À CheckNews (Libération), l’art du mensonge par omission contre CNews

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Un probable remaniement médiatique se joue depuis déjà plusieurs années. Un jour, les médias mainstream ne représenteront peut-être plus le petit monde formaté en écoles de journalisme mais refléteront la diversité d’opinion qui est celle des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs. Mais, pour l'instant, la gauche ne l’entend pas de cette oreille et lutte. Au menu actuellement, bras de fer au JDD et attaques ministérielles contre CNews. Après Rima Abdul-Malak, qui avait laissé entendre que les licences de la chaîne pourraient ne pas être renouvelées, Pap Ndiaye l’a qualifiée de « très clairement d’extrême droite » (c’était sur Radio J, le 9 juillet).

CNews, en réponse, a revendiqué son pluralisme. Qui croire ? Libération s’est penché sur la question, plus exactement son officine de « vérification » CheckNews. Résultat de l’enquête : « la grande majorité [des intervenants] est marquée à droite et à l'extrême droite. La gauche ? Absente. » L’enquête se donne des airs scientifiques. « 72 interventions de journalistes extérieurs durant la semaine de référence, dont 59 de rédactions de droite ou d’extrême droite. Soit 82 % de l’ensemble des interventions, dont 51 % de rédactions de droite et 31 % de titres d’extrême droite. » Il y manque bien, pour être rigoureux, les définition de la droite et de l’extrême droite, les critères retenus, mais ne chipotons pas. Restent 18 % de journalistes appartenant à des « rédactions plus neutres ou centristes […]. Aucune rédaction considérée à gauche, surtout, n’est représentée à l’antenne sur la semaine étudiée. »

Une chaîne boycottée

Rafraîchissons d’abord la mémoire des journalistes de CheckNews. De nombreuses personnalités ont appelé à boycotter CNews ou déclaré refuser d’y apparaître, une pratique incitant à en faire autant : Jacques Attali en 2019 (« On ne peut pas aller » sur CNews, « une chaîne qui prétend faire son audience sur un comportement raciste »), Luc Bronner, alors directeur de la rédaction du Monde, en 2020 (« Aller sur CNews, c’est non »), Roselyne Bachelot en 2021 (« Pour l'instant, je n'ai pas accepté leurs invitations »), plus récemment Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (« Je ne souhaite pas répondre à CNews ») – pourtant, Éric Zemmour n’était plus à l’antenne à cette date, ce qui avait été la raison du boycott de CNews par la CGT en 2019… On peut y ajouter Benoît Hamon, Éric Dupond-Moretti et, d’une façon générale, les responsables et élus d’EELV – et d’autres qu’il serait fastidieux de recenser. Le fact-checking de Libération est biaisé puisqu’il fait comme si toute la gauche dure et toute la droite LR ne désiraient qu’une chose, s’exprimer sur CNews, mais qu’elles en étaient empêchées.

Une chaîne privée et pluraliste

Rappelons, ensuite, que CNews est une chaîne privée. A partir du moment où elle respecte les règles des temps de paroles édictées par l’Arcom - Libération, à contrecœur, reconnaît qu’elle le fait -, et comme l’avait déclaré publiquement le directeur de l’Arcom (« CNews respecte strictement le pluralisme politique »), elle invite qui elle veut. C’est ce que font toutes les chaînes privées. Là encore, CheckNews ment par omission : « Plus qu’une chaîne d’informations, CNews est un tunnel de plateaux où journalistes-éditorialistes (maison ou extérieurs) et “toutologues” (experts en tout) délivrent des avis particulièrement tranchés. Et où la diversité est loin d’être au rendez-vous… » Mais pourquoi CheckNews fait-il semblant qu’il n’en va pas de même sur FranceinfoTV, LCI et BFMTV où on rencontre là aussi des journalistes-éditorialistes et des toutologues aux avis non moins tranchés ?

Allons plus loin : qu’en est-il de la neutralité du service public audiovisuel ? CheckNews s’assurera-t-il un jour – prenons un exemple au hasard – de l’équilibre politique de France Inter ? Ou fera-t-il comme si cet équilibre existait déjà, en n’abordant pas le sujet ? Dans ce combat sur le terrain des médias, l’heure n’est plus à la bonne grosse fake news trop facilement dénonçable. Il n’y a pas plus sournois, et donc plus efficace qu’un mensonge par omission sous des dehors d’objectivité totale. De même qu’on nous présente comme très inquiétant l’appétit médiatique de Bolloré – mais qu’on nous parle de façon feutrée des empires pourtant tentaculaires, mêlant presse, édition, télécom et énergie de Xavier Niel (Le Monde, Télérama, Courrier international...), Daniel Kretinsky (Elle, Télé 7 Jours, Marianne, une participation dans le groupe Le Monde aux côtés de Niel...) ou Patrick Drahi, « sauveteur » de Libération par le passé (Libération, BFM TV, RMC...). Checknews, une apparence de neutralité.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Il m’arrive d’aller sur Google actualités…(je sais, c’est pas bien mais bon…) Et je tombe sur la rubrique « Fact Checking » qui redresse les informations qui lui plaisent ou non. Et livre ensuite sa sentence Faux ou Vrai, traitant donc de menteurs ceux des rédacteurs qui leur déplaisent … mais qui derrière cette rubrique ??? « des sources indépendantes » de qui de quoi ? Pourquoi ne sont-elles pas clairement désignées puisqu’éminentes ? Qui s’arroge le droit de détenir LA vérité en se cachant dans l’anonymat ?

