L’Éducation nationale a-t-elle perdu le sens du bien et du mal en envoyant l’innocent professeur en enfer ?

Apocalypse

Du grec apocalypsis, « révélation ». Du verbe « dévoiler », lever le voile. Il s’agit du dernier livre de la Bible, écrit par l’évangéliste Jean au moment des grandes persécutions chrétiennes sous l’empereur romain Domitien. Il faut le lire pour se rendre compte combien les détails (là où se cache le diable) y sont d’actualité. S’interroger sur l’Apocalypse, c’est, en résumé, tenter de comprendre, dans l’Histoire, le mystère de cette révélation de Dieu, l’œuvre de ses ennemis et « la lutte finale » entre le bien et le mal.

Le commun des mortels voit plutôt l’Apocalypse comme la fin du monde associée à de grandes catastrophes, tandis que la Bible donne aux croyants un espoir formidable en révélant l’étape suivante : le retour glorieux du Christ et la victoire sur le Mal.

Dans l’Occident, nous sommes aujourd’hui un sur deux à croire en Dieu. Les politiques et les élites devraient respecter cette donnée. Mais les ennemis de Dieu gagnent du terrain. À l’école laïque, l’Éducation nationale interdit d’enseigner la Bible. La grande administration de l’État ne supporte pas que ses professeurs parlent de chrétienté aux élèves « de la République » ! Et peu importe si ce fait religieux a marqué notre histoire, façonné notre civilisation : ses mœurs, sa justice, ses lois, ses valeurs, ses devoirs et ses droits.

Notre conscience, notre for intérieur, notre âme, tout en chacun de nous est ensemencé par le christianisme, mais il faudrait l’occulter. Cela fait deux cents ans qu’on vous dit et qu’on vous répète qu’il faut faire du passé table rase !

Le malheureux Matthieu Faucher en sait quelque chose. Ce professeur des écoles dans un petit village de l’Indre, Malicornay, très apprécié par l’ensemble des parents d’élèves, a été tout simplement suspendu de ses fonctions pour faute grave en 2017. Il avait osé enseigner à ses élèves la vie de Jésus, un rabbin juif.

À la suite d’une lettre anonyme, l’académie avait envoyé un inspecteur interroger le professeur sur ses méthodes pédagogiques. Pierre-François Gachet, de l’académie de l’Indre, a jugé qu’il avait enfreint clairement son devoir de neutralité. Le pauvre maître d’école, qui n’est même pas croyant, s’est retrouvé abandonné, seul, dans un bureau pendant de longues journées, de quoi tomber dans la dépression, puis ballotté d’un poste à un autre.

Depuis quatre ans, il se bat courageusement, soutenu par les parents de ses élèves. Il est solide, têtu et sûr de son bon droit. Contrairement à ses confrères qui, en général, dans cette situation, abandonnent. La Justice lui a donné raison et a ordonné sa réintégration. Mais les responsables du rectorat de l’académie d’Orléans-Tours, au lieu de s’abaisser à reconnaître leur excès de zèle et demander pardon (ah non ! Le pardon, un principe chrétien, beurk !), ont quand même eu le culot de faire appel. D’abord le ministre Belkacem, puis, à son tour, le ministre Blanquer n’ont jamais daigné se remettre en cause. Le 17 décembre dernier, la cour administrative d'appel de Bordeaux a ordonné la levée des sanctions prises à l’encontre de Matthieu Faucher et demandé enfin sa réaffectation.

Sans parler de la honte, comment ces gens-là n’ont-ils pas eu la moindre pitié pour cet homme ? Ah, la pitié ! Encore une notion chrétienne ! La satisfaction et la solidarité des parents d’élèves auraient dû leur suffire. Non, le rectorat avait fait appel du jugement. « Pas de pitié », dans le langage républicain.

Au pays du « vivre ensemble », la notion du bien et du mal a changé de sens, jusqu’à les inverser. On pensait en avoir terminé avec les barbaries communistes et les francs-maçons sans cœur. Il n’y a définitivement pas de Dieu, donc rien de supérieur à l’homme, selon ces athéistes. C’est à l’homme de devenir Dieu. Cette théorie est-elle vraiment nouvelle ? Non, le serpent de la Genèse disait la même chose à Adam et Ève, ainsi que le dragon de la fin des temps. C’est sans doute ce qui a dérangé aussi l’orgueil de nos rééducateurs nationaux. Vivement l’Apocalypse !

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Isidore
Chroniqueur

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