Les néo-drôles de dames : Schiappa et Loiseau

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Inquiètes de voir les acquis des droits des femmes en Europe menacés ou histoire de donner un coup de fouet à la campagne de la liste "Renaissance" qui patine, Marlène Schiappa et Nathalie Loiseau partent en croisade contre les inégalités hommes-femmes. Elles l’appellent le « pacte Simone Veil », carrément. Il s’attellera tant aux droits sexuels et reproductifs qu’à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ou aux progrès en direction de l’égalité salariale, écrivent-elles dans leur tribune du JDD. Elles visent l’harmonisation des droits des femmes en Europe et souhaitent que les lois les plus novatrices en faveur des femmes dans le monde soient proposées aux chefs d’État.

Que des mesures soient prises pour rééquilibrer, s’il y a lieu, les écarts en termes d’embauche ou de rémunération est louable mais, en revanche, revendiquer l’égalité entre les hommes et les femmes concernant les droits sexuels et reproductifs est juste vain. Que faut-il entendre, en effet, par droits sexuels et reproductifs ? Cela sous-entend simplement « Je dispose de mon corps comme je veux »… et le mot IVG n'est jamais très loin, car une grossesse non désirée est une entrave à la liberté des femmes, scandent les féministes. Oui, c’est sûr, si elles ont « oublié » leurs nombreux moyens de contraception à leur disposition… elles sont, de ce fait, dans une posture délicate. Et, justement, pourquoi serait-ce aux femmes que devrait revenir la responsabilité de se protéger pour éviter tout incident ? Bon, alors, grossesse pour tout le monde, comme ça, il n’y aura pas de jaloux !

Délirant ? Pas tant que cela. On voit bien les avancées et revendications des féministes ou des LGBT, qui parfois se rejoignent sur de tels arguments dénués de bon sens. En effet, ces droits sont vus sous l’angle du clivage par lequel sont opposées les fonctions et caractéristiques naturelles des hommes et des femmes au lieu de les considérer comme étant complémentaires.

Mesdames Schiappa et Loiseau promettent, aussi, de veiller à la parité entre les hommes et les femmes au sein de toutes les instances européennes, quitte à faire inscrire ce principe dans les traités et en veillant à son application dans les nominations par le Parlement européen. Alors, quid des personnes non genrées ? Le futur pacte Simone Veil ne fera que s’ajouter à la loi sur l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, promulguée le 4 août 2014, et au cinquième plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes. Sachant que le troisième objectif de ce énième plan est de « déraciner les violences par la lutte contre le sexisme qui banalise la culture des violences et du viol ». Il me semble que le sexisme n'est pas la seule origine de la culture de violences et des viols des femmes. Il serait, alors, temps de s’intéresser à l’industrie pornographique, aux programmes audiovisuels accessibles aux moins de 18 ans, aux contenus de certains sites Internet où l’on accède facilement, voire aux publicitaires qui, pour vendre leurs produits, nous montrent des corps de femmes dénudés… Doit-on évoquer l’éducation sexuelle des petits préconisée par l’Éducation nationale ou encore la majorité sexuelle abaissée à 13 ans ?

Il reste bien des domaines dans lesquels Mesdames Schiappa et Loiseau pourront intervenir pour défendre pleinement la cause de l’égalité hommes-femmes. Et sans aller très loin, sans faire le tour de l'Europe, mais en s'occupant tout simplement de ce qui se passe chez nous en France, dans certains quartiers. Courage, Mesdames, montrez que vous en avez, vous aussi… question d’égalité !

Bénédicte Auzanot
Bénédicte Auzanot
Député de Vaucluse, conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d'Azur

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