  2. Libération est un journal dangereux pour notre pays par contre CNW est le seul qui nous cache rien sur ce qui se passe ans notre pays .
    Tout mon soutien à CNW .

  3. Qui li libération journal d extrême gauche subventionné tellement ce torchon est d une malhonnêteté Les gauchos refuse de venir s exprimer sur cnews de peur de voir leur propagande mensongère et leur intolérance mise au grand jour

  4. Toute cette terminologie anglaise : fast-checking, check-news, fake news, média mainstream… Il faut la stopper et utiliser des termes français
    A la place de fake news : falsification des informations, falsification renvoyant d’emblée à quelque chose de délictueux, de frauduleux.
    Pour mainstream : utiliser « systèmique » pour signifier qu’un média ou un journaliste fait écho au système. Récemment, au tournoi de Roland Garros les journalistes nous abreuvaient de  » night session  » : session de nuit, ça n’existe pas ? Puisse BV rectifier le tir terminologique dans le bon sens ! La langue française est la plus riche du monde et nous sommes en France.

    • « Oeuf corse » disait déjà l’inspecteur Bérurier du temps de l’excellent Frédéric Dard…Le franglais est devenu depuis insupportable.

    • Entièrement d’accord ! Je ne supporte plus ces mots anglais «  ou alors leur vocabulaire de la langue française est très pauvre ! Triste époque !

      • BV pourrait demander leur avis à ses lecteurs : suggestions, propositions de terminologie mettant fin à ces anglicismes. C’est plus qu’un principe ou un symbole : la langue est une des matrices fondamentales d’une nation.

  5. De qui se moque t’on. Si cnews n’est pas pluraliste que dire de France Inter radio dont chacun peut mesurer le pluralisme de gauche bien sûr. Libé, Mediapart et même le monde sont aussi des modèles de ce pluralisme tant vanté. Pauvre France pas fauchée avec une telle presse . Mais elle se réveille c’est ce qui leur fait peur.

  6. Ceux qui ne viennent pas sur CNew sont ceux qui ont peur et qui sont lâches car ils savent qu’ils auront à montrer leur faiblesse, leur vacuité, leur incompétence

  7. Ce follicule perçoit 10 millions d’euros de subventions publiques, sans lesquelles il ne pourrait survivre. Le plus insupportable c’est que l’argent du contribuable soit versé pour soutenir un torchon dont on ne partage pas les idées ni les contenus. CNEWs est une chaîne privée qui n’obère pas les finances publiques et qui offre de l’espace à toutes les sensibilités, en tout cas à tous ceux qui ne se comportent pas comme le renard de la fable face aux raisins.

  8. Comment se fait-il que cette presse, bourrée de fakesnews, continue à être grassement subventionnée avec l’argent du con-tribuable français spolié ? Au fait, une commission anti-fakenewes n’a t’elle pas été créée et financée, toujours et encore, par ce même con-tirbuable ? Qui choisit, qui décide, de quelle presse sera subventionnée et laquelle ne le sera pas ? Y a t’il un souci de pluralité ou plutôt une presse payée pour être à la botte du pouvoir ? Détournement de fond public ? Sommes qui devraient être prises en compte dans le budget des campagnes électorales des groupes politiques soutenus ?
    En tout cas, les cerveaux plats qui dirigent ces journaux semblent cruellement manquer d’arguments : ils prouvent qu’incapables de se battre à coup d’arguments, ils tentent de détruire ceux qui ne leurs plaisent pas pour les empêcher de s’exprimer. Des incapables, lâches, subventionnés par l’Etat ….

  9. Vous devriez écrire un article sur les notions de droite et de gauche. Les vraies notions, évidemment, telles que l’Histoire nous les a apprises : – – – – – –
    Droite : pour la liberté individuelle. Ecueil : l’élitisme, dû à la loi de la jungle (exemple : la macronie, élitiste). Extrême droite : la monarchie absolue. – – – – – – –
    Gauche : pour la solidarité donc le partage des richesses. Ecueil : l’autoritarisme. Extrême gauche : le fascisme, le communisme (c’est la même chose). – – – – – – –
    Bien vivace aujourd’hui en France et dans le monde : l’extrême gauche fasciste (par exemple LFI et la Corée du nord).

  10. Si on fait la mêmes analyses chez ces concurrents subventionnés avec l’argent public, ils ne sont pas du tout représentatif de l’électorat français. La panique viens aussi du fait que ces dernières semaines C NEWS bat des records écoute et arrive devant ses concurrents subventionnés

  11. « Aucune rédaction considérée à gauche, surtout, n’est représentée à l’antenne sur la semaine étudiée. »… fFidèle auditeur de « l’heure des pros » et d’autres débats sur CNews, Je découvre que, régulièrement invités et présents sur le plateau, Laurent Joffrin, Julien Dray, Olivier Dardignolles, Gérard Leclerc, pour ne citer qu’eux sont des gens d’extrême droite. Ca doit sûrement leur faire plaisir. Il est sûr que sur les chaînes publiques, tout le monde a pu remarquer que la parité est parfaitement respectée et qu’on y voit et entend AUTANT de chroniqueur de gauche que de droite… Le Pen, Bardella, zemmour, y sont régulièrement invités pour y débattre de leurs idées dans le plus grand respect de la liberté dnexpression…

  12. Moi ce sont les chaînes publiques et bf… que je chasse de ma vue …. Mais cela ne fait ce sont avec nos impôts qu’ils font leur propagande… ne parlons pas de libé qui a plus de journalistes que d’abonnés…mais des subventions…

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