L’éducation plutôt que la « tenue républicaine »

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Depuis plusieurs semaines le débat faire rage autour du vêtement, et pour cause. En France, le nombre d'agressions perpétrées à cause de la tenue de femmes semble exploser. Alors les sachants ont aussitôt pontifié par voie de presse, inventant un nouveau concept : « la tenue républicaine ».

Évidemment, il semblerait que personne n'ait compris ce que cela signifiait, inventée à brûle-pourpoint par un Jean-Michel Blanquer visiblement gêné par le sujet... parce qu'il y a un vrai sujet là-dessous. Tout le monde est parti en circonvolution sur la longueur du tissu et la surface au mètre carré du vêtement. Peu ont évoqué l'importance des codes ou de l'éducation, tout simplement.

Il n'y a pas si longtemps, les Français s'apprêtaient pour un dîner en ville. En effet, puisque l'hôte se donnait du mal dans la confection du repas pour ravir ses convives, il était logique de rendre la pareille en soignant sa toilette.

Il en allait de même pour l'opéra, le théâtre et les activités sportives. Et comme la France est de civilisation chrétienne, s'endimancher pour le dernier jour de la semaine était universellement reconnu et pratiqué.

Le vêtement ne sert pas seulement de protection à notre peau, il est un véritable outil de communication et il répond à des codes.

Alors, la vraie question, ce n'est pas comment nous nous habillons, mais pourquoi nous nous habillons et ce que nous souhaitons susciter dans le regard de l'autre. Quel message envoyons-nous ?

Rares sont les éditorialistes qui ont osé évoquer l'importance de l'éducation de nos enfants. Pourtant, quelle responsabilité nous avons ; elle est même abyssale ! Quand une jeune fille en jupe courte se fait traiter de « sale pute », quels parents laissent ainsi parler leur garçon ? Si nous n'apprenons pas à nos garçons à poser sur le sexe opposé un regard de complémentarité, de respect, comme une figure maternelle en puissance, comme des talents qui pourraient bien élever leur âme, alors ils leur parleront « les yeux dans leur gorge ».

S'ils ne décryptent la sexualité qu'à travers la pornographie, alors ils seront bien déçus une fois arrivés dans la vraie vie...

Si nous n'enseignons pas à nos filles le rayonnement que peut avoir leur être et leur paraître, si nous, parents, oublions de leur inculquer la dignité, le respect, la beauté, l'élégance, la grandeur même du corps humain avec toute la complexité de ses rouages, nous passons à côté de notre mission et les conséquences seront immenses.

Seulement voilà, nous avons passivement confié à l'État ce rôle majeur qu'est l'éducation. Le laissant peu à peu s'immiscer dans la famille, d'abord en changeant le terme d'« instruction publique » en « éducation nationale » (merci Édouard Herriot), ensuite en retirant les uniformes (au nom de la liberté), puis en abaissant la limite d'âge de l'école obligatoire et arriver, à présent, au projet de loi des 1.000 jours : l'État va « s'occuper » de votre enfant dès la conception jusqu'à son arrivée à l'école… comptez, ça fait 1.000 jours. Nous sommes en train de nous faire déposséder de notre mission.

Ajoutez à cela un multiculturalisme croissant et une immigration massive culturellement opposée à la nôtre, vous obtiendrez le mépris entre les sexes qui finit par des tabassages en règle. Quel bilan ! C'était bien la peine de donner autant de place à l'expansion du féminisme. Voilà donc le cocktail explosif, résultant de l'abandon des missions de chacun, et ce n'est certainement pas une « tenue républicaine » - qui n'existe pas - qui réglera le problème.

Isabelle Surply
Isabelle Surply
Mère de famille, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, conseillère municipale de Saint-Chamond (Loire)

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