
Nous vous parlions, la semaine dernière, de cette délicate mission que le gouvernement français avait, pour une somme rondelette, confiée au cabinet de conseil Sémaphores. Il s'agissait de dresser une « cartographie des risques » afin de désigner le meilleur prestataire pour la distribution des professions de foi des candidats à l'élection présidentielle. Au terme d'un travail que l'on devine méticuleux, le cabinet Sémaphores avait conclu que le meilleur opérateur pour remplacer la Poste n'était autre que.. la Poste elle-même !
La solution de cet épineux problème étant déjà grandiose en soi, on en avait oublié de s'intéresser à la société Sémaphores de plus près. Que cet oubli soit ici réparé. Sémaphores appartient au groupe Alpha. Ce groupe est, lui, propriété de Pierre Ferracci, un homme d'affaires et économiste de gauche, un temps conseiller de Benoît Hamon et qui participa à la commission Attali, du temps où Macron n'était qu'un jeune loup ambitieux. Jusque-là, me direz-vous, le monde est petit et on aurait tort de voir le mal partout. C'est vrai.
Il se trouve que Pierre Ferracci a un fils, Marc. Diplômé de HEC et de Sciences Po, il a rencontré, rue Saint-Guillaume, un certain... Emmanuel Macron. Ils sont devenus amis. Ils ont préparé l'ENA ensemble. Macron a réussi, Ferracci moins, mais il a décroché l'agrégation d'économie. Emmanuel Macron et Marc Ferracci sont restés très liés : Ferracci a été le témoin du mariage de Macron avec Brigitte. À son tour, Macron a été le témoin du mariage de Ferracci avec Sophie Gagnant. Jusque-là, de nouveau, le monde est petit, etc.
En 2016, Sophie Ferracci a été appelée comme directrice de cabinet du ministre de l'Économie : Emmanuel Macron. Elle a ensuite été sa directrice de cabinet lors de la campagne présidentielle de 2017, tandis que son mari était le conseiller économique du candidat Macron. Une fois l'élection gagnée, Sophie Ferracci a été nommée chef de cabinet du ministre de la Santé Agnès Buzyn, puis du vice-président de la Caisse des dépôts et consignations. Son mari, Marc, a été quant à lui nommé chargé de mission auprès du ministre du Travail Muriel Pénicaud. Certes, le monde est petit, mais enfin, tout de même.
Le père de Marc (et beau-père de Sophie), donc, n'a pas joué, que l'on sache, de rôle de premier plan auprès du candidat Macron depuis 2017. Tout au plus le groupe Alpha qui lui appartient a-t-il, donc, été mandaté par le biais de sa société de conseil Sémaphores pour réfléchir au remplacement (ou pas) du service postal.
Sans porter aucune accusation contre qui que ce soit, il convient tout de même de s'interroger sur ce microcosme politico-économique, cette grande famille de la Macronie, que certains twittos ont déjà dénoncés sous le mot #AlphaGate...
Manœuvre très connue et archi-usée: pour placer des amis, qui vous renverront l’ascenseur, il vous suffit de créer une Commission Théodule, un plan de travail bidon (l’élevage du puceron du fusain dans la forêt brésilienne et son impact sur la faune française); ladite Commission se réunit quand elle veut, rend un rapport après un an de paresseuse réflexion, est dissoute, chacun avec 100’000€ en poche.
En attendant une prochaine Commission..
Après Mc Kinsey, après Alpha-Sémaphores, quels autres ? Le petit homme apprécie les cabinets ? Nous ouvrons la « curiosité-des-cabinets » en souhaitant que garçonnet se tapisse dans les siens quand il aura chopé la colique.
Il a une tête (et des rouflaquettes) de garçon-de-café (je n’ai rien contre cette profession, eux devraient lui en vouloir…) En réalité il sert ses potes, possiblement avec les rétro-commissions qui en découlent ?.. Qu’il soit réélu par des électeurs ignares et perdus, alors ce deuxième mandat sera difficile : tout va ressortir, encore des affaires inconnues à ce jour. De plus, sans majorité à l’A.N. il devra cohabiter, pas habitué le (petit) garçon !
Ce sera classé sans suite faute de preuves, faut pas embêter Jupiter
Une plaquette de diamants, donnée mais non volée, avait fait capoter la réélection d’un certain Giscard. Mitterrand était à la manoeuvre. Eh bien il n’y a pas à hésiter : népotisme et abus de dépenses publiques, ne serait-ce que dans ce dossier Mackinsey, entre autres, devraient mener Monsieur Macron à sa non-réélection. Nous n’avons que jusqu’à Samedi soir pour dénoncer ces turpitudes.
« Une plaquette de diamants, donnée mais non volée, avait fait capoter la réélection d’un certain Giscard. » Grâce à l’aide active des médias et en particulier du « Canard ».