Le parti des œillères : un grégarisme de droite bourgeoise ?

gilets jaunes

Je ne vous cache pas, cher lecteur, qu'un certain nombre d’articles de Boulevard Voltaire m’énervent copieusement. Il y a, en effet, un « parti des œillères » qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ce que j’appelle le grégarisme de droite, qui a, bien sûr, son équivalent à gauche et qui n’est pas le sectarisme, car il y a encore dans le sectarisme une manière de penser, même rudimentaire.

Le grégarisme, aujourd’hui très actif, est une forme très moutonnière d’appartenance politique qui est le contraire de la politique au sens noble car il suffit d’appartenir à un camp, à une tribu, à une famille. On se tient au chaud, on est entre nous. On est de gauche OU de droite. Point barre. Et comme je l’ai souvent écrit, grâce à cette bêtise, Macron a de beaux jours devant lui.

J’ai près de moi des amis « de droite » qui ont qualifié de suspect le témoignage de Marion, violentée et mise en garde à vue sous le simple prétexte que le site Le Media serait mélenchoniste, ce qu’Aude Lancelin réfuterait vigoureusement. Le grégarisme atteint ici la bêtise dans ce qu’elle a de plus nocif.

C’est, pour rejoindre Bégaudeau, un réflexe typiquement bourgeois. Il y a ceux qui l’ont compris pour s’en servir et asservir le peuple, comme notre employé de banque promu malgré lui à la plus haute fonction de l’état, ou pour en dénoncer l’imposture, comme Étienne Chouard, qui ne prononcera jamais les mots de « gauchiste » ou de « fasciste ».

Les gilets jaunes l’ont aussi très bien compris. Ils sifflent la fin de la récréation et la fin des guerres de tranchées. Comme eux, je n’en peux plus de cette bêtise partisane et je n’ai pas été étonné, en cherchant le fameux texte de Simone Weil Note sur la suppression générale des partis politiques (écrit à Londres en 1940), de le trouver sur le site d’Étienne Chouard.

Et ceux qui, comme Benjamin Cauchy et d’autres, disent que c’est la fin des gilets jaunes parce qu’il y a une « gauchisation » n’ont rien compris au film. Il sont, comme les Black Blocs, des sortes de White Blocs, idiots utiles de la Macronie.

Le mouvement des gilets jaunes est un mouvement de résistance, qui se met en place durablement. Rappelons que dans le Conseil national de la Résistance, en 1943, les royalistes s’entendaient avec les communistes.

Si on ne comprend pas qu’il faut mettre un mouchoir sur nos sensibilités partisanes, alors, autant rejoindre le parti de l’ordre, mais il faut avoir le courage de choisir son camp…

Avec La France contre les robots, j’ai choisi le mien.

De quoi avez-vous peur ? De la dictature du prolétariat ? Dites-vous bien une chose : ceux qui défendent le RIC en toutes matières le défendront jusqu’au bout.

Parmi les innombrables Tintin reporters gilets jaunes, le sympathique Sanglier jaune qui fait le Tour de France du mouvement caméra et micro en main, lors de l’acte XII à Nancy, dialogue avec un couple de jeunes lesbiennes :

« – Vous espérez une démocratie plus directe grâce au RIC ?
– Carrément, ouais, il serait temps !
– Alors qu’est-ce que vous répondez à ceux qui ont peur qu’on revienne sur le mariage pour tous ?
(silence… puis rires)
– Je sais pas du tout… c’est un risque… mais il faut faire des sacrifices, des fois.
– En démocratie, on n’est pas toujours d’accord ?
– Ben ouais, c’est ça, la démocratie… c’est un risque, mais si ça peut permettre à mes enfants plus tard [sic] de vivre en vraie démocratie, ben tant pis, pas de mariage, ça changera pas l’amour que j’ai pour ma compagne. »

Chapeau bas !

Voilà une ouverture d’esprit qu’on aimerait voir chez certains de La Manif pour tous.

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Frédéric Marc
Cadre culturel

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