatre pour Donald Trump avec, cette semaine, une nouvelle inculpation en lien, comme la fois précédente, avec des accusations de tentatives de modification des résultats électoraux lors de la présidentielle de 2020 mais, cette fois-ci, non pas au niveau fédéral mais dans le cadre de l’État de Géorgie.

Le 14 août dernier, un grand jury du comté de Fulton, à Atlanta, a inculpé l’ancien président en compagnie de dix-huit autres personnes pour avoir « sciemment et délibérément rejoint un complot visant à modifier illégalement le résultat de l’élection ». Une mauvaise nouvelle pour Trump, car s’il venait à être condamné, le caractère étatique du dossier ne lui permettrait pas de se gracier lui-même s’il était réélu président.

Pour caractériser les faits, le procureur en charge du dossier, Fani Willis, n’a pas hésité à prendre notamment appui sur une loi de Géorgie contre l’extorsion et la criminalité organisée qui s’applique en général aux chefs mafieux ou aux gangs de rue. Les co-accusés sont ainsi considérés comme une organisation ayant poursuivi « un plan et un objectif communs » pour commettre des actes criminels. Ce fondement interroge même le très progressiste New York Times, qui note qu’il faudra convaincre les jurés que le groupe disparate des dix-neuf inculpés – dont l’avocat personnel de Trump à l’époque, l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, son ancien chef de cabinet, Mark Meadows, ou encore un ancien haut fonctionnaire du ministère de la Justice, Jeffrey Clark – travaillaient de concert dans le cadre d’un même projet criminel pour maintenir l’ancien président au pouvoir.

L’acte d’accusation détaille cent soixante et un actes distincts qui auraient été commis dans le cadre du complot présumé et cite au total quarante et un chefs d’accusation dont de fausses déclarations, la manipulation illégale de machines à voter, la falsifications de listes électorales ainsi que des pressions exercées sur des fonctionnaires ou des responsable de l’État.

Parmi les faits considérés comme les plus incriminants, un appel téléphonique passé par Donald Trump lui-même, le 2 janvier 2021, au secrétaire d’État de Géorgie, le républicain Brad Raffensperger, au cours duquel l’ancien président l’exhortait à recalculer les votes tout en soulignant qu’il voulait « juste trouver 11.780 voix, soit une de plus que nous n’en avons, car nous avons gagné l’État ».

Pour les démocrates comme pour l’accusation, c'est la preuve indubitable d’une tentative de manipulation des élections et d’un complot antidémocratique pour se maintenir au pouvoir. Le problème étant, cependant, comme pour l’inculpation fédérale, le postulat de départ. Ce postulat suppose établie et non contestable la mauvaise foi de Trump lorsqu’il prétendait que l’élection avait été volée : à partir de là, toutes ses démarches ne pouvaient relever que d’une volonté criminelle « de modifier illégalement le résultat de l’élection ».

Les procédures pénales pleuvent donc sur l’ancien président comme les flèches sur saint Sébastien. Pour l’ancien président, il ne s’agit que du nouvel acte d’une chasse aux sorcières qui n’a d’autre objectif que de l’empêcher de se représenter mais il le proclame haut et fort, même s’il fait face à la menace de passer « plusieurs vies en prison » : il n’abandonnera jamais sa « mission de sauver l’Amérique ». Trump persécuté, Trump martyrisé, mais Trump prêt à sacrifier sa liberté, sa fortune et sa gloire pour le salut de son peuple.

Du côté des démocrates et de la presse progressiste, bien entendu, on exulte, même si le ciel commence à s’assombrir avec la nomination, le 11 août dernier, d’un procureur spécial, David Weiss, pour enquêter sur les affaires du fils de Joe Biden. Quand bien même les Républicains s’inquiètent d’une possible tentative d’entraver leurs propres investigations au Congrès, cette annonce promet désormais une campagne présidentielle égayée non plus seulement par les enquêtes concernant Trump mais aussi par celles portant sur le président actuel et son fils.

Il est vrai que les élus républicains se sont donné bien du mal pour faire avancer le volet commercial et financier des affaires de Hunter Biden avec, en ligne de mire, des accusations de trafic d’influence impliquant son père lorsqu’il était vice-président de Barack Obama. Le 9 août dernier, James Comer, président du comité de surveillance de la Chambre, a publié un nouveau rapport d’enquête faisant état de versements de plusieurs millions de dollars de la part d’oligarques du Kazakhstan, de Russie et d'Ukraine. « Il est clair, a affirmé l’élu républicain, que Joe Biden était au courant des relations commerciales de son fils et s'est permis d'être "la marque" vendue pour enrichir la famille Biden alors qu'il était vice-président des États-Unis. »

Lentement mais sûrement, la campagne présidentielle se transforme donc en un concours de chasseurs de primes. Pour le moment, les démocrates peuvent se féliciter de faire la course en tête avec l’obtention de quatre inculpations. Reste à savoir si les électeurs américains apprécieront le spectacle.

