[La semaine média] Crépol, la fabrique du mensonge

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De vrais experts. Voilà ce que sont ces journalistes de service public. Souvent accusés - à raison - d’incompétence, ils n’ont pas leur pareil lorsqu’il s’agit d’étouffer une actualité qui leur déplaît. On avait déjà pu mesurer leur pouvoir d’occultation lors de l’affaire Lola. C’était impressionnant, mais on n’avait encore rien vu. Avec le drame survenu à Crépol, ils se sont surpassés.

Tout a été tenté pour atténuer l’ampleur des faits et éteindre l’émotion du peuple français. La première façon a été d’ignorer totalement l’événement. Émission quotidienne, C ce soir n’a tout simplement pas traité l’affaire dans la semaine qui l’a suivie, préférant se dédier opportunément à l’actualité internationale. Même stratégie d’évitement du côté de France Inter : diffusée du lundi au vendredi, la revue de presse matinale de Claude Askolovitch a parlé de tous les sujets imaginables, jusqu’aux plus insignifiants, mais s’est bien gardée d’évoquer une seule fois Crépol et son meurtre barbare. Silence radio.

Une entreprise de désinformation bien rodée

La deuxième procédure a consisté à atténuer les faits. « Rixe » (France 5), « bagarre générale » (France Info), « affrontement entre bandes » (Radio France)… toutes les antennes publiques se sont évertuées à euphémiser le réel et partager les torts à égalité entre les victimes et les « bandes de jeunes ». Ces derniers ont d’ailleurs été qualifiés de simples « trouble-fêtes » par l’AFP. Cette agence de presse qui refuse de qualifier le Hamas de « terroriste » peine également à trouver les mots adéquats pour nommer des barbares qui poignardent des adolescents en plein cœur. C’est assez cohérent, finalement.

À les écouter, l’attaque de Crépol n’a rien d’extraordinaire. « Les bagarres dans les fêtes de village, c’est quelque chose de très commun, a ainsi martelé un certain Marwan Mohammed, sociologue, sur France Culture. Si vous prenez la fin des années 50, les années 60, vous aviez les mêmes phénomènes. Vous aviez peut-être plus de violences, notamment à la sortie des bals durant cette période-là ! » Pas de quoi fouetter un chat, donc.

La troisième méthode est celle du procès en « récupération », une méthode chère aux grands donneurs de leçons de C à vous. Anne-Élisabeth Lemoine ne s’est en effet pas privée de dénoncer, la mine grave, la « tradition de l'extrême droite de réagir au fait divers ». Comme si la gauche n’avait pas fait cent fois pire lors des affaires Traoré, Théo, Floyd ou Nahel. Très en forme cette semaine, la truculente animatrice a ensuite raillé la discrétion du camp national sur l’histoire du jardinier de Villecresnes, « très gravement blessé à coup de cutter par un homme qui avait d'abord proféré des insultes racistes ». Comme si les deux affaires avaient quoi que ce soit de comparable.

La négation du racisme anti-Blanc

Or, si le racisme subi par le jardinier prénommé Mourad a immédiatement été dénoncé par l’ensemble des gazettes, il n’en a pas été de même pour l’attaque ayant visé Thomas et ses proches. Il faut dire que les journalistes ont trouvé un allié précieux en la personne du procureur de Valence, qui s’est obstinément refusé à communiquer les prénoms des majeurs interpellés. De quoi légitimer encore l’omerta médiatique imposée depuis des décennies sur l’origine de la violence. Les vidéos du bal circulaient partout sur les réseaux sociaux, mais les commentateurs ont fait semblant de ne pas voir ce que tout le monde voyait : un groupe de Maghrébins s’en prenant à un groupe d’Européens. Même après la publication sur Twitter des patronymes des criminels, aucun média public n’a daigné relayer l’information. Interdiction de voir l’éléphant au milieu du salon.

Quant aux témoignages faisant état d’une volonté de « planter des Blancs », la sphère médiatique les a balayés d’un revers de la main. « Il y a un témoin qui dit ça, on ne sait pas exactement de qui il s’agit », a ainsi déclaré le journaliste Hervé Gattegno, la mine dédaigneuse, dans C dans l’air. « Le fait d’associer le racisme anti-Blanc à la situation de Crépol et de Thomas, on se demande d’où ça vient, sur quoi c’est basé, a-t-on également pu entendre, sur Radio France. Et surtout, ça vise à alimenter un contentieux racial et à construire les minorités racisées postcoloniales comme des menaces et des dangers pour le pays ! » Qu’on se le dise : les racistes ne sont pas ceux qui veulent planter des Blancs mais ceux qui s’offusquent d’être plantés. Il fallait y penser… D’ailleurs, et si c’était la « bande de jeunes » qui était la véritable victime, dans cette affaire ? « Qu’est-ce qui s’est passé à l’entrée de cette salle des fêtes pour qu’il y ait un tel niveau de violence ? C’est la question que je me pose… », s’est faussement interrogé l’obscur sociologue de France Culture, à deux doigts de nous dire, comme cela a été fait sur BFM TV, que les agresseurs ont sans doute été victimes de discrimination raciale à l’entrée du bal.

