Le vendredi 12 mars, lors de la nuit des César 2021, sur la scène de l’Olympia, Jean-Pascal Zadi était récompensé par le César du meilleur espoir masculin pour son film Simplement noir. Film produit et distribué par Gaumont, avec un budget global avoisinant les 3,5 millions d'euros. Canal+ l’a préacheté pour 830.000 euros et Multithématiques pour 80.000 euros. En ce qui concerne la télévision, C8, autre chaîne du groupe Canal+, l’a payé 300.000 euros en étant coproducteur pour 80.000 euros.

Même si Zadi a attendu quatre ans pour faire son film, avoir un chèque en blanc de la part de Gaumont, la plus ancienne société cinématographique au monde, ce n'est pas rien !

Mais revenons au récompensé. Ce dernier a profité de l'occasion qui lui était offerte pour débiter un discours sur l'horrible sort réservé aux Noirs en France, déclarant notamment : « Quand on parle d’humanité, on est en droit de se poser la question si l’humanité de certaines personnes n’est pas remise en cause [...] J’ai envie de parler d’Adama Traoré, de Michel Zecler. ». Puis il a poursuivi en s'interrogeant faussement : « On peut se demander si notre humanité compte lorsque l’esclavage a été retenu comme crime contre l’humanité en 2001 et qu’aujourd’hui, dans l’espace public, certaines personnes qui ont activement participé aux crimes contre l’humanité sont glorifiées par des statues. »

Depuis longtemps, les César sont orientés politiquement, racialement et sexuellement. Le but de ce sous-festival est de choquer la majorité silencieuse tout en enjoignant aux futurs producteurs de donner une place de plus en plus importante aux minorités. Aujourd'hui, cette cérémonie n'a plus grand-chose à voir avec le septième art, elle est simplement devenue une tribune d'extrême gauche. Ainsi, vendredi soir, on aurait pu se croire à un meeting de Mélenchon avec, en vedette « américaine », Traoré, Théo Luhaka et Michel Zecler.

Mais ce qui me fait le plus enrager, ce ne sont pas les paroles de Zadi ou l'exploitation de son film, c'est que le cinéma français ne trouve à diffuser, actuellement, comme sujets que des mises en cause de la France et de son histoire.

Il y a un peu plus de vingt ans, j'ai créé une société de production pour tourner un film sur la bataille de Camerone. Certes, le budget était conséquent, mais prenait part à mon projet Robert Enrico, le réalisateur du Vieux Fusil. Or, jamais je n'ai pu trouver le financement.

A contrario, évoquons trois exemples : aux États-Unis, Clint Eastwood a pu sortir, en 2014, American Sniper, film de guerre, adaptation de l'autobiographie du tireur d'élite américain et ancien membre des SEAL Chris Kyle. En Russie, Amiral, film historique d'Andreï Kravtchouk de 2008, raconte l'histoire d'Alexandre Vassilievitch Koltchak, amiral devenu l'un des chefs des armées blanches pendant la guerre civile. Enfin, au Japon, Les Hommes du Yamato, sorti en 2005, décrit la très forte camaraderie des marins du cuirassé Yamato, le plus grand navire de guerre jamais construit durant la Seconde Guerre mondiale et qui fut coulé par des bombardiers américains en 1945.

Pourquoi le cinéma français ne pourrait pas en faire autant ? Aussi, je propose un défi aux producteurs et réalisateurs français : celui de réaliser un film épique et héroïque à travers le personnage emblématique du colonel Arnaud Beltrame. Voilà une œuvre qui permettrait de mieux appréhender l'actualité du terrorisme islamiste. Une geste moderne qui magnifierait le sacrifice de cet officier à travers les missions de la gendarmerie. Un geste, enfin, qui effacerait les paroles outrageantes de Jean-Pascal Zadi lorsqu'il déclara, à la fin de cette soirée des César : « C’était important, pour moi, de parler pour foutre la merde. »

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14 mars 2021 à 21:37

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