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Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Je souhaite que Trump se sorte de ce piège et que la vérité soit faite. Vous comprendrez mais trop tard, qu’il était un rempart à toute une idéologie nauséabonde. Certes ce n’était pas un saint non plus, mais il était mieux que Biden et moins corrompu, beaucoup moins…

  2. Bien triste pour un électeur de constater que la bataille pour la présidentielle ne se situe pas au niveau des enjeux visant l’interêt du pays dans la compétition internationale….

  3. A l’évidence, la justice américaine, étatique ou fédérale, est aussi pourrie que la notre. Et certains voudraient que nos magistrats soient élus, comme en Amérique! Sans avoir réalisé que dans notre monde progressiste, les élections libres et honnêtes ont complètement disparu, depuis des lustres.

  4. E n observant ce qui se passe aux USA, on perçoit l’affollement des Démocrates face à la perspective d’un retour de Donald Trump, qui a promis une Grande Lessive. Tenter de faire de lui un être plus corrompu qu’eux-mêmes porte à sourire…

  5. Quel gâchis! D’un côté, un président sénile – les médecins parlent de « troubles neurocognitifs » pour désigner l’état de santé de Biden, mais ce qu’ils veulent dire, c’est « sénile » ou « dément » . Trump est personnellement et politiquement corrompu. Mais il est aussi impulsif, bigot, inepte et ignorant.

  6. Si seulement ce n’était qu’aux USA je me souviens d’une élection présidentielle en 2017 dans une petite république bananière ou à quelques jours des élections un parti totalement inconnu à réussi grâce aux juges à gagner les élections. Et depuis ces mêmes juges si scrupuleux se montent très souples sur des scandales autrement plus graves, Marianne, Mac Kingsley, Viols, abus de pouvoir, dépenses somptuaires de la femme du président et le plus scandaleuse la vente d’Alstom….

  7. Les Etats Unis dans la tourmente mais que dire de notre pays avec les scandales Mariane et Mac Kingsley entre autres. Pauvre monde dirigé par des pourris.

  8. Il est surprenant que la collusion du FBI avec Joe Biden ne fasse pas plus de remous que cela. Il est à espérer que la vérité l’emportera car les scandales aux USA pourraient en faire éclater d’autres de ce côté ci de l’Atlantique.

  9. L’élection de 2020 a été marquée par beaucoup d’irrégularités plus qu’inquiétantes, c’est indéniable.
    Des comités électoraux ont modifié la loi électorale, les observateurs républicains ont été tenus à l’écart dans pas mal de bureaux et curieusement, au cours de la nuit, le résultat a basculé.
    Les démocrates font tout pour qu’on vote sans vérification d’identité, les machines de vote sont notoirement non fiables, …
    Et à cela on peut ajouter les travers plus classiques, ceux qui ont cours chez nous aussi : la presse et la justice qui prennent parti. Le vaccin de Pfizer contre le Covid était approuvé peu de temps avant l’élection mais la nouvelle n’est sortie qu’après, de peur de faire monter Ttump pour qui c’était un succès énorme. L’ordinateur du fils Biden qui l’incriminait avec son père pour de graves faits de corruption, sans oublier la pédocriminalité et la drogue, qualifie de fake News, alors que tout était vrai…
    Biden s’est publiquement vanté d’avoir fait écarter le procureur qui enquêtait sur la corruption de Burisma, en faisant le chantage à l’aide financière que le président de l’époque… sachant que le fils Biden qu’égarait au CA de Burisma sans la moindre justification et touchait 1/2 million de $ par an … tout cela sans que la presse ne s’en émeuve, alors que Trump a droit à un traitement … différent.
    Ces inculpations sont évidemment destinées à disqualifier Trump et si cela réussit, les USA seront devenus une dictature gauchiste.

    • Tout à fait, je reste persuadée qu’il y a eu fraude ! Mais personne n’ose l’avouer ! Cet acharnement sur Trump prouve que chez ces démocrates, c’est panique à bord !

    • Avec Trump il n’y aurait pas eu autant de victimes en Ukraine, j’en sui absolument persuadé mais également la famille Biden n’aurait pas pu défendre ses investissement à l’Est. toutes façons le Dollars suprématie est en grand danger.

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