Les pauvres étaient pourtant simplement venus « pour s'amuser, pour draguer des filles », comme l’a affirmé Patrick Cohen.

C’est vraiment trop injuste... À quand une minute de silence à l’Assemblée nationale en hommage à Chaid, Yanis, Fayçal, Kouider et compagnie ?

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

76 commentaires

  1. Je tiens à dire un mot. Mme Elkrief a été lamentablement insultée, diffamée, salie etc par un odieux personnage outrancier qui n’a plus de limites. Mme Elkrief, peinée, émue, a fait une « mise au point ». Elle déclare ( j’ai noté ) : « notre liberté de journaliste est de poser les questions difficiles, sensibles, à tous, sans exclusive  » Bon. C’est honnête, sérieux, et personne _ d’équilibré_ ne remet cela en question. En revanche, une musique commence à poindre. Les instruments sont embouchés par des « progressistes »… P. Cohen ! qui a été critiqué. Naturellement, ce n’est pas du tout la même chose. M. Cohen a fait en solo une chronique  » à sa façon » ( sa subjectivité à lui ) qui pouvait mériter critique, bien sûr ! Prenons garde, donc, 1) à préserver la ( les ) liberté(s). 2) à pouvoir critiquer ce qui peut l’être sans établir de signe = entre des situations absolument différentes ! Gare aux « petit(e)s malin(e)s ( exceptionnellement je met de l’inclusif ).

  2. qu’en sait il ce Marwan Mohammed des violences du samedi soir dans les années 50,60?
    Pour ma part j’ai participé à des dizaines de bal de village dans les années 60 et je n’ai jamais assisté à des affrontements à l’arme blanche tuant et blessant sans discernement des jeunes gens.
    Quant aux propos et commentaires dans les médias du « sévice public » ont connait l’ idéologie d’extrême gauche qui règne dans les rédactions, portée par des commentateurs sectaires, et, doctrinaires, je ne leur ferai pas l’honneur de les appeler « journaliste ou reporter ».

  3. Cohen fut viré d’Europe 1 et fut récupéré par le service dit public réceptacle des pauvres types militants.
    Ce Cohen évoque bal tragique; il se réfère au torchon charly qui titrait après la mort de De Gaulle BAL TRAGIQUE 0 COLOMBEY! UN MORT.

  4. M. Cohen est fidèle à lui même et à la ligne éditoriale du service public qui n’a plus rien de ce que devrait être un service d’information objectives pour le peuple français.

  5. «Nous savons qu’ils mentent. Ils savent qu’ils mentent. Ils savent que nous savons qu’ils mentent. Nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent. Et, pourtant, ils persistent à mentir.» Alexandre Soljenitsyne. Nos progressistes sont les champions du retour vers le passé.

    • Oui mais ça marche toujours, je n’en ai pour preuve les commentaires entendus dans mon entourage, et, croyez moi ils ne sont toujours pas très éclairés.

  6. Juste une question au grand professeur Cohen, épidémiologiste spécialiste du Covid, des relations internationales, et sociologue diplômé de l’HESSH : les petits voyous de cité en mal de bon temps, peuvent-ils aller AUSSI en chercher dans les soirées fréquentées par les Apolline, Esther, avec des couteaux pour manacer les Jean Eudes qui le prendraient mal si les demoiselles les appelaient à l’aide ? …Fin de la blague, façon de parler de vore sinistre mentalité

  7. Cette jeunesse d’un autre monde passait dans le coin et comme elle a vu de la lumière et entendu de la musique, elle s’est invitée tout simplement avec la courtoisie propre à leur coutume en saluant de son mieux ceux qui étaient à portée de leurs couteaux toujours selon la coutume de cette jeunesse d’un autre monde jusqu’à ce qu’enfin les secours arrivent sinon les survivants à ce massacre ne seraient plus là pour témoigner. Si ce n’est pas une attaque préméditée et raciste, comment peut-on qualifier ça ???????

  8. Il est sidérant de voir ce garçon qui n’était pas antipathique autrefois (dans les débuts de C à vous mais c’était il y a bien longtemps) être devenu si fieleux aujourd’hui. Ça doit lui donner le sentiment d’exister encore. Pour ma part je mets ça sur le compte de ses diverses déconvenues radiophoniques où il a réussi à plomber les audiences avant d’être proprement remercié. Sur France 5, il a la chance d’être protégé, mais ça ne durera pas, tous les noeuds arrivent au peigne…

  9. Ne nous cachons pas derrière un tronc d’arbre : avouons que le gouvernement et la majorité des Français (y compris les journalistes) pensent à gauche : c’est une maladie incurable et mortelle.
    Déjà, au lendemain de la manif de la droite, Roussel a repris le couplet de la re-diabolisation du RN. Les communistes sont gangrenés jusqu’à la moelle des os. C’est un mal endémique à la France ( enfin, si l’on peut encore appeler ainsi ce pays).

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