La France, ce pays de Cocagne où les moins de 25 ans vont aux Restos du cœur !
Il faut se méfier des chiffres, je le sais bien, néanmoins, certains laissent sans voix. Dans une enquête de novembre dernier, on apprenait que les jeunes de 18-24 ans représentaient 10 % des bénéficiaires des Restos du cœur. Dans le papier qui leur est consacré, ce mercredi, sur 20Minutes.fr (« Coronavirus : quelles solutions seraient efficaces pour lutter contre la pauvreté des 18-25 ans ? »), il est écrit cette fois : « Les moins de 25 ans représentent désormais près de la moitié (sic) des bénéficiaires des Restos du cœur. »
L’écart est si important qu’on ne peut que s’interroger sur la réalité de ces chiffres. Il n’en reste pas moins que, concernant la situation de sa jeunesse, la France bat de tristes records. Le chômage des Français de moins de 25 ans est l’un des plus élevés de la zone euro (18,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux de cette classe d’âge au seuil de pauvreté atteignait 12,8 % (chiffres Eurostat) et l’on imagine bien qu’il n’a pas baissé depuis.
Les causes sont comme les situations : multiples. Devant ce casse-tête, l’association France urbaine, qui regroupe les grandes villes françaises, propose au gouvernement des solutions pour lutter contre la précarité des jeunes. Il s’agit de quatre expérimentations différentes qui seraient menées dans douze grandes villes volontaires dès l’année prochaine (trois villes, donc, pour tester une expérience identique) et permettraient à 1.000 jeunes, pour chaque territoire, d’en bénéficier pendant deux ans.
La première proposition « consisterait à faciliter l’accès des 18-24 ans aux biens et services essentiels via une plate-forme. Celle-ci détaillerait toutes les aides qui leur seraient proposées localement : paniers alimentaires, aide au permis de conduire, accompagnement financier pour des soins, tarification sociale pour l’eau et l’électricité, équipement informatique… », détaille 20Minutes. Le seconde est un « accompagnement financier sécurisant la recherche du premier emploi pour chaque jeune de moins de 30 ans », soit une aide mensuelle de 495 euros pour les jeunes habitant seuls et 300 euros pour les jeunes vivant dans leur famille. La durée de versement « serait adaptée aux difficultés d’insertion (liées au niveau de diplôme) : de 4 mois (bac+5) à 15 mois (non diplômé) ». La troisième expérimentation consisterait dans la généralisation de la garantie jeune, et la dernière consisterait en « un revenu de solidarité jeunesse ». Celui-ci « serait versé sous condition de ressources, réservé aux actifs et ne concernerait pas les étudiants. Et son montant mensuel (565,34 euros) diminuerait en fonction des revenus du jeune bénéficiaire. »
Comment dire… c’est effarant. La France, championne de la redistribution, n’en finit pas de redistribuer. Pour quel résultat ? On dépense chez nous « un pognon de dingue », comme dit notre Président, et cela pour quoi ?
La jeunesse est mal formée et, pour beaucoup, pas formée du tout. Le taux des enfants en échec scolaire ne fait que croître, le corps enseignant est mal payé, menacé par des élèves qui le méprisent, et nous ne cessons de reculer dans les classements internationaux. L’illettrisme fait des ravages dans la population, le chômage est endémique et l’avenir, même pour les jeunes diplômés, s’écrit souvent Uber ou Deliveroo. Nos facs sont surpeuplées et le marché du travail est bien incapable d’absorber les 700.000 jeunes qui en sortent chaque année.
Quelles solutions propose-t-on ? Assister. Donner des aides, encore et toujours. Prendre en charge du berceau à la tombe. Le coût des expérimentations énoncées plus haut s’élèverait à « un peu plus de 50 millions d’euros pour les 12.000 jeunes qui y prendraient part », dit Mathieu Klein, le maire PS de Nancy, rapporteur de l’étude. En 2021, la France compte près de 8 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans. Je vous laisse faire le calcul.
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